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Entre Ombre et lumière Empty Entre Ombre et lumière

Mar 25 Nov 2008, 17:58
HRP: une petite chronique pour présenter quelque peu la manière d'être de mon personnage. L'histoire s'inspire de faits réels ainsi que de personnages ayant existé, mais en romançant quelque peu le tout. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à PM

En plein milieu de la nuit, quelque part à Moscou, quelqu'un se met à tambouriner à une porte. Au bout de quelques secondes, la lumière finit par s'allumer et une voix embrumée par le sommeil surgit de l'intérieur.

Vous savez l'heure qu'il est?? qu'est ce que vous voulez?

Répondant sur un ton d'urgence

Nikolaï! C'est ton père... dépêche toi d'ouvrir!

Étant encore trop engourdi pour réfléchir, à moins que ce ne soit le ton d'urgence qui l'ait inquiété, le jeune homme finit par ouvrir lentement la porte. Cette dernière était à peine entrebâillée qu'un homme couvert de neige, se rua dans le petit appartement. Il portait un long manteau de fourrure sombre et une chapka fumante par la différence de température, qui lui couvrait la tête. Malgré le sommeil, le jeune russe put reconnaître son père.

Mais... qu'est ce que tu fais ici à cet heure? Pourquoi tu n'es pas à la maison?

C'est déjà trop tard! Ils y sont déjà! Ta mère et moi avons été averti de leur arrivé par quelqu'un du parti. Nous avons a peine eu le temps de prendre quelques affaires et de partir qu'Ils bouclaient déjà la rue. On a pu passer mais de justesse. Prépare tes affaires!

Quoi?? Mais...attends... il se passe quoi? J'y comprends rien moi? Pourquoi je dois préparer mes affaires... et c'est qui "Ils"?

Pour toute réponse, son père venait de sortir une grosse valise de sous son lit et commençait à vider précipitamment les armoires et étagères à même le sol. Occupé a récupérer des affaires au hasard, qu'il envoyait presque automatiquement vers la valise, il continuait à parler dans le vide.

Ta mère est dans la voiture devant l'immeuble. Une fois qu'ils auront compris que la maison est vide, Ils vont se ruer ici. Les connaissant, c'est même une chance qu'Ils ne soient pas déjà là.

La mine incrédule, Nikolaï regardait son père sans bouger. Lorsque ce dernier s'en aperçu, il se leva du sol et se mit à secouer son fils de ses mains gantées.

Mais réveille toi à la fin. Ce n'est pas une plaisanterie! On doit partir et vite!

Se débattant, l'ancien dormeur finit par se libérer de l'emprise de son père. Maintenant il avait les idées claires et c'était un mélange d'inquiétude et d'énervement qui le faisait parler.

Non! Je ne bouge pas tant que je ne sais pas qui sont ces "Ils"!

Pavel le regarda alors l'air grave

Ils?? c'est le NKVD!!!
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Entre Ombre et lumière Empty Re: Entre Ombre et lumière

Mer 26 Nov 2008, 12:58
La colère avait maintenant laissé place à une certaine incrédulité. Tel un zombie, le regard dans le vide, Nikolaï aidait son père à terminer sa valise. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête. Trop de questions... et certaines jetaient un grand trouble dans son esprit. Pourquoi le NKVD en voulait il à son père? à sa famille... Qu'avait il bien pu faire pour ça? Était il un traître à la patrie?
Le jeune russe avait beau tourner le problème dans tous les sens, il en revenait toujours à cette question.
Traître... le mot flottait dans son esprit. Le NKVD n'agissait pas sans raisons...
Il eut à peine le temps de réfléchir, qu'il se retrouvait dehors, sous une épaisse neige, à jeter sans ménagement sa valise dans le coffre de la voiture de ses parents. En silence il monta à l'avant, à coté de son père qui prenait le volant. A l'arrière, sa mère avait l'air totalement affolée et fit un soupir de soulagement en les voyant monter.
Alors qu'il démarrait sur les chapeaux de roues, Nikolaï ne put s'empêcher une question.


Mais... papa... qu'est ce que tu as fait?

Pavel quitta alors les yeux de la route et le regarda avec la mine sombre

Les apparences ne sont pas ce que tu crois. C'est b......

Attention!!!!

Depuis l'arrière, sa mère venait de pousser ce cri strident. Immédiatement Pavel écrasa le frein et la voiture s'immobilisa. Les deux hommes se retournèrent alors vers Irina, qui avait toujours les yeux écarquillés. Ce fut Pavel qui parla en premier, essayant de se calmer et voulant couper court à toute question de son fils.

Que se passe t il chérie?

Pour toute réponse, elle se contenta de lever un doigt tremblant, désignant le bout de la rue. De nouveau les deux hommes tournèrent la tête de concert et eurent une désagréable surprise. A l'extrémité de la rue, un camion était stationné, feux allumés et une quinzaine de silhouette venait d'en descendre au pas de course. Alors qu'ils commençaient à se disperser en petits groupes de 3 ou 4, un groupe prit alors la direction de la voiture. Dans la voiture, Pavel et Irina tentaient de trouver une solution, laissant de son coté Nikolaï qui ne comprenait toujours pas ce qui se passait.
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Entre Ombre et lumière Empty Re: Entre Ombre et lumière

Jeu 27 Nov 2008, 13:06
On pourrait faire demi tour et partir par la rue de gauche... elle arrive aussi sur le boulevard Est.

Sans quitter la patrouille des yeux, Pavel répondit froidement.

Trop tard! S'ils sont descendu du camion, ça veut dire que tous les autres sont descendu des camions en même temps. Procédure standard du NKVD: le quartier est bouclé!

Comme pour confirmer ses dire, à l'instant même ou il terminait sa phrase, de nombreux petits halos de torches se mirent à remuer dans la ruelle de gauche.

ça veut dire qu'on est piégé?

Toujours avec le même sang froid, le père de Nikolaï répondit à sa femme.

Non... j'ai encore un atout.

Aussitôt la voiture se remit en marche, se dirigeant vers les soldats en arme des services secrets. Arrivé à leur hauteur, un des homme se mit en travers de la route et un autre derrière, pendant que le troisième allait à la hauteur du conducteur, mitraillette à la main.

NKVD!! Nous sommes à la poursuite d'un traître, recherché par le camarade Staline lui-même.
Papiers s'il vous plait!

Entendant ça, Nikolaï voulut se rebeller. Un traître... son père était un traître au pays!!! Ce n'était pas possible... lui qu'il avait toujours vénéré... lui qui avait participé à la révolution aux cotés du glorieux Lénine...
Il allait dire quelque chose lorsque sa mère, qui avait sans doute vu son agitation, lui pinça le bras. Dans la foulée, son père tendit une liasse de papiers au soldat qui attendait à l'extérieur.


Un traître?? Et bien j'espère que vous le trouverez. Qu'a t il fait?

Le soldat attrapa les papiers et répondit par automatisme

Désolé, mais c'est secret d'état.

Puis, il se mit à lire rapidement les trois passeports à haute voix

Sacha, Svetlana et Alexandre Subapkine?

Pavel répondit alors immédiatement par le positif. Entendant ça, Nikolaï se mit de nouveau à fulminer. Son père était recherché pour trahison et voila maintenant qu'ils utilisaient de faux papiers. Dans quoi est ce que son père les emmenait??
C'était peut être un mélange de peur et de questionnement, à moi que ça ne soit un savant calcul qu'il avait fait inconsciemment, mais le jeune russe ne dit rien, se contentant de fixer son père du regard.
Le soldat passa alors la lampe successivement sur les 3 visages.


Et qu'est ce que vous faites dans le quartier par une heure si matinale, camarade Subapkine?

Euh... nous revenons juste d'un repas chez des amis, qui succédait une pièce au théâtre. D'ou l'heure quelque peu tardive.

Le soldat laissa traîner plus longuement la torche sur le visage de Pavel.

Très bien... Et on peut voir ce qu'il y a dans la malle?

S'exécutant, le père de Nikolaï descendit de la voiture et, accompagné par le militaire, ouvrit le coffre, découvrant les 3 valises des occupants

Et ça... c'est quoi? Vous partez en vacances?

Non... nous en revenons juste. Hier, nous étions encore chez des cousins du coté de Leningrad.

L'homme du NKVD dévisagea quelques secondes Pavel du regard, puis balaya une nouvelle fois les occupants de la voiture du halo de sa torche.
Puis, après une petite hésitation, il finit par rendre au conducteur la liasse de papiers.


Très bien... bon circulez et ne restez pas dans le secteur.

Le véhicule se remit alors prudemment en marche vers le camion et le bout de la rue. La pression commençait à retomber lorsque Pavel se mit à regarder avec insistance la patrouille dans le rétroviseur. Un officier venait d'arriver et était en grande discution avec le soldat qui les avait interrogé.
Soudain il jura bruyamment. La patrouille venait de se retourner et commençait à leur faire des signes avec leurs torches.
Faisant mine de ne pas les voir, la voiture continua sur sa lancée. Ils étaient quasiment arrivé au bout de la rue. Ils y étaient presque... ils y étaient...
C'est alors qu'un soldat déboula du camion et se mit en travers de la route, mettant la voiture en joue!
Dans le rétroviseur, la patrouille accompagnée de l'officier revenaient en courant.


Papa... il se passe quoi? Qu'est ce que tu as fait?
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Ven 28 Nov 2008, 12:25
Ignorant totalement la remarque de son fils, Pavel appuya sur l'accélérateur et envoya valser le soldat dans le caniveau.
Aussitôt des coups de feu mêlés de bruits de verre brisé se mirent à retentir derrière eux. Dès qu'il franchirent le coin de la rue, la pétarade cessa, immédiatement remplacée par une très forte animation dans le véhicule.


Putain de merde... mais il se passe quoi à la fin?

Entre un regard dans le rétroviseur et un coup de volant pour éviter une motte de neige, Pavel prit le temps de répondre.

Est ce que tu te souviens de Lev davidovitch? Il me raccompagnait souvent à la maison et est venu manger quelques fois.

Oui... et alors?

Trotsky!! ça te dis plus?

Trotsky? Le traître qui est parti en exil y a quelques années? c'était..... non.... oh non... ne me dis pas que c'est ce à quoi je pense.

Pavel jeta un très rapide coup d'oeil dans le rétroviseur. Une voiture roulant à fond à 4h du matin n'était pas des plus discrète dans les rues de Moscou. Et à l'heure qu'il était, tout le NKVD devait être en alerte. Il prit tout de même le temps de répondre

Si!!! Lev davidovitch était mon ami. Il a du fuir pour s'être trop brutalement opposé à Staline!

Foutaise!!! C'était un traître et il a fuit pour ne pas terminer au goulag

Non... Il n'aurait jamais pu trahir sa Patrie... pas lui.
Peu importe... toujours est il que Staline a décidé de se débarrasser de ceux qui l'ont gêné un jour. Trotsky n'étant plus là, il se rabat sur ses anciens amis au sein du parti et j'en suis.

Mais... comment est ce que tu as pu te laisser berner à ce point? Étais tu aveugle? Comment as tu pu...

Silence Nikolaï!

Pavel coupa soudain les lumières de la voiture et se gara sur le bas coté de la route, le long de la Volga gelée. Quelques rues plus loin, un camion militaire déboula d'une rue adjacente et continua à fond sans remarquer l'auto.

Gavno... ils sont partout. On va devoir changer de plan.

Pavel resta quelques secondes à regarder le pont que venait d'emprunter le camion. Au bout d'un moment, il se retourna vers son fils, l'air toujours aussi grave.

Tu es moins concerné que ta mère et moi. Et en plus, tu es à l'académie navale... donc peut être qu'ils te laisseront. Descends ici de la voiture et essaye de regagner la maison de Molotov. Il devrait t'aider.
Avec ta mère on va essayer un autre chemin.

Nikolaï était totalement divisé. D'un coté, il aurait voulu se jeter sur son père et l'étrangler pour ce qu'il avait fait. Il était un traître... une honte pour l'Union! Mais d'un autre, son amour de fils l'empêchait de lui faire le moindre mal et il éprouvait même une très grande peur pour la situation de son père. Il aurait eu envie de hurler, mais rien ne serait sorti de sa gorge. Cette dualité lui coupait purement et simplement la voix.
Il descendit alors de la voiture et attrapa rapidement sa valise. Lorsqu'il revint à la hauteur du conducteur, son père avait une larme à l'oeil.


Prend bien garde à toi Nikolaï. On te fera savoir lorsqu'on sera à l'abris ta mère et moi.

Et vous... l'émotion lui broyait littéralement la gorge. Il voulait pleurer mais ne devait pas. faites très attention! Et ne vous faites pas avoir!

Il embrassa alors son père, ainsi que sa mère qui lui souriait tendrement. Puis la voiture se remit en marche. Une longue rafale marquait maintenant l'arrière du véhicule. Après une petite hésitation, elle tourna et disparut au coins de la rue, le laissant seul, en plein milieu de la nuit, au bord de la volga qui se couvrait progressivement de neige.
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Dim 30 Nov 2008, 11:30
Le soleil commençait à peine à se lever lorsque le jeune homme arriva devant une grande bâtisse en pierres de taille. A rez-de-chaussée, quelques ombres passaient devant les lampes, témoignant d'une certaine activité. Le jeune russe hésita quelques secondes, puis s'approcha du palier et sonna d'une main tremblante. La nuit avait été longue et il était totalement gelé. Depuis 3h du matin, il avait traversé la moitié de Moscou sous la neige, en traînant sa valise et en se cachant au moindre bruit de camion. Il ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Après tout son père avait raison... lui il n'avait rien fait! Pourquoi est ce qu'on l'arrêterai?
Il allait re-sonner lorsqu'un bruit de grincement, suivi de pas lents, retentit à l'intérieur. Un lourd loquer se mit à tourner dans la serrure avant que la porte ne tourne lentement sur ses gonds, laissant apparaître le visage grassouillet d'une femme de chambre.
Elle l'étudia rapidement de la tête au pied d'un air dédaigneux, puis l'interrogea d'une voix de crécerelle.


Qu'est ce que vous voulez?

Euh... bonjour camarade. Je voudrais voir le camarade Molotov s'il vous plait

La bonne le regarda de nouveau de la tête au pied, et, le visage toujours aussi hautin, répondit froidement.

Le camarade Molotov n'est pas disponible!

Puis elle s'empressa de refermer la porte en grommelant. Nikolaï resta quelques secondes sans réagir. Était ce la bonne solution? Est ce que cet homme pouvait l'aider? De toute façon que pouvait il faire d'autre à par regagner son académie de l'autre coté de la ville. Il sonna de nouveau.
Cette fois la porte s'ouvrit beaucoup plus rapidement, comme si la mégère était resté derrière à l'épier.


Je vous ai dit que le camarade Molotov n'était pas disponible.

Elle allait de nouveau reclaquer la porte devant lui, lorsqu'il coinça son pied entre les deux batants.

Dites lui que je viens de la part de Pavel vassilievitch Alexandrov, du parti. Il me recevra!

La femme resta quelques seconde à le regarder dans les yeux, puis, toujours en grommelant, elle finit par le faire entrer dans une sorte de vestibule. Il avait face à lui une salle de taille moyenne avec un escalier en son milieu et deux portes de chaque coté. Le femme de chambre emprunta celle de gauche après un dernier conseil.

Restez là et ne touchez surtout à rien. Si vous vous êtes moqué de moi, préparez vous à ressortir rapidement!

En attendant, Nikolaï se surprit à jeter un coup d'oeil à la décoration autour de lui. Il était un peu amusé de voir que malgré la position que Molotov avait au sein du commité central du parti, la maison restait sobre et modeste. Les dimensions étaient certes impressionnantes, mais pas de riches décorations ou de tableaux exumérant. Elle était dans le plus pure style du parti.
Au bout de quelques minutes, un homme de taille moyenne, petite lunette ovales fixées sur le nez, descendit de l'escalier avec un sourire au visage.
Il salua le visiteur et entama la discution:


Bonjour camarade.Alors comme ça c'est Pavel vassilievitch qui t'envoi me voir? Comment va t il?

Nikolaï hésita quelques secondes, ne sachant pas trop quoi dire, puis décida que débaler son sac était préférable.

En fait pas très bien. Je suis son fils,Nikolaï, et dans la nuit, le NKVD a débarqué chez nous.


Dernière édition par nikolaï alexandrov le Lun 22 Déc 2008, 10:35, édité 1 fois
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Mer 03 Déc 2008, 18:08
Et il lui raconta alors toute sa nuit. Au fur et à mesure du récit, Molotov changeait, passant d'abord de la surprise, à la tristesse, puis à la colère. Lorsque l'histoire prit fin, le cadre du parti semblait relativement gêné par la situation. Il se gratta rapidement le crane, remettant en place les quelques rares cheveux qu'il avait, puis attrapa une chaise sur laquelle il s'assit lourdement. Il regarda alors profondément Nikolaï et lui dit d'une voix calme.

Est ce que tu as entendu parler du prikaz 00447

Non... ça ne me dit rien. De quoi il s'agit?

Molotov ne répondit pas à la question, se contentant de regarder dans le vague tout en se grattant inlassablement la tête. Au bout de quelques secondes, il prit de nouveau la parole, l'air grave.

Bon voila ce que tu vas faire. Et il faut que tu m'écoutes très précisément sinon tu risques des ... "complications". Tu vas aller immédiatement au bureau principal du NKVD, place Loubianka!
Là bas, tu vas demander le colonel Arkadi Viltius. Bien sur, on ne voudras pas te laisser le voir sans RDV, ou on te prétendra qu'il n'est pas là. Alors tu diras que tu viens de ma part concernant prikaz 00447
On va alors, normalement, te conduire à lui. A ce moment là, tu lui racontes toute l'affaire. Ne te présente sous ton nom de famille qu'à lui et lui seul. Sinon non seulement tu ne le verras pas, mais en plus, tu auras des "complications".
J'espère que tu m'as bien compris...

Nikolaï n'avait pas quitté des yeux l'homme devant lui. "Complications"... qu'est ce qu'il entendait par "complication"... Et ses parents... qu'est ce qui allait leur arriver. Et pourquoi devait il aller dans la gueule du loup à la Loubianka? Tout se contredisait... pouvait il faire confiance à Molotov? Trop... trop de questions... que devait il faire?
Le cadre du parti du saisir le désarroi de son visiteur puisqu'il lui attrapa le visage de ses mains et le força a le regarder dans les yeux.


Tu ne dois pas trop réfléchir. tu es dans des trucs qui te dépassent totalement et vu ce que j'ai entendu de toi, ça serait dommage pour le Pays que tu "sautes".
Donc maintenant, tu prends ta valise et tu te dépêches d'aller à la Loubianka. Si tu fais ça correctement, on se reverra sans doute.

Sans dire un mot de plus, il fit un petit signe à la femme de chambre qui prit un malin plaisir à le raccompagner à la porte et à la lui claquer au nez. Une nouvelle fois il se trouvait dehors.
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Lun 15 Déc 2008, 12:40
Il avait du demander son chemin à 3 personnes différentes, mais il avait fini par arriver place Loubianka. Comme si même les évènements se liguaient contre lui, la neige avait laissé place à un brouillard qui donnait un aspect fantomatique à la place. En son centre, une grande fontaine figée par la glace et le temps, complétait le sinistre décor.

Nikolaï recula de quelques pas pour mieux voir l'imposant bâtiment qui se dressait devant lui. Il avait la désagréable impression que tout avait été fait pour le mettre mal à l'aise: de longues et hautes fenêtres à rideaux qui donnait l'impression d'être observés constamment, des sentinelles aussi immobiles que des statuts, mais qui suivaient avec une impressionnante précision le moindre de vos faits et gestes, un silence de plomb malgré le fait que le jour était maintenant levé depuis de longues heures...
Non ce n'était vraiment pas engageant.
Prenant son courage à deux mains, il s'approcha et pénétra sous une grande porte archée sous l'oeil attentif des deux cerbères.

Il régnait dans le hall une très grande activité. Des personnes portant des uniformes bleu et gris allaient ça et là, emportant pour certains des liasses de dossiers d'un rouge vif, d'autres semblant escorter une autre personne. Il était tellement subjugué par toute cette vie dans un bâtiment qui semblait si mort qu'il ne fit même pas attention à l'officier de garde qui s'était approché de lui et l'avait déjà interpellé deux fois.


Vous entendez ce que je dis?

Euh... oui désolé camarade officier... j'avais l'esprit ailleurs.

Puis je savoir ce que vous venez faire ici?

Je voudrais voir le colonel Arkadi Viltius, pojaliousta.

L'officier fit un petit sourire moqueur

Tant que ça? C'est dommage mais le camarade Viltius n'est pas disponible actuellement. Qui êtes vous? Je peux peut être vous répondre.

Nikolaï s'attendait à cette réponse. Le camarade Molotov connaissait bien les arcanes de ce service. Il enchaîna aussitôt.

Désolé mais je ne peux parler de ça qu'au colonel Viltius . C'est une information concernant le prikaz 00447

L'officier ne sourcilla même pas, se contentant de le regarder dans les yeux, comme s'il cherchait à voir à travers lui. Cette sensation de se sentir comme nu commençait à mettre mal à l'aise le visiteur.
Voyant que l'homme face à lui ne bougeait pas, Nikolaï devenait de secondes en secondes de plus en plus tendu. Devait il partir? Est ce que l'homme de garde avait des doutes. Il allait faire machine arrière et repartir lorsque son vis-à-vis retourna s'asseoir derrière une petite table collée à un mur et décrocha son téléphone.
Le jeune homme poussa un léger "ouf" de soulagement. L'espace d'un instant, il s'était vu embarqué sans ménagement par les gardes qui arpentaient perpétuellement le hall. Même si ce n'était rien, il avait envie de sauter sur place pour libérer la pression.
A ce moment là, l'officier se retourna vers lui, le combinet en main.


Qui dois je annoncer au colonel?

Et sans réfléchir, mut par quelques réflexes de son enfance, le jeune russe lâcha machinalement

Nikolaï Alexandrov!

Entendant le nom, le "concierge" raccrocha lentement le téléphone et un nouveau petit sourire mauvais apparut sur son visage. Il s'approcha de lui les mains dans le dos.

Tiens donc...vous ici! Vous savez que vous nous mâchez le travail?

Ce n'est qu'en entendant ces paroles que Nikolaï réalisa la bêtise qu'il venait de faire. Instinctivement il se retourna pour partir, mais déjà deux soldats de forte stature lui bloquaient la sortie. A cette seconde, il réalisa qu'il venait de se jeter lui même dans la gueule du loup.
La main de l'officier sur son épaule le sorti de sa rêverie temporaire.


J'ai une bonne nouvelle pour vous: on vous offre le gîte pour la nuit!

Et immédiatement après, sans qu'il puisse ne serait ce que se débattre, il fut embarqué vers les geôles de la Loubianka!
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Mer 17 Déc 2008, 13:04
Il sentit un contact glacial et humide contre sa joue. Qu'est ce que c'était, il ne savait pas. Il avait même du mal à savoir ce qui s'était passé tellement son esprit était confus.
Il ouvrit les yeux et, l'espace d'un court instant, il pensa être aveugle. Du noir partout autour de lui! Pas la moindre ouverture, pas la moindre trace de lumière devant lui.
Il tenta de se relever, mais fut aussitôt foudroyé par une incroyable douleur provenant de son front.
Fébrilement il traîna sa main jusqu'à l'avant de sa tête et fut stupéfait de sentir une énorme bosse dont un liquide visqueux maculait le centre.
Il s'était blessé... il saignait... mais comment? Pourquoi? Que c'était il passé?

Tant bien que mal il essayant de prendre conscience de l'espace qui se trouvait autour de lui. A travers l'ombre qui l'entourait, ses mains tâtaient ça et là pour essayer de délimiter l'endroit ou il avait atterri.
Le sol semblait être une sorte de béton très humide dont émanait une odeur nauséabonde. Oui... cette odeur... un mélange de sueur, de moisi et d'excréments... elle lui donna une irrémédiable envie de vomir... mais il n'avait rien à vomir. Depuis quand n'avait il pas mangé? Depuis combien de temps était il ici?
Tout en essayant de se concentrer malgré la douleur qui lui battait les tempes, ses mains continuaient à découvrir son entourage.
Au bout d'un moment, il découvrit une sorte de boule de tissus humide. De toute façon tout était humide dans ce trou!

Après un rapide examen, ça semblait être une sorte de sac ou de cagoule sans yeux... Ne jugeant pas ça très pertinent, Nikolaï jeta l'objet un peu plus loin et continua à scruter. Après quelques minutes à tourner comme un aveugle, il avait fini par faire le tour de la pièce: une sorte de placard d'à peine 1m50 sur 1m50. Il n'avait pas senti les murs au début parce qu'il était recroquevillé dans la diagonale. Au centre de sa cellule, parce qu'il était maintenant persuadé d'être dans une cellule, il y avait une sorte de trappe d'évacuation des eaux usées, comme celles que l'on trouvait dans les piscines. Et c'était de cette ouverture que l'odeur pestilentielle montait.

Nikolaï se traîna vers un des coins de la pièce, toujours en faisant très attention à sa tête, et se recroquevilla à la forme d'un fœtus. Le froid... Il n'en avait pas eu conscience au début, mais il était frigorifié. Malgré ses vêtements, il régnait une température glaciale et l'humidité ambiante n'était pas là pour améliorer les choses.

Il s'était passé quoi? Il était dans une sorte de prison. C'était quoi le dernier souvenir qu'il avait? L'école navale... non... ça remontait au moins à un jour! Mais il était quelle heure d'ailleurs? Aucune lumière dans la pièce ne l'aidait à se repérer. Il en revenait toujours à la même question: depuis quand était il là?
Il remonta sa main sur son crane douloureux. Il avait un sacré oeuf... il devait se souvenir!
Alors après avoir quitté ses camarades de l'école navales, qu'avait il fait? Etait il sorti? Etait il rentré directement chez lui pour travailler?
Le trou noir! Rien ne revenait!
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Jeu 18 Déc 2008, 12:29
Dans l'espoir de trouver un indice ou quelque chose comme ça, il fouilla ses poches et son manteau.
Rien non plus ici. ça ne l'avançait pas beaucoup!

Il resta blotti dans son coin à ressasser quelques pensés avant d'essayer une autre méthode. S'il n'avait rien de particulier sur lui, il pouvait toujours essayer de remarquer ce qu'il n'avait pas.
Il refit alors aussitôt un inventaire de ce qu'il portait: manteau, un pull de laine et une chemise. En bas: ses sous-vêtements, un pantalon épais et ... et pas de chaussettes dans les chaussures!
Au moins il n'avait rien de son uniforme ça voulait dire qu'il était était rentré chez lui après les cours. Mais pourquoi les chaussettes?
En notant ce détail, il continua son inventaire: une chabka et... une paire de gants!
Quelque chose le faisait tiquer sur les gants... ce n'était pas les siens. Il avait des gars épais en cuir avec de petites stries au centre de la main. Alors que ceux qu'il avait dans la poche étaient peut être en cuir, mais avec de larges coutures sur les articulations des doigts et rien au centre.
Les gants de son père...

ça y est... tout lui revenait au fur et à mesure. Ses parents qui étaient venu le chercher en plein milieu de la nuit, son passage chez le camarade Molotov et surtout son erreur avec l'officier du NKVD.
ça voulait dire qu'il était toujours à la Loubianka?
Il se souvenait des deux gorilles qui l'avaient embarqué sans ménagement vers une petite salle à gauche du bureau de l'officier de garde.
C'est ça!!! maintenant il savait ce qu'était le morceau de tissu qu'il avait trouvé à ses cotés: une cagoule! Un troisième homme dans la salle lui avait mit ce truc sur la tête et il n'avait rien pu voir.
Après la cagoule, il l'avait fouillé, embarquant presque toutes ses affaires. Il n'y avait pas eu le moindre mot échangé... que ce soit avec lui ou avec les gardes qui lui tenaient les bras.
Puis, sans le moindre signal audible, il avait été embarqué. Il se souvenait avoir trébuché sur quelque chose au sol, mais ça n'avait pas arrêté ses geolliers et ils l'avaient trainé par terre.
Quelle distance ils avait parcouru dans les entrailles du batiment?? mystère. Il se rappelait juste ensuite du bruit d'un gros locket métallique dans une serrure et qu'il avait été jeté.

Sous la paume de sa main, il comprenait maintenant d'ou venait sa blessure à la tête. Les murs de la Loubianka étaient réputés pour être solides!
Maintenant il savait ou il était.
Mais qu'est ce que son père avait bien pu faire pour qu'il mérite un tel traitement? Il avait bien du mal à croire à l'explication que le grand camarade Staline avait décidé de "liquider" ses rivaux.
Qu'est ce qu'il avait fait?
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Mer 07 Jan 2009, 18:15
Un bruit... il avait entendu un bruit! Ce n'était qu'un frémissement mais il était sur que ce n'était pas lui qui l'avait produit.
Dans le noir de sa cellule, il se releva tant bien que mal.

Depuis quand s'était il réveillé la première fois? il n'avait plus de notion du temps. Sans montre ni même indication solaire, il était perdu. Il savait juste qu'il était mort de faim et de soif depuis maintenant un très long moment. Mais à en juger par la longueur de sa barbe naissance, ça devait bien faire deux bonne journées. Même quelques gouttes d'eau lui aurait suffit...
En plus il n'arrivait pas à dormir. Non pas qu'il n'était pas fatigué ou que le sol n'était pas assez confortable, mais le silence... ce silence le rendait totalement fou.
Pas un bruit! Pas la moindre parole! pas le moindre son!
Le seule chose qu'il entendait c'était le bruit de son coeur résonnant dans sa tête.
Il avait trop peur de s'endormir! Trop peur de ne pas se réveiller. Il avait l'impression de flotter hors du monde vivant.
Sans le vouloir, il avait du somnoler quelques minutes de ci de là, mais rien de réparateur.

En tout cas, il fallait qu'il se passe quelque chose. A ce rythme, privé d'eau, de nourriture et de sommeil, il ne tiendrait pas très longtemps.

C'est pour ça que lorsqu'il entendit ce frémissement, tous ses sens se mirent en alerte: une forme de vie autre que la sienne! ça aurait pu être n'importe quoi, même un simple rat, il s'en serait contenté.
ça aurait signifié qu'il était bien dans un monde vivant et non dans l'enfer ou il était calfeutré depuis quelques jours.

Encore!!!!!
Il avait entendu un autre bruit, plus mat cette fois. c'étaient des sons imperceptibles en temps normal. Mais là, après avoir passé quelques jours dans un silence des plus complet, ça résonnait telle une symphonie.
Mue par une grande frénésie, Nikolaï se mit à coller son oreille à tous les murs de son étroite cellule. Même si le son avait résonné un temps dans la prison, il devait avoir une origine... venir de quelque part... d'une des parois. Il devait trouver!

Tel un fou il se mit à ramper comme un chien, l'oreille collée successivement au mur ou au sol. Il devait trouver... il devait trouver...

Mais après dix minutes, il n'avait toujours rien trouvé. Pas un mur d'ou s'échappait le moindre bruit. Devenait il fou au point d'entendre des sons? Peut être... il était tellement désespéré que cette solution lui apparaissait de plus en plus comme probable.
Il allait essayer de se recoucher par terre lorsque cette fois, un son très précis secoua l'intérieur de la cellule: le son d'une grosse clef tournant dans une serrure.
Il était en train de se remettre debout lorsqu'un spot de lumière l'aveugla totalement. Instinctivement il mit ses mains devant ses yeux pour se protéger. C'est alors qu'il entendit une voix sèche s'adresser directement à lui.


Et bien, vous êtes en meilleur état que certains avant vous. Le dernier avait confondu la lumière avec celle du paradie. A mourir de rire n'est ce pas?
Bon j'espère au moins que ça suffira pour que vous vous mettiez à table!
Emmenez le en salle 3.

La seule chose qu'il distingua furent deux ombres passant rapidement dans le halo lumineux, puis il fut saisit par les bras et traîné hors de sa prison.
Ses yeux... il voyait tout flou. Il tentait d'ouvrir les yeux mais la lumière l'aveuglait complètement. Tout n'était que silhouettes flou autour de lui. Il avait faim... il avait soif...
Après s'être fait traîné sur une centaine de mètres, un de ses porteur le lâcha et il entendit le bruit d'une porte s'ouvrir. Il fut alors tiré un peu plus puis déposé sur une chaise avant que ses geôliers ne se retirent.
Malgré la porte fermée, il entendait des bruits, des sons. Il se sentait vivant... il était sorti. Pour rien au monde il ne voulait retourner dans sa cellule.
Que voulaient ils? Que lui voulaient ils?
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