Dans un port en Allemagne ...

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

"Contact avec ennemis établi STOP Premiers échanges de tir STOP Réaction ennemie en adéquation avec ce qui était prévu STOP Perte d'un navire de faible tonnage sans aucune importance pour la suite de la mission STOP Continuons à suivre les instructions STOP "

De: Sekretariat der Kriegsmarine
à: AGKSGETIKNV8541203500

" Message bien reçu STOP Impossibilité de fournir un appui aérien car conditions météo déplorables STOP Mobilisons une faible force navale à la place STOP N'y faite appel qu'en cas de force majeure STOP "

Le commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken exhultait de joie. Alors que la fumée se dissipait après ces quelques longues heures de combat, debout dans la salle de commandement, il observait à l'aide de ses jumelles l'étrave du croiseur léger Britannique de classe Danae qui s'enfonçait dans les eaux sombres de la mer du Nord. Le destroyer de classe Leader de la même nation qui l'escortait l'avait précédé depuis longtemps déja.

A bord du Scheer, c'était l'euphorie. Il est vrai que les hommes s'étaient montrés très perplexes suite aux différentes manoeuvres du cuirassé lors des derniers jours. A première vue, aucune logique ne semblait diriger les décisions ducommandant Wilhlem Meendsen-Bohlken et pourtant ...

Grâce à cette logique peu perceptible, l'enemi était tombé dans le piège. Le croiseur léger et le destroyer avaient fonçés directement sur la cible continuant la poursuite envers et contre tout. Il faut dire que le cuirassé de par son diminutif "de poche" et le fait qu'il avait été construit de manière conforme au traité de Versailles ne devait pas inspirer la crainte mais de là à croire qu'un croiseur léger pouvait le vaincre, c'était tout simplement risible.

Alors que le commandant observait toujours l'oeuvre de son navire de guerre, l'officier de passerelle vint le trouver:

" Commandant, nous avons repêché les survivants, voici les 2 commandants anglais qui nous ont combattu. "

Les deux hommes qu'on lui présenta étaient encore trempés et portaient toujours leurs Mae West mais on pouvait clairement voir leurs uniformes d'officiers supérieurs.

" Bien, donnez leurs de quoi se sêcher et se réchauffer, ils en auront bien besoin car le pire pour eux reste à venir. "

Le commandant resta pensif en prononçant cette phrase. En effet, il avait du accepter la présence à son bord d' observateurs Nazi et ils allaient probablement se faire un plaisir d'interroger les prisonniers. C'est à contre-coeur qu'il avait du leurs permettre d'embarquer mais les ordres du Fuhrer ne se discutaient pas d'autant plus que celui-ci tenait à prendre toutes les précautions pour que ce fleuron de l'Allemagne ne soit pas anéanti par les Alliés suite à une décision risquée. En quelque sorte, le commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken était lui aussi surveilé de près...

" Bon, transmettez ce message radio à l'amirauté" :

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

" Avons coulé un destroyer classe Leader ainsi qu'un croiseur léger classe Danae STOP Réparons avaries mineures STOP Continuons la mission STOP"

Braun et Konrad et terminaient leur quart. Ils avaient veillé toute la nuit dans la froidure à bord du "Kormoran". Certes, l'équipement à bord pouvait repérer un bâtiment ennemi en approche, mais seuls les yeux humains pouvaient voir les lumières d'un navire au loin... à condition que celui-ci naviguait avec ses feux de signalisation. Et puis, même si la saison n'était pas encore si avancée, nul n'était à l'abri d'un bloc de glace à la dérive, venant de la banquise. Ce fut encore une nuit interminable, à se geler les os. Heureusement que le kaulent Jürgens leur fit servir du café vers 2 heures, puis 6 heures du matin.

Il était 6h30, et sous peu, ils se feraient relever. Braun à la proue du navire, regardait la coque fendre cette mer gris sombre, avec une telle aisance. La Mer du Nord était calme. C'est à peine si l'on entendait le bruit des machines dans la chatoyante clameur de la mer, s'ouvrant en deux devant le "Kormoran", comme une comptine apaisante.

Konrad rejoignit son camarade, se frottant les mains transies, les joues et le nez rougis par le froid mordant. Il contempla l'horizon de l'aube naissante, le ciel et la mer s'y confondaient de manière ténue. Fatigués, et captivés par cet instant de pleinitude, les deux matelots ne virent pas tout de suite la première silhouette... puis la seconde, plus petite...


"_ Bon sang!!! Navire en vue! hurla Konrad le premier...

_ T'es sûr!? fit Braun qui peinait à réliser. Cela fait des semaines que nous n'avons rien vu!

_ T'es bigleux ou quoi! Regarde ça! C'est toute une flotille en face de nous!


Dans la cabine du kapitän Jürgens, le sifflement s'éteignit. A chaque fois qu'il l'entendait, Kurt sentait son estomac se tordre à la pensée que l'alarme annonçait peut-être que cette fois-ci, ce serait peut-être son dernier réveil. Machinalement, il revêtit son pantalon, ses chaussures, boutonna sa chemise et enfila son pull à col roulé. Il vissa sa casquette sur le chef, et prit son manteau de cuir sous le bras avant de quitter sa cabine avant de grimper jusqu'à la passerelle de commandement.

Son opérateur radio le ratrappa dans une coursive du pont inférieur. Suivant le rythme du pas rapide de son kaulent, l'opérateur lui fit un rapport succint sur la nuit passée, tout en lui donnant divers billets griffonés d'une écriture rapide et clair. Jürgens les lut rapidement.


"Bauer est en arrière-garde du convoi, très bien, pensa t-il. Von Ludwig en parallèle, parfait... Ha enfin! Werner et Folkers sont en approche, tant mieux...!"


"_ Et c'est tout? demanda Jürgens à son opérateur radio. Aucune nouvelle des Kapitäne Pfeffer et Böving?

_ Euh... non, kaulent. Fit le sous-officier navré. Pas depuis 3 jours... Mais peut-être sont-ils hors de portée. Ou bien... hum... Ou bien ont-ils...

_ Pas de défaitisme! Coupa sèchement Jürgens. La "Kriegsmarine" n'apprécierait certainement pas ce ton pessimiste! Qu'importe... nous poursuivons notre mission! Retournez à votre poste! ordonna Jürgens en ouvrant la porte qui donnait sur la passerelle de commandement.

_ A vos ordres, kaul.... ****CLACK!!!****"


Dans la vaste salle de commandement du ravitailleur, s'était la pleine effervescence. Sur le visage des officiers qui étaient de quart, malgré une nuit blanche, se lisait la joie et l'émerveillement. Au travers des vitres impeccables, dans la clarté limpide d'une matinée naissante, Jürgens contemplait la flottille... destroyers, escorteurs, ravitailleurs, imposante armada de la "Kriegsmarine" en Mer du Nord. Et au milieu... il était là... superbe silhouette élancée, petite, si petite... un cuirassé de poche... le "Deutschland"!

Jürgens laissa son équipage monter sur le pont. Ceux-ci voulaient profiter du spectacle qu'offrait la flottille du Kapitän Rudolf Stange, commandant du "Deutschland". Les hommes hurlaient leur joie, sifflaient leurs homologues, agitant vestes ou mouchoirs. Depuis le pétrolier ou encore les escorteurs, la liesse était la même.

Le soleil de cette douce fin de septembre était presque à son zénith. Il donnait du baume au coeur. Après tant de jours en mer, dans l'atmosphère pesante de tomber sur un navire ennemi qui pourrait envoyer par le fond le fragile ravitailleur, Jürgens estimait que son équipage pouvait se détendre un peu. Le sourire aux lèvres, il autorisa son second à donner de la sirène...


"_ TUUUUUIIT...! TUUUUUIIT...! TUUUUUIIT...!

"_ BWOOOOOW...! BWOOOOOW...! BWOOOOOW...!


Après le pétrolier, ce fut au tour des escorteurs de répondre, puis du cuirassier de poche. Les marins hurlaient de plus belle, essayant vainement de couvrir le chant des bateaux.
Jürgens laissa échapper un rire amusé. Ses officiers s'en aperçurent, et s'en félicitèrent, car il leur était extrêment rare de voir leur commandant esquisser ne serait-ce qu'un sourire.

Soudain, le visage apaisé de Jürgens devint pâle! Il se figea brusquement, les muscles de son visage comme tétanisés! Il regardait sous la surface de l'eau, le sillage blanchâtre si familier d'une torpille qui frôlait la coque du "Kormoran"! Jürgens s'élança vers sa console de commandement...


"_ MACHINES EN AVANT, TOUTE!!! BARRE A TRIBORD!!!


L'équipage avait compris! Ce fut le branle-bas de combat. Aussitôt, chacun courut se mettre à son poste, encouragé par le vacarme de la sirène d'alarme, vite répercutée à bord des bâtiments voisins. Les écoutilles se fermaient, seuls les ordres étaient aboyés. Le "Kormoran" grinça et grogna, rechignant à faire ce qu'on exigeait de lui, mais peu à peu, il vira par tribord. Jürgens comptait les secondes, puis les minutes, interminables. Son Opérateur Radio l'arracha à ses sombres pensées, pour lui confirmer que la flottille du Kommandant Stange levait l'ancre au plus vite. Le capitaine du ravitailleur opina du chef. C'était une bonne chose de faite, il ne restait plus à présent qu'à sortir le "Kormoran" de ce traquenard!

Alors que celui-ci prenait davantage de vitesse, le moteur babord à plein régime, le sonar détecta la présence d'une nouvelle torpille. L'écho fut branché dans la passerelle de commandement. D'abord lent, puis de plus en plus rapide, l'écho résonnait sur la passerelle de commandement, comme un compte à rebourd, et sans que personne ne puisse rien faire pour le stopper. Et ce fut l'impact!

Une formidable explosion ébranla la coque du ravitailleur, qui fut pris dans une tourmente. Blocs papiers, effets personnels, vivres dans la cambuse volèrent à terre... Les marins qui n'y étaient pas préparés chutèrent, des cris s'entendirent d'un pont à un autre. Une énorme colonne de flamme vint lécher le ciel bleuté, par babord... Jürgens cramponné à la console de commandement, se jeta sur le micro et hurla....


"_ A tous les postes, rapport des avaries! Salle des machines, autant que possible, plein régime!!!

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

" Continuons notre route STOP Rien à signaler STOP Avons pris contact avec les capitaines Allemands du secteur STOP "

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine


"Aucun ennemis en vue STOP Avons ravitaillé un escorteur Allemand étranger à la mission sur la route STOP Conditions météo extrêmement défavorables, avançons doucement STOP Allons bientôt rentrer en ********** STOP"

Le "Kormoran" se trainait lamentablement dans la rade... L'incendie avait été maitrisé, mais l'on voyait encore de légères fumées noirâtres s'échapper de l'endroit où l'impact avait crée de si grands dommages. Une voie d'eau sur le flanc babord donnait une bien étrange inclinaison à sa silhouette.

Trois ou quatre S-Boot patrouillaient en mer, à la recherche du sous-marin américain qui avait eu l'audace de s'approcher si prêt des côtes sous contrôle allemand. Depuis le port, arrivait un puissant remorqueur, qui aiderait le "Kormoran" à bout se souffle, à terminer son trajet jusqu'au quai.

Le ravitailleur avait besoin de très sérieuses réparation, et une équipe de mécaniciens parmi les meilleurs avait déjà été constituée pour le remettre à flot dans les plus brefs délais.

Dans sa cabine, Kurt Jürgens achevait de se préparer. Rasé de prêt, il s'était paré de sa tenue d'officier de marine, que son intendant avait mis soin à repasser. Dans le réduit qui lui servait de salle de toilettes, Jürgens se regardait dans le miroir. Il avait les traits tirés par le manque de sommeil, et l'angoisse. e coup-ci, il l'avait échappé belle. Maintenant, il devrait affronter l'Amirauté, qui l'avait convoqué dès qu'ils surent qu'il arrivait au port.


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"_ Kapitän Jürgens! Comment pouvez-vous justifier la perte de l'Escorteur Flottenbegleiter affecté à la protection du "Deutschland"? demanda l'Amiral qui présidait la Commission d'Enquête.

_ Je puis vous répondre, Amiral. L'ennemi connaissait son affaire. La "7. Unterseebootsflottille Der Stier" avait été rappelée à la dernière minute auprès du "Deutschland". Nous étions donc en phase d'approche lorsque nous vîmes l'Escorteur touché de plein fouet par plusieurs salves de torpilles bien placées. Personne n'eût le temps de réagir, nos propres bâtiments chargés de la guerre anti-sous-marine étant encore trop loin du lieu du sinistre.

_ Que voulez-vous dire, Kapitän Jürgens? objecta l'amiral Que la "Kriegsmarine" aurait fait une erreur d'appréciation quant au tieming de cette jonction?"


Jürgens craignait que l'Amirauté voulut un homme à abattre, peut-être exigé par Berlin, de cette rixe maritime qui aurait pu couter l'un des fleurons de la marine allemande. Jürgens imaginait que cet homme qui serait sacrifié à titre d'exemple, serait lui-même. Ainsi camoufla t-il ses doutes, et répondit-il de la façon la plus prudente qu'il pût.


"_ Nullement, Amiral. Bien au contraire... La "Kriegsmarine", tant les kapitän de la "7. Unterseebootsflottille Der Stier " que les officiers de la Capitainerie du port, ont parfaitement réagi. Le "Deutschland" profitant du chaos ambiant a pu se mettre à l'abris appuyer par son escorte renforcée par "Der Stier". Par ailleurs, les manoeuvres des S-Boot à défaut de couler un sous-marin, ont eu d'efficaces qu'elles ont obligé ce dernier à prendre la fuite, l'éloignant de son objectif.

_ Soit, Kapitän Jürgens. Sachez toutefois que Berlin sera informé de chacun de vos faits et gestes. Vos kamerads ne seront pas épargnés non plus. De plus, apprenez encore que vos rapports que nous exigeons explicites et rigoureux, seront étudiés consciencieusement. Aucune erreur ne vous sera pardonnée."


Jürgens restait stoïque, toujours au garde à vous devant ces officiers supérieurs davantage habitués au protocole adminsitratif, et à la doctrine de terreur allemande. L'amiral bombardait le kaulent de menaces aucunement déguisées. Le kapitän du ravitailleur encaissait sans rien laisser paraître.


"_ A présent vous pouvez disposer, Kapitän Jürgens! acheva l'amiral. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. La capitainerie nous a informé que votre bâtiment serai prêt dans la nuit. Ainsi, vous appareillerez dès les premières lueurs de l'aube. A l'avenir, soyez moins imprudent, ou nous nous chargerons de finir le travail commencé par les Alliés avec vous!"


Jürgens n'attendait plus que ça. Claquant des talons, il fit le salut, et fit demi-tour pour rejoindre son équipage.

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine


" Mer déchainée et conditions météo mauvaises STOP Avons eu un accrochage avec l'enemi durant la nuit STOP Aucune avaries STOP Continuons notre route vers notre objectif STOP "

Le commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken était pensif. Les membres d'équipage présent dans la salle de commandement pouvaient clairement voir les traits tirés de son visage. Cela faisait beaucoup d'heures maintenant qu'il n'avait pas dormi ce qui expliquait cette allure peu présentable. Le temps était comme à son habitude dans cette région plus que maussade et les vagues secouaient les navires de toutes leurs forces fatiguant aussi bien la structure des colosses que les marins qui l'habitaient.

Et pourtant, bien que fatigué, le pacha du Scheer pouvait être fier du travail accompli. Lui et son homologue Rudolf Stange avaient enfin atteind l'Atlantique conformément aux ordres reçus depuis Berlin. Tout s'était déroulé suivant le plan du Furher. Les deux cuirassés avaient dispersés avec succès le blocus d'Amsterdam permettant aux flottilles Allemandes de reprendre leur souffle et ils étaient parvenus à rejoindre l'Atlantique , leur véritable terrain de jeu en passant par Scapa FLow qui était pourtant un véritable coupe-gorge. Ils étaient maintenant en route vers leur objectif final et seul cela comptait.

Cependant et malgré ce succès, le commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken n'était pas totalement satisfait de la situation. En effet, cela faisait plusieurs jours maintenant qu'ils avaient dépassé Scapa Flow mais il ne pouvait s'empêcher de penser aux nombreux commandants Allemands ayant participés l'opération d'escorte du convoi et qui étaient toujours très probablement en ce moment même en train de lutter de manière acharnée pour sauver leurs vies ainsi que celles de leurs équipages.

Alors qu'il finissait de boire sa tasse de café, l'officier de quart se présenta à lui d'un air embêté:

" Commandant !? Je suis navré de vous importuner mais que devons nous faire ... les deux observateurs Nazi demandent à vous voir tout de suite et nous ne pouvons pas leur interdire l'accès à la passerelle plus longtemps ..."

Dans un long soupir, le commandant lui répondit:

" Laissez les entrer qu'ils puissent faire leur sale besogne ..."

Aussitôt que l'officier de quart eu disparu en bas de l'escalier, deux hommes vétus de noir apparurent en haut de celui-ci et se dirigèrent vers le lui.

" Commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken ?, Sachez que nous avons fait part de votre acte de trahison au Furher, attendez vous à de sérieux problèmes une fois de retour en Allemagne. La perte de ce pétrolier ne vous sera que difficillement pardonnée même si elle ne pose pas problème à la suite de la mission. Vous avez délibérément mis une partie du convoi en danger en renvoyant vers l'arrière ce pétrolier-ravitailleur équipé de batteries lourdes pour venir en aide aux flottilles Allemandes aux prises avec les alliés à Scapa Flow et ceci est intolérable puisque totalement contraire aux ordres du Furher ! "

Wilhlem Meendsen-Bohlken savait qu'en faisant cela il s'exposait lui et l'équipage du pétrolier-ravitailleur à de très gros risques . Cependant, après discussion avec le commandant de celui-ci, ils convinrent qu'il fallait tenter quelque chose. Malheureusement, il fallait regarder la réalité en face, le pétrolier avait disparu corps et bien et même si il restait un pétrolier ce qui permettait de continuer sans aucun problème logistique la mission, on ne lui pardonnerait pas la perte d'un navire d'un tel tonnage ainsi que son équipage aussi facilement.

" Bien messieurs, transmettez vos observations au Furher, vous êtes là pour cela. Je transmettrais les miennes à l'Amiral Donitz."

Dès que les deux hommes comme contents de leur prestation, se retirèrent sourire aux lèvres de la salle de commandemant du Scheer, Wilhlem Meendsen-Bohlken tendit un message à l'officier radio:

" Envoyez ça d'urgence à l'Amiral Donitz. Pour l'instant nous continuons notre mission et maintenant que nous avons passé la partie la plus dangereuse du trajet, il ne nous reste plus qu'à redorer notre blason auprès de Berlin ce qui ne devrait pas être trop compliqué au vu de l'organisation dont on fait preuve les Alliés jusqu'à maintenant."

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

" Avons commencé notre campagne STOP Avons coulé Utmost (Destroyer classe G-H-I) ainsi que Terrapin (Aviso classe Black Swan) STOP Temps calme STOP Pas d'enemis en vue STOP "

Quelque part dans des eaux très froides....

-Kaleunt....message Enigma.

-Fais voir ça mon mignon....lit le message décrypté....AAHHRR !!! Apparemment nos bêtes de guerre ont forçé Scapa Flow....j'espère qu'il leur restera un peu de mazout pour ma "Lily Tigerin"... ALLEZ !!!! ON FINIT CE PUTAIN D'RODAGE ET ENSUITE AVANT TOUTE !!!

Un déluge de feu et de sang, voila ce qui avait lieu d'un côté comme de l'autre au large de côtes Irlandaises en ce moment. Le commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken et son homologue Rudolf Stange ne cessaient de converser par radio pour coordonner leurs actions. Alors que la nuit tombait, la tension montait encore d'un cran.

Par ces temps de guerre, les navires de guerre naviguaient tout feux éteints et malgré les radars, il n'était pas facile d'ajuster les tirs ou même de donner avec précisions les coordonnées des navires adverses.

D'un seul coup dans la salle de commandement du Deutschland, l'opérateur radar se leva d'un bond !

" Commandant, Commandant, écho sur le radar, tout petit, ce doit être un navire de faible tonnage très bas sur l'eau. "

Sans hésitations, le commandant Rudolf Stange ordonna par radio aux escorteurs de foncer à peline puissance dans la direction donnée par l'opérateur radar. La surprise fut de taille. Un sous-marin américain classe Mackerel naviguait en surface probablement pour enouveller l'air vicié de ses entrailles. Dès qu'il apreçut les 2 escorteurs il tenta de plonger en urgence mais il était déja trop tard ... Les charges ASM s'écrasèrent pile à l'endroit ou il était et bientôt, des nappes de fuel et de grandes quantités de bulles d'air remontèrent à la surface témoins de la mort du prédateur sous-marin.

Cependant, ce moment de satisfaction et de plénitude à bord du cuirassé ne fut pas bien long ... L'alerte retendit assourdissante dans tout le colosse, des lumières rouges clignotants en tout sens et les hommes courant à leurs postes de combat. Un PT Boat Américain était en approche à une allure qui dépassait l'entendement. Il se dirigeait vers le Scheer et déja, on pouvait apercevoir les 2 sillages se diriger vers le cuirassé de poche, signe évident que les torpilles avaient déja été lâchées.

Malgré, l'action menée à l'encontre du sous-marin, Le Scheer était resté concentré sur sa propre survie et avait anticipé la trajectoire des torpilles qui passèrent loin derrière sa poupe.

Le commandant Rudolf Stange pu entendre dans la radio la voix de son homologue Wilhlem Meendsen-Bohlken crier:

" Feuer "

Et d'un seul coup, la silhouette blafarde du Scheer s'éclaira au milieu de la nuit. Comme un feu d'artifice, les balles traçantes de l'armement AA se dirigèrent vers le PT-Boat qui s'embrasa d'un coup et explosa ...

Décidément, la nuit s'avérait mouvementée ...

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

"Sommes pris en chasse par un groupe de navire de différents tonnage STOP Tentons de garder une distance de sécurité STOP Avons coulé un sous-marin amricain ainsi qu'un PT Boat STOP "

Le commandant Rudolf Stange fut tiré de son sommeil plus qu'agité par l'officier de quart le teint blafard.

" Commandant, commandant, un submersible est en plongée, il à tiré 2 torpilles, nous avons entamer une manoeuvre d'évitement mais ...."

Braoum !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Le Deutschland fut secoué par 2 grosses secousse. Les hommes furent jetés à terre et des flammes s'élevèrent dans le ciel.

" Bordel, que ce passe t il ici ? Envoyez immédiatement les escorteurs en repérage ! "

Rudolf Stange saisi sa casquette, la plaça sur sa tête et commença à courir dans les coursiives du cuirassé vers la salle de commandement. Alors qu'il arrivait, l'officier en second lui rapporta le rapport des évenements:

" C'est un sous-marin Britannique de classe L mon commandant, il est sous le feu de nos escorteurs mais ils peinent à l'envoyer par le fond. Des tâches d'huiles apparaissent en surface mais ils ne sont pas certains d'en avoir finit avec lui."

" Tant pis, on met les bouts, augmentez la cadence, il faut les distancer absolument ! Et donnez moi un rapport complet des avaries ! "

Le total des avaries fut rapidement mis sur papier. Au final, le bilan était moins lourd que ce que Rudolf pensait. La ceinture blindée avait bien amorti les explosions et mis à part le blindage qui avait souffert, aucun équipement n'avait été détruit. Une chance ...

Le lendemain matin, on pouvait lire sur le visage de n'importe quel membre d'équipage que la tension ne lâchait plus personne. Beaucoup d'entres eux ne s'étaient pas imaginés à quel point la guerre pouvait mettre les nerfs à rude épreuve.

Et cela ne faisait qu'empirer. Au loin, les vigies distinguaient de plus en plus de silhouettes enemies. Devant eux, derrière eux. Bref, la partie d'achec ne faisait que commencer.

" Faites passer le message au commandant Wilhlem Meendsen-Bohlken que nous allons tenter de forcer le passage devant nous. Dites lui que nous allons prendre le destroyer O-P qui est en face pour cible principale et demandé lui si il peut nous assister."

Après quelques minutes de conversations, les 2 hommes avaient convenus d'un plan d'attaque et l'alerte fut donnée. Les 2 colosses s'élancèrent de toute leur puissance vers le destroyer enemi et les canons principaux retentirent. Le combat dura la journée, les batiments essayant de se placer le plus avantageusement possible et les cuirassés de poche essayant de ne pas perdre leur objectif et leur cap.

A la fin de celle-ci, le destroyer O-P ne ressemblait plus qu'à une épave. Il flottait toujours et cela forçait l'admiration des hommes des cuirassés Allemands car ils savaient ce que devaient probablement endurer les hommes à son bord. Après tout ils étaient tous des marins même si c'était dans des camps opposés...

" C'est bon, cessez le feu, il a son compte, ne perdons pas trop de temps à vouloir le poursuivre pour l'achever, ses amis ne sont pas loin ... "

Radio, envoyez ce message à l'amirauté:

De: AGKSGETIKNV8541203500
à: Sekretariat der Kriegsmarine

" Nécessitons des renforts malgré la situation sous contrôle STOP le nombre d'enemis au contact augmente de jours en jours STOP Continuons notre mission et maintenant le cap STOP."

"TAVERNIER, SCHNAPS BITTE !!"

Le cri de joie du marin Allemand incommoda Hervé Maurhain accoudé comme à son habitude à la petite table dans le coin du bar "La bonne Franquette". Tout les jours depuis 20 ans ce vieux marin il se placait là dans ce petit bar où il avait des habitudes mais aussi ses ardoises.
Il jeta un rapide coup d'oeil sur le troupeau de jeunes marins Allemands venant tou juste de débarquer dans son hâvre de paix. Il était habitué à la guerre, il avait servi dans la marine durant la Grande Guerre. Déja qu'il n'aimait guère que son pays soit occupé depuis 3 ans, devoir subir en plus les mauvaises habitudes des envahisseurs l'indisposait encore plus.

Délaissant les marins accoudés au comptoir, son regard se posa sur le journal qu'il avait acheté ce matin au kiosque. L'Echo de la France, c'était là le dernier journal qui paraissait à Brest depuis que la censure Allemande avait fermé les autres bureaux de journalisme.
Ainsi donc les cuirassés Scheer et Deutschland avaient bel et bien jetés l'ancre dans la rade de Brest. Hervé les avaient aperçus à l'aube lorsqu'il faisait sa ballade matinale. Au départ il avait cru voir des croiseurs mais comme sa vue baissait il n'en était pas sûr.
A présent il comprenait désormais tout ce remu-ménage d'hier lorsque la ville s'était couverte de sirènes et d'excalmations forcées de joie pour saluer l'arrivée de navire dans le port. Il avait même manqué d'être renversé par un convoi de véhicules transportant de grands gradés de la marine Allemande.
En lisant le journal il comprit pourquoi les Allemands faisaient la fête. Les Anglais venaient de subir un nouveau revers de la part des deux cuirassés, un nouvel exploit de la Kriegsmarine. Et dire que ces deux navires ne représentaient que les plus petits navires de la flotte Allemande.

Hervé Maurhain senti une perle de sueur froide lui parcourir l'échine alors qu'il se demandait ce que la Kriegsmarine avait encore de plus gros en réserve face aux Anglais.