Re: Dans un bar de Casablanca

"Bordel, son frère va pas être content. Je l'ai mise dans un beau merdier..."

"Mais putanier! Paul! Tu peux pas dire ça!"

"Et si, je le dis! Tout ça c'est ma faute et puis c'est tout. J'aurai du l'ammener dans mon sous marin tiens."

"Tu me fatigues quand t'es défaitiste comme ça, elle s'est juste pété les bras, avec quelques bleus. Tu vas voir qu'elle va te voir comme son sauveur..."

"Moué je sais pas, d'un autre coté je l'ai sortie moi même de là..mais bon. J'ai pas envie forcément de me battre avec Erwan, ni de me faire disputer. Et puis t'y connais quoi aux femmes toi? Qui te dit qu'elle va pas me jeter? Hein? Et puis....déjà..j'aimerai juste qu'elle se reveille, je me fais un sang d'encre là!"

"Ha ça..l'explication avec le frangin t' y coupera pas. Mais je vais te dire une chose, à te voir comme ça je dis que toi t'en pinces déjà sacrément pour ce petit bout de femme. Et j'en dis aussi que t'as fait ce que t'avais à faire, et qu'elle t'en voudra pas autant que tu crois."

Paul gromella en écrasant sa cigarette, le regard sombre face à son mecanicien.

"Roger, t'es gentil tu retournes au port. Fous moi la paix c'est pas le moment. je retourne la veiller."

"Mais...on doit appareiller que dans deux jours."

"Je sais, oh et puis je m'en fous vas jouer au poker si tu veux..."

Paul rentra sans un mot, laissant son compère sur le seuil de la batisse.
Il retrouva sa place au chevet de Manon et lui prit la main tendrement. Divine surprise, la jeune femme enserra ses doigts quelques instants, et lui sourit faiblement, les yeux clos.
Un peu désemparé, il s'approcha d'elle et lui susurra après un baiser sur le front:

"Je suis désolé, c'est ma faute, pardon..je t'..."

Sa phrase resta en suspend, désemparé un instant..

"J'ai eu si peur...."

Ca avait été un beau combat, rude certes mais beau quand même. L’espace de l’attaque l’on put voir les deux forcenés faire cracher sans discontinuer la mitraille de leur canon à tel point que celui-ci devint rouge de la chaleur. Suivant dans des courbes elliptiques les avions qui passaient à porter de tirs, ils crièrent pour ce donner du courage…et pour ne pas penser à autre chose surtout. Leurs hurlement aurait pu être qualifies de satanique si un curé était passé par la, tant les cris strident avait glacé le sang des quelques hommes qui avaient trouvé abris non loin du patrouilleur.
Au fur et à mesure que les vagues d’attaque des chasseurs arrivaient, ceux-ci tentèrent de mettre hors de combat le canon qui avait déjà coûté à cette escadrille trois avions. La tête d’escadrille, comble de l’ironie pour Erwan, complètement pris au dépourvu alla s’écraser sur le bâtiment de mise aux arrêt des officiers… pour une fois qu’il n’y était pas. Un deuxième avion avait tenté de fondre sur le binôme, lui décochant une belle rafale de mitraillette mais en prenant au passage une dans le cockpit, ce qui eu pour effet de faire s’abîmer dans la rade l’ennemi volant. Finalement c’est en queue d’escadrille que les tirs des chasseurs ce firent plus précis, transformant le patrouilleur pas encore en service en passoires juste bonne pour la ferraille. Le dernier chasseur arriva droit sur la mire du canon quand les deux hommes se rendirent compte qu’il ne pourraient plus tire qu’une salve avec ce qu’il restait dans le chargeur. De part et d’autre les armes automatiques se mirent à tirer en même temps, faisant mouche tout le deux…

L’alerte passé, il ne restais sur le pont avant du patrouilleur que mitraille en tous genre et éclats d’acier, qu’échardes de bois, morceaux de cuir et lambeaux de chair… le tout baignant dans un bain ruisselant de sang encore chaud. Deux corps avait été projetés à quelques pas derrière la mitraillette et étaient étendus la. L’un des deux, ayant déjà du mal à respirer, exprima un râle mais ce simple geste ce fit dans d’affreuse souffrances et en bavant un mélange de salive et de sang… L’homme n’entendit qu’un bourdonnement dans les oreilles puis, peu à peu, il entendit des voix venant dans sa direction… peu après suivi, au loin, de la sirène d’une ambulance… Après de longues minutes, l’homme ouvrit les yeux et vit s’agiter au dessus de lui des médecins et d’autres militaires mais ces yeux ce fixe sur le ciel d’un bleu azuré qu’aucun nuage ne vient perturber… il est emporté, à demi conscient, sur une civière vers l’hôpital le plus proche.
L’homme à la blouse blanche s’approche maintenant du deuxième corps allongé la et lui presse deux doigt dans le cou… Regardant l’infirmier il lui fait comprendre d’un geste de la tête qu’il est trop tard pour lui. Il ouvre la chemise et dicte…

Lieutenant Samuel Goldstein, du corps de la marine des Etats-Unis… Mort au combat au port de Casablanca des suites de multiples blessures et contusions sur tous le corps occasionner par des projections de débris métallique…

Manon ouvrit les yeux pour les poser sur Paul. Puis elle dit d'une voix faible mais attendrie :

" Ne t'excuses pas... c'est ma faute. J'ai paniqué comme une idiote..."

Elle réussit à s'asseoir sur le lit, mais cela lui arracha une grimace.

"- Ca va ?" demanda l'homme d'une voix timide

"Tu m'as sauvé la vie..."

Le docteur rentra dans la chambre.

"- Ah ! monsieur, je vous cherchais... Vous seriez gentil d'emmenez madame chez elle ou dans un endroit où elle pourrait se reposer... Un endroit autre que l'hopital..."

"- Quoi ?! Mais elle est blessée ! Elle ne quittera pas ce lit tant qu'elle ne sera pas complétement guérie !"

"- Mais monsieur..."

"- Pas de mais, autrement je vais..."

"Paul s'il te plait, écoute le"

Alors que le français était partit dans son élan, la petite voix de la blessée venait de l'arreter net.

"- Mais Manon, tu t'es pris un immeuble sur la tête il y a moins de 3 heures..."

"Ce que le docteur veut dire, c'est que d'autres ont plus besoin de moi que ce lit. Ma vie n'est pas en danger, alors que les blessés s'entassent dans les couloirs..."

Paul n'avait pas l'air convaincu, alors Manon lui fit les yeux doux pour le convaincre.

Paul gromella un peu puis soupira avant de lacher:

"C'est bon c'est bon, je m'occupe de Manon...tu arriveras à marcher ma chérie?"

"Oui je pense..."

Paul l'aida à se lever en la soutenant. Il savait pas trop comment s'y prendre, un peu maladroit au demeurant.
La jeune femme fit quelques pas peu surs puis lui sourit.

"On peut y aller Paul."

"Je te propose ma chambre d'hotel alors, si elle est encore debout, parce que mon sous marin, c'est pas le top pour une dame, et l'endroit en plus.........."

Sa phrase resta en suspens, et il se reprit vite, en homme galant:

"Mais tu preéfères peut être aller avec ton frère ou sur ton navire. Je veux pas m'imposer tu sais..."

"Si ça ne te gêne pas, j'aimerai autant rentré chez moi... Puis ma maison serais plus confortable pour nous deux que ta petite chambre d'hôtel !"

Même si la maison de Manon n'était pas très loin de l'hôpital, le trajet fut long et fastidieux... De plus avoir une femme à fort caractère qui détestait qu'on la couve, qui faisait que grogner et protester n'était pas une partie de plaisir...

Il s'engagèrent sur un petit chemin dallé qui menait jusqu'a la porte de la grande maison.
Ils entrèrent par une grande porte en bois. Bien que l’extérieur puisse laisser penser a un intérieur d’un style ancien, ce n’était pas le cas. La petite pièce d’entrée remplie de meuble de rangement donnait sur un couloir avec un plancher brillant. Ce couloir, doté de nombreuses portes tout le long, débouchait sur une grande véranda aux murs vitrés qui offrait une vue imprenable sur une petite plage de sable fin, qui semblait appartenir au domaine, et plus loin sur une mer calme, d’un bleu magnifique… La maison possédait une vaste cuisine encombrée de plats cuisinés par les cuisiniers personnels de Manon, qui par ailleurs employait pas moins de 3 cuisiniers, 2 femmes de ménage, 5 jardiniers pour entretenir le considérable domaine. Il y avait aussi une demi-douzaine de chambres, 4 salles de bain plus une petite qui était celle de la chambre de Manon, 2 bureaux, une buanderie, 1 grande salle à manger et quelques salles qui servaient d’entrepôts, quand elles n’étaient pas vide…

Une des femmes de ménages, jeune beauté à la peau pâle aux yeux noirs brillants...

"- Mon dieu Manon, j'ai eu si peur pour vous ! Avec le bombardement et vous qui ne rentriez pas..."

"Je vais bien, ne t'inquiètes pas"

La bonne regarda Paul d'un oeil circonspect.

"- Et monsieur... ?"

"Monsieur est un ami, tout va bien. Il m'a même sauver la vie..."

"Madame..."

Paul la salua en se découvrant, lui fesant même un baise main, avec une petite révérence, qui la fit rougir, génée.

"Oh monsieur..non il ne faut pas, euuu..bienvenue...."

Manon se tourna alors vers lui, mains sur les hanches et le regarda avec une légère moue et un quintement de toux.
Paul se remit droit comme un i...."déjà jalouse ça promet" se dit il.

"Paul Doria...je suis pas trop habitué aux "monsieurs" "

"Viens Paul, je te fais faire le tour."

Manon lui prit la main sans lui laisser le choix et il la suivit docilement, observant l'intèrieur."Pfiouuu quelle barraque, mais elle est de la haute?"....
Le français se demanda du coup qui était Manon. "Une fille de bourge colonnial"...Ca le fit sourire, même si sa pensée était quand même un brin péjorative. En tout cas il était pas habitué du tout à évoluer dans un tel milieu.

S'il avait appris le respect et les bonnes manières, en particulier avec les femmes, c'était pas du tout par ses parents, son père étant pécheur professionnel sur la garonne et sa mère femme au foyer....tous trois vivant de peu de choses dans une toute petite bicoque au bord de l'eau, des vrais "prolos" comme on disait.
C'était donc son coté filou pour draguer efficacement qui l'y avait poussé, allant même jusqu'à prendre des cours occasionnels.

"Purée c'est grand, très jolie maison Manon..."

"Attends tu as rien vu..."

La jeune femme l'amena sous la véranda qui donnait sur une vue imprenable de la plage et du domaine...

"Ha oui..."

Paul lui sourit et déposa un baiser sur ses lèvres.

"Tu es pleine de surprises dis moi! J'étais à cent lieues de me douter que tu habitais à Casablanca. Quel endroit de rêve pour vivre....Je comprend pourquoi tu préfères ça à ma chambre d'hotel héhé."

Manon s'écroula dans un des moelleux fauteuils de la véranda, épuisée d'avoir du faire tant de chemin dans l'état où elle était.

"Effectivement c'est un peu mieux qu'une chambre d'hôtel..."

Paul s'asseya a son tour. La bonne arriva et déposa un plateau chargé de bouteilles d'alcool plus ou moins fort, avec des gâteaux et autres petits mets aux airs délicieux. Alors que Paul tentait d'éviter la croupe incendiaire de la jeune femme penchée sur la table basse pour déposer les verres, Manon fut jalouse à nouveau. La jeune femme avait tout d'un canon de mode : une peau délicicieusement rose, un brin pâle, avec des hanches merveilleuses, de longues jambes fines... La jeune rouquine l'avait plus d'une fois enviée. Elle même était assez petite, la peau plutôt pâle... Et un caractère qui avait rebuté plus d'un homme !

Une fois la bonne partie, Manon se mit à triturer nerveusement son attelle.

"- Ca te fait mal ?" demanda Paul.

"Non mais ça me dérange pas mal...Enfin bon c'est pas grave"

De la main droite, le bras intact, elle versa un peu de liquide ambré dans son verre et celui de son invité

"T'as faim ? L'après midi est déjà bien entamé et on a toujours pas déjeuné... Anne ?"

La femme de ménage révint dans la véranda, posa un sourire malicieux sur Paul qui lui valut un regard noir de Manon, et demanda

"- Oui ?"

"Tu peux demander au cuisinier de nous apporter quelque chose à grignoter s'il te plaît ?"

Après un nouveau sourire pour Paul, elle se détourna, mais s'arreta sur le pas de la porte.

"- Paul reste dormir ?"

Paul se sentit pour le moins géné que ce soit la jeune servante et non Manon qui pose la question. Il resta comme un couillon un instant...les yeux éperdus.
Ses bonnes manières reprirent le dessus immédiatement:

"Oh euuuu, et bien j'embarque après demain pour l'escorte du convoi B2 avec le reste des navires de la F.A.N.A, donc je ne sais pas, je veux pas déranger, et puis Manon a besoin de repos."

En réalité il crevait d'envie de rester, mais la bienséance lui imposait de refuser polimment, c'était ainsi.
La bonne remarqua sa gène et sourit, puis baissa les yeux quand elle croisa le regard de Manon qui dit simplement:

"Je préfère me reposer à tes cotés Paul...Restes..s'il te plait..."

"Je..euuu.. tu es sure?"

"Si je te le dis roooo."

"Bon, et bien d'accord"

La bonne disparut dans la cuisine et Paul se tourna vers Manon.

"En effet j'ai très faim, et si le repas est à la hauteur du cadre, je sens que je vais me régaler!"

Paul avait dit ça avec entrain, mais Manon boudait quand même quelque peu.

"Hey qu'est ce qu'il y a?"

"Rien rien..."

"Arrêtes..on se connait peu mais je vois bien qu'un truc te tracasse, et si c'est pas tes blessures....c'est Anne?"

"Tout juste.."

"Ralallalalala ces femmes je vous jure."

Paul s'approcha,et s'accroupit en face d'elle, un genou au sol. Il lui caressa alors la joue très tendrement, jouant avec une de ses meches de cheveux au passage, et posant sur elle un regard de braise.

L'après midi était passé tres vite. Après un repas rapide mais majestueux, ils avaient flâner dans les grands jardins de la propriété. Ils apprirent plus l'un sur l'autre. C'était plutôt byzarre comme situation... Le matin même, quelques heures plus tôt, la ville avait été bombardée. Il y avait eu des dizaines de morts, beaucoup plus de blessés... Manon elle même avait failli être tuée quand un énorme bloc de béton lui était tombé dessus, s'en tirant avec seulement une fracture légère au bras gauche.
Et pourtant, ici dans ce petit bout de paradis terrestre, c'était comme si rien n'était arrivé...

Le soir tombait déjà, si bien que les 2 jeunes finacés abandonnèrent leur déambulations, poussés par la faim. Le cuisinier, connaissant bien la maitresse des lieux, avait déjà fini le repas, et de nombreux petits mets délicieux remplissaient une grande table, qui avait été installée a la place de la table basse dans le véranda. Crudités, pièces de viandes, poisson, il y avait de tout sur cette table. Tres vite, les deux jeunes gens avaient sautés sur le diner. Ignorant soigneusement le poisson, Manon s'attaqua a un steak bien juteux. Mais dans son esprit, une question s'imposait... Est ce que le jeune homme voudrait dormir avec elle, ou bien choisirait-il un lit à part ?

En début de soirée, on vint sonner à la porte des Lafleur. C’est Leyla, une jeune servante métisse d’une vingtaine d’année qui vint ouvrir la porte. Un brigadier se tenait devant elle en uniforme, le moteur de sa jeep ronronnant encore devant l’entrée du petit jardinet.

Je suis bien au domicile du capitaine Manon Lafleur s’il vous plait ?... demanda t’il d’une ton sec et très… militaire.

Leyla répondis d’un tout petit… oui.

L’homme lui donna une enveloppe brune et reparti aussitôt en direction de sa jeep, laissant la jeune servante très étonner. Elle s’empressa de refermer la porte et d’apporter la lettre à mademoiselle Manon qui se trouvait avec Paul dans la véranda.
Leyla était pourtant très anxieuse, ce genre de lettre en provenance de l’amirauté n’apportait généralement pas de bonnes nouvelles. Ajouté à cela, qu’Erwan n’étais pas rentré depuis l’alerte et Leyla à qui le jeune homme avait fait très bonne impression de par ces manières de grand enfant et ces attentions envers elle.

Manon pris la lettre et l’ouvrit directement, au fur et à mesure qu’elle la lu elle pali de plus en plus…

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Finalement la jeune femme fondit complètement en larmes, avant de courir se réfugier dans les bras de Paul, le serrant très fort....

Le jeune homme ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, et tira doucement sur le plis encore dans les mains de Manon. Bordel...ça lui fit drole de savoir son frère dans un tel état. Dire qu'il avait croisé le jeune homme à peine quelques minutes avant que tout cela n'arrive...

Manon semblait complètement décomposée et incapable de quoi que ce soit, sous le choc de la nouvelle.

Le jeune officier prit donc la décision de la mener à l'hopital, etlui dit d'une voix douce tout en la cajolant:

"Allez viens, on va le voir à l'hopital tout de suite. Tu as lu la lettre, le medecin a besoin de ton accord pour l'opération qui le sauvera. Faut qu'on y aille tout de suite, d'accord?"

"ui.."

Paul empoigna alors son blouson de cuir d'aviateur qu'il passa sur les epaules de la jeune femme, et ils ressortirent directement de la maison. L'hopital était à peine à dix minutes à pied, et ils furent vite arrivés....

Erwan était allongé sur le lit d'hopital. Il ne bougeait pas, plongé dans un coma profond. A ses côtés, sanglotant, Manon regardait son frère...
Paul et elle étaient arrivés un peu plus tôt dans l'hopital bondé. A peine arrivés, un docteur était venu les voir pour leur faire signer un papier, dans le but de pouvoir faire l'opération pour sauver Erwan

La porte de la chambre s'ouvrit, et plusieurs docteurs entrèrent.

"- Exscusez nous mademoiselle, nous allons devoir faire l'opération..."

Agenouillée près du lit, sanglotant toujours, la jeune femme ne bougea pas

"- S'il vous plait mademoiselle..."

Mais elle refusait obstinement de bouger.

"- Manon, viens."

D'une voix douce mais ferme, c'était Paul qui venait de parler. Il posa avec sa main sur l'épaule de la rouquine, puis l'entraina avec douceur hors de la salle. Ils s'assirent sur des sièges, près d'une chambre vide... Il était tard maintenant, cela faisait longtemps que l'ataque était passée. Le "trop-plein" de blessés avait été redirigé vers d'autres hopitaux.

"- Manon regarde moi"

la jeune femme leva le regard pour croiser celui du français. Elle avait les yeux rouges et gonflés, humides. Des larmes glissaient sur la peau pâle de son visage. Le fait que son frère, sa dernière famille, soit gravement blessé alors qu'elle venait de le retrouver la secouait beaucoup...
Paul l'enlaça, et essuya doucement les larmes du visage de sa fiancée

"Paul..."

En entendant la petite voix, l'homme se sentit fondre. Alors il se pencha pour embrasser tendrement Manon

Plusieurs jours avait passé et après trois opérations, tous les éclats de mitrailles et de bois avait été enlevés du corps du jeune capitaine. Erwan l’avait échappé belle et sa jeunesse jouerait en sa faveur pour sa guérison. Manon veillais son frère tous les jours alors que celui-ci était toujours dans le coma tendis que Paul accompagnais et soutenais Manon, de plus en plus attiré par la jeune femme.

En fin d’après-midi, Manon sentis entre ces doigts, bouger ceux de son frère qu’elle tenait chaque jour, comme pour rester en contact avec lui. Elle sursauta…

Erwan ?...pas de réponse… erwan ?

Mmmmh… fut le seul son que le jeune homme produisit au moment de se réveiller.

Manon éclata en sanglot, des larmes de joies coulaient le long de son visage. Elle voulut serrer son frère dans ces bras mais un docteur arriva bien vite pour prendre quelques précautions et l’empêcher d’étouffer son frère dans ces bras.

Ma…non…le jeune homme avait du mal à articuler…

Erwan ouvrit doucement les yeux… Manoooooon

Oui je suis la, à coté de toi mon cœur… fit Manon en séchant ces larmes.

Erwan attrapa le bras de sa sœur qui se penchait sur son frère et lui murmura… pardon

C’est rien mon cœur, tu a encore fait le casse cou comme d’habitude… mais ne me refait plus jamais ça, j’ai failli mourir d’angoisse… puis elle déposa un baiser sur le front de son frère. Elle était faussement en colère contre lui, mais n’arrivais pas vraiment lui en vouloir.

J’ai soif… lâcha finalement Erwan, et Manon sorti lui chercher un verre d’eau.

Pendant ce temps Erwan héla Paul qui était assis sur le bord de la fenêtre. Paul vient vieux…L’homme s’exécuta et se pencha au dessus d’Erwan pour mieux l’entendre quand celui-ci lui attrapa d’un geste peu assuré l’épaule.

Je te connais pas beaucoup, mais … si t’est la c’est que c’était la volonté de Manon… il reprit sa respiration…Tu à l’air de beaucoup lui plaire et à la gueule que tu tire à l’instant je vois que c’est réciproque… long silence… Manon est une fille intelligente et belle…j’ai toujours essayer de veiller sur elle du mieux que je pouvais…Je sai… voulu dire Paul qui n’e eu pas le temps… la ferme et écoute moi…Erwan toussotte… Je me rend compte en voyant ce lit ou je suis cloué que je ne pourrais pas toujours être à ces cotés… aussi…il hésita un instant… je te demande de prendre soin de ma petite sœur d’amour… mais même si je dois mourir ici je te jure que si tu lui fait de la peine…Erwan tousse plus fort encore… je te crève… t’a compris ? Paul n’eu que le temps de faire un signe de la tête quand Manon rentra.

Qu’est ce qu’il se passe ? demanda t-elle.

Rien, il me demandais depuis combien de temps il était la… fit Paul pour ne pas inquiétez Manon.

Depuis trop longtemps mon cœur… tiens boit… et elle aida Erwan à boire doucement son verre d’eau en le regardant affectueusement…