Eddie au rapport

« Capitaine Eddie Vedder, veuillez entrer ! »

Le capitaine s’avança. Un an après son entrée dans la Navy en tant que commandant d’un yacht armé, il était temps de faire un bilan. La convocation devant le plus haut commandement de la marine tombait à pic.

« Je suis le capitaine Eddie Vedder. Je fais partie de la CSSF.

- Vos états de service ne sont pas brillants, capitaine. Comment l’expliquez-vous ?

- Après des débuts chaotiques, j’ai intégré une flottille, la CSSF. Au contact de son commandant et de David O Cunningham, j’ai appris le métier. Nous avons réussi quelques raids intéressants malgré des moyens limités. Une bonne entente règne au sein de notre flottille.

- J’ai sous les yeux des rapports accablants : fuite devant l’ennemi, insubordination.

- J’ai eu quelques échanges vifs avec des capitaines de la CSF. Rien de bien grave. Des divergences de vue. Après tout ce temps, je ne saurais vous dire qui avait raison.

- Je vois que vous venez de perdre deux navires coup sur coup. Vous pensez que la Navy va vous confier des bâtiments à fonds perdus ?

- Non. Nous avons cumulé des incidents mécaniques et des rencontres… malencontreuses. Se battre avec un moteur défaillant ou une coque percée, c’est compliqué. Après ces deux défaites, j’ai souhaité prendre un peu de repos pour soigner mes blessures. J’ai pris un gros choc à la tête lors du dernier naufrage. Je vous remercie de m’avoir accordé ce congé.

- Hum… Le rapport du médecin n’est pas très optimiste quand à la récupération de vos aptitudes à diriger un bâtiment.

- Je sais. Je pense le contraire. Je pense même être apte à prendre un submersible. Ce sera mieux qu’un destroyer pour visiter le fond de l’océan.

- Moui… Ce n’est pas avec de l’humour que nous battrons les Japonais. Transmettez toujours votre demande. Vous pouvez disposer. Bon vent, capitaine Vedder. »