Nouvel horizon

Accompagné par deux petites vedettes, le U-901 d'Heinrich Schönder s'apprête à rentrer dans le périmètre de
la base sous-marine de la Rochelle, dont le filet anti-torpilles a été ouvert.

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Hochant la tête avec résignation Werner Scholtz, le chef-mécanicien, s'essuyait les mains sur un vieux chiffon graisseux. Il fit peu après son rapport à son commandant, le Kaleunt Schönder.
"Cette fois, je crois que c'est bien fini pour le moteur 2, Kaleunt... Il était temps que nous arrivions."

"Bah !... Il est comme nous, ce vieux U-901 ! Il a besoin de repos et d'un peu de maintenance. De toute façon, il ne nous appartient déjà plus ; nous sommes en vacances mon brave Scholtz !...
Nous nous retrouverons tous à Kiel dans 1 semaine pour prendre possession d'un nouveau bâtiment. L'Amirauté nous offre un trans-océanique !... Que tout l'équipage rassemble son paquetage ! Vous serez dirigés vers la gare pour un retour au pays bien mérité. Je prendrai pour ma part l'avion, je déteste ces voyages interminables...
Messieurs, soyez en forme pour aller chatouiller les Brésiliens !..."

Voilà près de 48 heures que l'équipage du U-901 se morfond à La Pallice.
Le temps est médiocre, et si les sorties vers les bouges et autres tavernes de La Rochelle ont apaisé un moment l'appétit des vaillants matelots, les transports tardent.
Et l'impatience de la troupe se fait ressentir...

La résistance a, parait-il, fait sauter la voie de chemin de fer vers Paris, les réparations trainent. La Feldgendarmerie a annulé tous les transports.
Le mauvais temps empêche le décollage du Ju-52 qui doit ramener Schönder à Kiel.
Bref, quand toutes les conditions sont réunies pour que cela dure, il faut prendre son mal en patience.

La situation évoluera-elle bientôt ?

"Embarquement immédiat !!... Attention à la fermeture des portières !..."

50 otages français raflés en vitesse avaient été passé par les armes, et la situation était redevenue normale. Les voies avaient pu être dégagées et ouvertes de nouveau à la circulation. Tout était calme et l'équipage partait joyeusement en permission, cuvant allègrement son vin dans les wagons de première classe.
Le train au départ de La Rochelle à destination de Paris, puis vers l'Allemagne venait de quitter les quais tristes de cette ville encore épargnée par les bombardements.
Le temps était trop mauvais pour prendre l'avion ; Schönder se faisait une raison et savourerait tranquillement avec ses officiers, quelques bonnes bouteilles de cognac. Quelques jours de permission bien mérités. Tant pis pour le retard...
C'était bientôt Noël, il ramenait également des bas de soie pour Madame et des jouets pour les enfants...
Quelle bonne idée, ce "Kleine U-Boot Kommandant" qui plairait sûrement aux enfants...