Un automne qui annonce les beaux jours d’ El Djazaïr

Dans une superbe maison de maître situé en plein cœur de Londres, l’amiral Muselier et son secrétaire réglaient les derniers préparatifs du voyage. Tout est en ordre Mathieu ?... Oui Amiral… vous avez dans cette farde vos laissez passer pour Londres et votre ordre de mission officiel pour l’aéroport… vous êtes attendu demain à 7h30… de la vous ferez le voyage jusqu'à Alger ou vous atterrirez dans le nuit à l’aérodrome de Maison-Blanche… Parfait, je suis impatient de voir de mes yeux l’état dans lequel les Allemands ont laissé la ville… l’officier sourit un instant… Avez-vous prévenu qui de droit sur place ?... Oui, Amiral… nous avons pris contact avec les autorités local qui ont mis à votre disposition un appartement… l’officier tendis une deuxième farde… tout vos papiers et laissez passer pour Alger sont réuni la dedans… vous y trouverez les noms des personnes de contacts sur place, leurs adresses ainsi que l’adresse de votre appartement… Bien, je vous remercie Mathieu… à votre service, Amiral… et la FANA ?... nous avons prévenu le chef de flottille du lieu et de l’heure de votre arrivé… très bien… l’Amiral se retira dans son bureau, la lumière brûlerais toute la nuit au n°3, Carlton Gardens…

Les nouvelles étaient tombées rapidement ces derniers jours. L'Afrique du nord était retombée dans sa majeure partie aux mains des alliés, cela aurait du réjouir Daucourt et tout le monde s'en féliciterait.

Seulement ce que l'on entendait en ce moment à bord du navire Amiral de la FANA était un florilège des plus beaux jurons que la langue française porte en son sein!

Foutus italiens, grâce à eux nous avons perdus un temps précieux autour de Malte et maintenant l'Algérie française à été libérée par... des américains et des anglais.

C'est au milieu de tout celà qu'un câble venu de Londres lui fût aporté. Après l'avoir lu il pesta de nouveau.

L'amiral Muselier arrive à Alger et nous voilà encore à plusieurs jours de mer de notre destination. Quand arrive-t-il exactement? Oui nous avons encore le temps... Fraites préparer une vedette rapide, je me rendrais sur place pour l'acceuillir, Georges (le second) tu prendras le commandement en mon absence.

Il ne s'agit tout de même pas d'étaler le moindre manquement à l'étiquette. Déjà qu'il va falloir expliquer notre absence devant les ports de nos propres colonies... Je vais avoir l'air malin tiens!

Le CV Jubelin arrivé dans la ville le lendemain de sa libération reçu un message de ses supérieurs: Musselier venait à Alger! Bon sang, non seulement la ville était en ruine, les chantiers navals vides et inutilisables, aucune infrastructure était réellement efficace et voila que déjà un des planqués d'en haut y débarquait! André froissa le papier dans sa main et le jeta dans la corbeille à papier près de son bureau.

-Bertrand! Faites passer l'ordre de nettoyer le bâtiment de font en comble, on a de l'a visite d'un de ces planqué d'en haut : l'amiral Musselier! Faut que Le Tonitruant soit aussi reluisant que le jour ou il est sorti de Cherbourg!

Dans le petit matin brumeux de la périphérie de Londres un C-47 américain décolla avec à son bord l’Amiral Muselier ainsi qu’une multitudes de cartons à destination des troupes d’Oran… Nous faire voyager avec des pièces de rechanges, vous un Amiral Français… tout de même, ces saligauds auraient pu trouver autre chose… ne vous offusquez pas Mathieu… au moins nous partons… à la guerre comme à la guerre, nous n’aurions de toutes façons pas pus obtenir un avion pour nous tous seul… Oui, mais tout de même Amiral… en plus il fait un froid de canard… de longues heures c’étaient écoulées sans incident notoire autre que les râleries du secrétaire quand en pleine nuit l’avion arriva à destination… Au loin, on devinait les lumières de la ville qui découpais sa silhouette sur le fond noir de la nuit… un officier s’avança vers les deux français aussitôt ceux-ci sorti de l’avion… il salua… Bienvenu à vous Monsieur l'Amiral… ça part exemple… si je m’attendais, capitaine de corvette Duchemin… bonsoir monsieur… ils s’échangèrent une accolade, les deux hommes ayant servi sur le même bâtiments il y à quelques années… je vous présente le quartier-maître Baltran… il sera votre chauffeur durant votre séjour à Alger… l’Amiral rendis au subordonné son salut réglementaire…Bonsoir quartier-maître… Monsieur…et bien Duchemin je suis heureux de vous revoir… moi aussi monsieur, puis-je faire quelques chose pour vous ?... et bien je vous remercie, pour l’instant je ne désire qu’une chose, c’est prendre un peu de repos… à vos ordres Amiral, si vous voulez bien me suivre la jeep et la… le quartier-maître conduisit les français au centre d’Alger en roulant à vive allure… Vous voilà arrivez Amiral, si vous avez besoin d’autres chose n’hésitez pas… merci bien Duchemin… oui, demain je voudrais aller visiter les installations militaire de la ville… chantier naval, bureau de l’administration, armurerie, et ainsi de suite… et puis aussi… l’Amiral fouilla une des deux fardes en carton que Mathieu lui avait préparez… je souhaite me rendre au 43 rue de Constantine … soyez ici à 9 heures… le quartier-maître Baltran y sera, Amiral… répondit l’officier… bonne nuit… merci, pareillement… les deux français s’engouffrèrent dans l’immeuble…

Le capitaine de frégate Blaison regardait dans ses jumelles en compagnie des deux vigies qui étaient de quart à ce moment là de la nuit lorsque le radio monta à l'échelle du kiosque:
"Capitaine!"
"Que se passe-t-il?"
"Un message de Londres, Capitaine! Crypté et d'importance moyenne. L'Amiral Muselier prend l'avion pour Alger demain."
"Bien. Retournes à ton poste et prévient Bourlier de me rejoindre dans ma cabine. Si tu reçois d'autres messages, j'y serais pour le reste de la nuit. Ce sera tout."
"Bien, Capitaine!"
Et le radio descendit sur ces mots.

Quelques secondes plus tard, dans la cabine:
"Tu m'as fais demandé?"
"Affirmatif! Muselier part pour Alger demain. Autant dire qu'il sera là depuis un bout de temps quand on y arrivera, si on y arrive... bon, une fois que l'on aura passé "La Passe", je voudrais que tu me trouve des volontaires pour un peloton d'honneur lorsque l'on arrivera à Alger, avec un peu de chance, il sera là pour nous voir arriver, sinon, ce sera pour les compatriotes. Les entraînements se feront les quelques jours avant notre arrivée pendant nos périodes en surface. Inutile de dire que nous en serons!"
"Ok! Je me note ça et je leur en reparle dans quelques jours. A mon avis, ça va leur remonter le moral de pouvoir mettre le pied à terre sur le sol français libre."
"Sans nul doute! Tu prends ma place à la vigie, il faut que je réfléchisse sur notre route de demain avant de t'en parler et que je pique un petit somme."
"Compris!"
Le second se mit au garde-à-vous et s'en fut. Georges se dirigea vers la carte pour y noter leur position et la route qu'il envisagerait pour le lendemain.

L'amiral Muselier était déjà à Alger que Daucourt débarquait, en plein milieu de la nuit. Sans perdre un instant il fila dans les bureaux de la FANA.

Quel ne fût pas sa surprise... Le drapeau du Reich flottait encore au-dessus de la porte, à l'intérieur un buste d'Hitler trônait en haut des escaliers. Avant de partir les allemands avaient pris soin de vider le stock de boissons et toute victuaille, il ne restait rien!

Il s'empressa de se rendre à la cave et fit coulisser un panneau secret dans un coin, ouf! Sa cachette secrète n'avait pas été découverte et tout ses grands crus l'attendaient toujours.

Fort heureusement le personnel avait été prévenu et tous se tenaient prêts à remettre en bon ordre l'établissement. Le drapeau des FFL remplaça en premier lieu cette infamie à croix gammée, et chacun se mit immédiatement au travail tandis que Daucourt se rendit dans son bureau. Il put constater que son magnifique bureau en acajou et son fauteuil n'avaient pas bougés, sans doute l'ennemi avait été séduit et s'en était servit, qui ne l'aurait pas été!

Finalement il trouva que les locaux originels de la FANA n'avaient pas tellement changés et qu'il ne manquait pas grand-chose, comme eux-mêmes auparavent, les allemands avaient dû quitter les lieux avec une précipitation tel que tout saccage était inenvisageable...

Il pris un verre d'un de ses grands Bordeaux qu'il n'avait goûté depuis longtemps alors qu'on s'affairait dans toute la bâtisse. Le jour pointait son nez, il était temps de passer son uniforme d'apparat afin de saluer l'Amiral. Il allait de ce pas réquisitionner l'équipage du commandant Jubelin afin d'avoir un minimum de troupes à faire parader devant l'amiral. Daucourt espèrait simplement ne pas trouver un attroupement d'animaux complètement ennivrés et sentant le chameau à des kilomètres à la ronde.

Au petit jour il sortit, le bâtiment serait prêt dans une heure, il ne restait plus qu'à mettre quelques fleurs ça et là et à nettoyer quelques vitres. Il se dirigea d'un pas léger vers le port à quelques mètres du bureau. Malgré tout les petits soucis il était néanmoins soulagé de retrouver l'Algérie, ici au moins, on était en France...

Le lendemain, comme prévu l’Amiral Muselier fit le tour de la ville et des installations militaires et portuaires. Il se fit remettre des rapports assez précis sur l’état des lieux ainsi que les projections pour le port d’Alger. Le matin fut consacré à la remise en route des réseaux de communications ainsi que du système logistique qui devait être la clé de voûte d’un projet stable pour les forces françaises libres. Après un déjeuner protocolaire avec quelques hauts gradé et notamment le Vice Amiral Burrough qui avait pris la ville quelques jours plus tôt, l’Amiral pris la direction du port pour une inspection en détails des installations et pour une évaluation des travaux qui devait être réalisé ainsi que leur ordre de priorité. Si bien qu’en fin de journée, épuisé mais surtout retardé par nombres de détails à régler, l’amiral du repoussé sa visite aux bureaux de la FANA au lendemain…

Bonjour Amiral… fit leur chauffeur en saluant… Bonjour quartier-maître, rue de Constantine s’il vous plaît… au bureau de la FANA… à vos ordres Amiral… le quartier maître Baltran connaissent la ville comme sa poche, conduisit les deux français en un temps record… si bien que l’Amiral n’eut même pas le temps de lire entièrement les notes qui lui avaient transmises Mathieu…

Vous voici arrivé Amiral… fit le quartier-maître en arrêtant la jeep devant le grand immeuble de cinq étages…

Le Capitaine de Corvette Levente avait reçu le message comme toutes les unités FNFL.
Muselier.. à Alger !!!! puis les souvenirs lui revinrent, il avait servi comme enseigne sous les ordres de Muselier, capitaine de vaisseau à l'époque, puis Londres, sa rencontre avec Muselier et un grand échalat portant la tenue de général de brigade de l'armée de terre , celui qui allait devenir le Général de Gaulle....


Radio, transmettez à Alger / Amiral Muselier : mes respects, Monsieur , je suis en mer et ne pourrais parvenir à temps à Alger pour vous revoir.
Nous comptons sur vous pour aider au réarmement de la flotte française.

Vive la France

L'amiral avait reporté sa visite au lendemain et heureusement qu'il en avait été ainsi. L'équipage de sous-marinier du cdt Jubelin avait du être rasé, nettoyé, dessoulé et habillé tellement ils ressemblaient à des fauves, tant par leur apparence que par leur odeur. Il faut dire que la vie dans ces boîtes de conserve n'aidait pas à l'hygiène. Voilà pourquoi Daucourt préférait largement la vie à la barre d'un surfacier...

Ainsi quand Muselier arriva rue de Constantine, les marins dans des uniformes tirés à quatre épingle se mirent au guarde à vous de part et d'autre de la chaussée tandis que la fanfare entamait la Marseillaise au moment même ou l'amiral sortait de la jeep.

Daucourt exécuta le salut militaire de rigueur que Muselier lui rendit puis le cérémonial passé les deux hommes s'échangèrent une chaude poignée de main. Visiblement ils étaient heureux de se retrouver en ce lieux hautement symbolique.

Bien le bonjour amiral, avez-vous fait bon voyage?

Le soleil soudain passa le coin de la rue et baigna de sa lumière la rue et l'assemblée toute entière tandis que la presse immortalisait l'évènement...

Très bon, je vous remercie commandant Daucourt… la poignée de main dura un peu plus longtemps que prévu, juste le temps d’immortalisé sur plaques de verre cet instant qui mettrais à n’en pas douter du baume au cœur des unités françaises… « Muselier à Alger » titrerais la presse locale le lendemain… Mais entrons commandant Daucourt nous avons à parler sérieusement… d’avenir mais aussi un peu du passé… L’amiral laissa Daucourt le précéder pour monter les quelques marches en pierres et le conduire dans la grande salle de réunion… L’amiral Muselier s’installa en bout de table, étalant quelques dossiers sur la droite où se trouvait également Mathieu et discutant avec Daucourt qui était installé à sa gauche… Tout d’abord, sachez que j’ai passé la journée de hier à me rendre compte de l’état dans le quel la ville se trouve actuellement… Malgré le peu de combats qui y ont eu lieu, et ce grâce au dévouement de nombreux résistants et résistantes, je dois dire que la remise en route risque de prendre un peu de temps… d’ailleurs en parlant de combats… Daucourt sentait déjà venir la question qu’il avait tourné dix miles fois dans sa tête… Pouvez vous m’expliquer, commandant Daucourt, comment cela ce fait-il qu’aucun rapport de la prise de la ville ne fait mention d’unités Françaises… Alger ville française libérer par des unités Britannique et Américaine… vous rendez vous compte de la position de faiblesse que cela met le Général dans les discussions avec Churchill…

Erwan, revenant d’une nuit plutôt arrosé et agiter mais ayant échappé à la MP, entra peut de temps après l’Amiral Muselier… c’est monsieur Denis, le concierge de l’immeuble, qui attrapa Erwan par le bras en le voyant rentré…

Viens par la gamin, je vais te faire un petit café… ça t’évitera de croiser Muselier dans les couloirs du premier… le vieil homme était toujours aussi attentionner pour les capitaines de la FANA… Erwan n’avait pas fait directement le rapprochement entre sa probable dégaine peu assuré et la présence du haut gradé en ces lieu, ce n’est qu’après avoir bu trois tasses d’un café fort serré qu’il desserra les dents…

hein… le vieux est la ?... merde on me dis jamais rien à moi… et quoi ? il y a moyen de roupiller quand même chez sois ou faut se trouver un coin ailleurs ?... monsieur Denis la rassura sur ces possibilités de logements habituelles… et lui fit prendre l’escalier de service…

ben merde j’ai l’impression de rentré en douce chez moi, comme quand je faisais le mur à la maison… grommela le capitaine qui décida de filer vers le salon…

ah génial… fit-il en découvrant le paquet de cigarettes que quelqu’un avait du oublier la… ayant terminé de fumé sa clope, Erwan tomba de sommeil dans le divan…

La question fâcheuse ne s'était pas fait attendre longtemps, bien qu'ayant ruminé sa réponse depuis maintenant plusieurs semaines, Daucourt était toujours aussi embarrassé. Mais il n'avait malgré tout pas l'intention de fuir ses responsabilités.

Tout d'abord Amiral il est vrai que je comprends parfaitement la gêne que cela occasione pour l'Etat-Major français qui n'était déjà pas en bonne position. Sachez seulement que nous avons fait tout notre possible pour parvenir à temps mais nous n'avons pas réussi, je ne cherche pas d'excuses, nous aurions du faire plus...

Muselier n'eut aucune réaction mais on devinait à son regard qu'il était parfaitement en accord avec cette analyse.

Mais peut-être aussi que tous le problème viens de là, la France est considérée comme la cinquième roue du carosse au sein de l'Alliance. Les informations sur l'opération Torch ne nous sont parvenues que très tardivement! Je ne sais si Londres a sciemment retardé la transmission pour nous mettre dans cette position où bien ne nous considèrent-ils sans aucune importance depuis la défaite de 1940.

Soudain on frapa à la porte, monsieur Denis entra et déposa un plateau où reposait café, thé ainsi qu'une bouteille de vin de la réserve personnelle de Daucourt. Il se pencha à l'oreille du commandant pour lui glisser quelques mots.

Le commandant Erwan Lafleur est ici, il... comment dire, il ne présente pas bien et sent l'alcool à plein nez!

Mettez-le où vous voulez mais que l'Amiral ne le vois pas. Où bien qu'il soit lavé, je me sens déjà assez embarrassé s'il me faut en plus justifier de la mauvaise tenue de mes hommes.

Le concierge sortit discrètement sur ces mots.

Veuillez m'excuser Amiral, reprenons voulez-vous. Je parlais de l'information sur Torch, et bien quand nous l'avons obtenue nous étions en patrouille à l'extrème Est de la méditerranée entre Beyrouth et Héraklion. Evidemment nous nous sommes mis en route de toute urgence, seulement la route est longue et la mer agitée en cette saison. De plus notre matériel n'est pas non plus d'une fiabilité à toute épreuve et les casses moteurs sont plus que fréquentes sur nos navires.

Malgré tout celà et selon nos prévisions, nous devions arriver à temps. Seulement la route de Malte, passage obligé pour l'ouest, était bloquée par la flotte italienne. Nous avons bien demandé aux britanniques de nous libérer le passage mais ils n'étaient manifestement pas en mesure d'y parvenir. Ils ne pouvaient quasiment plus sortir d'une île en état de siège et si nous n'étions intervenus à temps le port de La Valette serait sans doute aux mains de l'ennemi à l'heure où je vous parle et nos forces en méditerrannée coupées en deux...

Seulement, bien que nous ayons remporté une éclatante victoire sur le fleuron de la marine italienne, la X°Mas, nous y avons perdu un temps précieux et nous avons manqué le rendez-vous avec Torch. Mais je suis à peu près sûr que Londres n'a pas fait mention de toute cette affaire dans les rapports qu'ils vous ont fournis.

Je n'irai pas plus loin sur ce sujet, comme je vous l'ai dit je ne cherche pas d'excuses mais je vous promet au nom de tous les capitaines de la FANA que dès que tous nos problèmes d'infrastructures et logistiques seront réglés, nous ferons vivre un véritable enfer aux forces de l'Axe.

D'ailleurs je serai vivement interressé par les délais sur lesquels vous tablez avant que les chantiers et les différentes usines de la ville puissent reprendre totalement leurs fonctions. Car voyez-vous, nous souffrons depuis longtemps maintenant et je crois que malgré un déficit évident de moyens, nous avons prouvé notre valeur au combat. Il serait temps de nous donner enfin les moyens pour accomplir de grandes choses.

La France ne peut, et ne doit pas rester un second couteau. Notre pays est occupé, contrairement à l'angleterre, nous devons être en première ligne pour le libérer!

C'était terminé, Daucourt avait donné sa version des faits non sans quelque sueurs froides mais dans l'ensemble il avait su guarder son applomb. Il ne restait plus qu'à savoir ce que l'amiral, qui avait l'air de peser ses mots avant de parler, lui répondrait. Sur ce il se servit un verre de vin et reguarda Muselier.

Voilà les faits en majeure partie, je vous remettrai un rapport plus détaillé par la voie administrative classique. Je vous sers quelquechose?

Comme à son habitude, l’amiral Muselier avait pris des notes tout au long de l’explication que venait de lui fournir Daucourt. Il finit de noircir une deuxième feuille quand il accepta un café de la part du commandant.

Commandant Daucourt, tout d’abord sachez que les informations transmises en ce qui concerne l’opération Torch l’ont été de manière similaire pour tous les Alliés. Le général et moi-même avons insister sur ce point lors des échanges que nous avons eu avec le High Command… et cela car il nous paraissais indispensable que les forces françaises libres puissent prouver leurs valeurs au combat… vous comprenez dès lors notre sentiments suite à ces rapports qui nous sont parvenus... mais effectivement le High Command à omis de nous informez de la situation concrète autour de La Valette… selon les informations qu’ils nous avaient transmises, les forces Britanniques attendaient un ravitaillement pour pouvoir selon leurs dires facilement briser le blocus des flottes italiennes… mais si vos informations sont exactes commandant, le général et moi-même sommes impatient de lire votre rapport en détails… l’expression sur le visage de l’amiral n’avait pas changé tout au long de la discussion, seul dans son fort intérieur il comprenait à présent pourquoi Churchill restais si évasif sur certains sujet… très impatient… Bien… Muselier jeta un coup d’œil sur la pendule qui indiquais déjà midi passé… il parait que vous avez de fameux cuisiniers ici… j’ai une irrésistible envie d’une omelette aux champignons… sans vouloir vous commander, commandant Daucourt… les visages c’étaient détendue, la partie la plus redouté de la discussion était passer… la suite parlerais d’avenir et d’espoirs…

Il en était terminé avec la phase la plus pénible de la rencontre, il était maintenant temps de se détendre quelque peu.

Bien évidemment Amiral, nous avons tout ce qu'il vous faut. Bien que les précédents occupants n'aient pas laissés grand-chose, nous bénéficions toujours de solides relations au sein de la ville et notre réaprovisionnement a été effectué en un temps record.

La cuisine tourne à plein régime depuis le petit matin. Bien que nous ne savions pas si vous comptiez rester parmi nous, nous avons prévu quelques victuailles.Veuillez me suivre dans le salon de réception si vous le voulez bien.

Daucourt suivi de Muselier descendit d'un étage afin de se rendre dans la grande salle. Quelques officiers étaient là et on se mit au guarde-à-vous à l'entrée des deux hommes.

Repos, Messieurs! fit Muselier, et à Daucourt de reprendre tandis que les hommes reprenaient leur discussions.

Veuillez nous excuser pour la façon rudimentaire dont nous vous accueillons mais nous avons fait tout notre possible...

En effet se dit Muselier! Une table immense était au centre de la pièce, argenterie et verres en cristal y était dressés sur une nappe immaculée. Au fond de la salle trônait un buffet des plus fournis, homards, fruits en tous genres, petits-fours et tout ce que le savoir-vivre français commandait. Bien entendu toutes les boissons et apéritifs y étaient également présents en bonnes place.

Le déjeuner sera servit d'ici trente minutes amiral. Venez donc profiter du buffet en attendant et nous pourrons converser de manière plus détendue. Nous avons fait au mieux de nos possibilités car je ne connais que trop bien les infamies que vont devez subir outre-manche. Ici point de chocolats à la menthe et autre pudding, uniquement des aliments pour des êtres humains civilisés!

Le repas venait d’être servi et la discussion avait repris sur un ton beaucoup plus détendu… voyez vous commandant Daucourt, le problème majeur n’est pas l’approvisionnement de la ville… d’ailleurs celui-ci pourra reprendre dans quelques jours, le temps que les équipes vérifie les lignes de chemin de fer… notamment la 467 qui relie Alger via Oran et qui sera la ligne principale par la quel le transport se fera… les routes n’étant pas très sur en ce moment et puis les Alliés manque cruellement de carburant comme vous le savez… Entrez… le commandant Doria, après avoir salué, fut invité à ce joindre à la table… Aussi puisque les entrepôts n’ont pas été touché et n’ont été que partiellement vidé par l’ennemi l’activité pourra reprendre très rapidement… en ce moment même une partie des hommes du Vice Amiral Burrough s’emploi à faire l’inventaire précis des stocks… l’Amiral tout en parlant profitait de l’excellent repas qui lui était servi, dégustant avec délice le bordeaux que Daucourt avait fait servir… je crains malheureusement qu’en ce qui concerne le chantier naval, les délais soient un peu plus long… les portes des cales sèche ont été minés par les Allemands avant leur départ…or comme vous le savez peut-être, d’autres infrastructure sont dans le même cas… et les équipes de déminage travail d’arrache pieds, jour et nuit même… nous ne pouvons prendre le risque d’ouvrir ces portes car si cela explose c’est des mois de travaux coûteux qui immobiliseront le chantier naval et nous ne pouvons pas prendre ce risque… aussi des bâtiments plus modeste ont été et seront mis à votre disposition en attendant l’interventions des unités spécialisées… disons que vers la fin de la semaine prochaine, ces unités pourraient être intervenu… dans la foulée quelques navires seront mis en chantier selon les besoins que vous nous fournirez…

Muselier attrapa la papier qui lui tendais Doria, le parcourant d’un œil vif il le rangea dans une des fardes en carton… Je vous remercie commandant, cela complétera le rapport que le commandant Daucourt nous fera parvenir sur l’activité des FNLF autour de l’île de Malte…

Des raisons… Churchill en à oui…de la à dire qu’elles sont bonnes… L’amiral sourit un bref instant… depuis notre dernière entrevue Paul, les choses n’ont malheureusement que bien peu évolué sur ce point précis… l’approvisionnement du matériel venant des Etats-Unis reste problématique, la plupart des convois sont décimés à l’approche des côtes anglaises par les U-boot de l’Axe… un convoi à d’ailleurs récemment été décimé à l’approche de Gibraltar… il devait malheureusement apportés du matériel pour les Américains, ainsi que des pièces de rechanges pour certains de nos navires… mais je peut déjà vous promettre que sitôt les cales sèches numéro 2 et 3 vérifier, plusieurs submersible seront mis en chantier et mis à la disposition des sous-mariniers de la France Libre à Alger… l’amiral sourit en regardant Paul… si d’aventure vous deviez perdre… Muselier souleva un coin de farde… perdre votre « Byzance »… sachez que vous pourriez compter sur son homologue… du moins si vous ne coulez pas dans les prochains jours… la tablée se mit à rire, cette nouvelle avait l’air d’enchantée Paul… Quand aux sous-marins de classe supérieure je crains malheureusement… surtout depuis les événements récents qui semble ce préparer dans le nord… que les transports venant de l’Ouest ne soit accaparées pour les mois à venir pour l’effort de guerre Américano-britannique… l’amiral soupira… et ce aux grands regrets du Général et de moi-même, croyez le bien… Quand aux surfaciers… puisque je vous sens bouillir d’envie de me poser la même question Daucourt… L’amiral ce tourna vers Carles, l’œil amusé… sachez que ces capitaines pourront également reprendre la classe de navires qui sont en leurs possessions en ce moment dans le cas, fort regrettable, ou ils devraient les perdre… L’amiral, content de lui, bu une gorgée de rouge… avant de regardez les mines qui semblais satisfaite… d’ailleurs il me semble que certains des capitaines de la FANA pourraient dans peu de temps prétendre à des navires de tonnage plus important… L’amiral chercha encore une fois une de ces fardes si bien rangez face à Mathieu, ce dernier présenta plusieures fardes dont l'une d'elle bien plus épaisse que les autres à Muselier… j’ai ici les états de service d’un de vos capitaine… malheureusement pour chaque acte de combats j’ai deux fois plus de blâmes et de notes comportementale à son sujet… il semblerais que vous ayez de sérieux problèmes de discipline que vous saurez j’en suis sur régler dans les plus bref délais… L’amiral Muselier glissa devant Daucourt le dossier du capitaine concerné…

Daucourt lui aussi apréciait le repas car il n'avait goûté que la tambouille de son cuisinier depuis beyrouth sans escale et la bonne cuisine lui avait cruellement manquée. Evidemment Paul n'avait pas tardé à présenter ses doléances au sujet du matériel, mais il est vrai que tous les FANA y étaient attentifs depuis de longs mois maintenant.

Et bien amiral, vous me voyez déjà rassuré quant à notre matériel dont nous disposerons dans les plus brefs délais. Mais il me semble que c'était là indispensable si nous voulons maintenir la pression sur l'Axe.

Bien sûr je ne vous cache pas que nous espérons voir nos moyens encore augmenter et ce avant la fin de la guerre. Nos commandants font pour la plupart étalage d'états de service que nombre de britanniques et américains pourraient leur envier. On pourrait maintenant presque qualifier certains de héros! dit-il en désignant Paul assis en face de lui et qui manqua de s'étoufer à ces mots.

Puis l'amiral lui tendit ce fameux dossier, épais comme une bible. Daucourt le posa derrière lui sans même consulter le nom qui y était inscrit, il n'en avait pas besoin et connaissait parfaitement celui à qui était attribué cette indiscipline.

Que voulez-vous... on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Mon équipe est composée de combattants hors pair, c'est le choix qui a primé lors du recrutement et malheureusement pour certains d'entre-eux et celui-là en particulier, cette qualité ne rime pas forcément avec bonnes manières.

Néanmoins je tâche de leur inculquer le savoir-vivre autant que faire se peut. Même si cet homme là me semble un cas désespéré, mais je puis vous assurer que si vous n'aimeriez pas être assis à table à côté de lui, en plein combat vous trouveriez sa compagnie des plus bénéfiques et salutaires...

Je verrai tout de même ce que je peut faire afin qu'il évite les problèmes avec la PM à l'avenir!

La porte qui jusqu’alors était resté entrouverte s’ouvrit brusquement sur Erwan qui se tenait la appuyé contre le chambrant en essayant d’allumer une cigarette… un cas désespérer… je suppose qu’on parle de moi alors… fit il le sourire en coin et en s’approchant de la table…

salut gueule d’ange… pacha… il regarda Muselier droit dans les yeux et d’un hochement de tête en guise de salut… amiral, bien le bonjour… dans les yeux de Paul et Carles se lisait la peur que le gamin fasse une connerie de plus… dans ceux de l’amiral c’était déjà plus de l’irritation qui se lisait… elle se traduisit aussi dans sa voix… commandant Lafleur on ne vous à pas appris à saluer lorsque vo… si, mais depuis le temps j’ai déjà oublier… faut dire que des gradés on en croise pas souvent quand on à le feu au cul en mission… coupa net Erwan… il tira sur sa cigarette, tournant la tête pour expirer la fumée… il remarqua le regard assassin que lui porta le chef de flottille… un pied sur le bord de sa chaise, la jambe collé contre sa chemise toujours ouverte, Lafleur se mit à son aise… alors comme ça c’est les fritz qui nous sucre notre matériel ?... parce que vous écoutez aussi aux portes maintenant commandant… répliqua du tac au tac l’Amiral… pourquoi ?... vous comptez épaissir mon dossier avec un blâme pour ça aussi… répondis instantanément Erwan en hochant la tête vers la farde qui se trouvait derrière Daucourt et il poursuivi… il y aurais tout de même mieux à faire que de perdre du temps à gratter du papier… et surtout à les classés si vous vous donniez la peine de ne pas nous faire fournir ces rapports si souvent commandant Lafleur… Erwan ricana et tira une bouffée de sa cigarette… bah faut bien justifié le salaire de la batterie de scribouillard qui glande derrière leurs bureaux pendant qu’on risque notre peau… peau que nous avons bien dur et épaisse, si cela peut vous rassurer Amiral…

la joute verbale était bien entamé et au fil des « réponses » le vieux et le gamin commençait à s’apprécié… l’un pour le franc parler et la fougue de la jeunesse, l’autre pour l’aptitude du vieux à répondre de manière aussi cinglante que lui…

Ou sinon, quand on aurait fini de causer papelards on pourrais peut-être revenir aux sujets intéressants… et qu’est ce qui vous intéresse commandant Lafleur? Appart les filles, l’alcool et les bagarres je veux dire… Erwan tira sur sa cigarette, faisant des ronds de fumée par dessus la table… du matériel qui ne tombe pas en rade toutes les semaines, du matos un peu plus puissant que ces pets de mouche qu’on à… et surtout des infos sur ou on peut trouver de quoi leurs exploser les rotules à ceux d’en face…

Carles Daucourt ne savait plus ou se mettre… décidément le gamin allait trop loin à son goût mais le mal était fait, il faudrait assumer… mais Erwan sentirais le vent du boulet passer après… L’amiral Muselier, lui, jaugeait la tablée et le jeune homme assis en face de lui… enfin assis… vautré aurait été un terme plus adéquat… il bu une gorgée de rouge, pesant les mots qu’il allait prononcé…

Son verre de rouge à la main, l’amiral dévisageait les hommes présents. Les rapports ne mentaient donc pas, ils étaient mêmes en dessous de la vérité en ce qui concernait certains points chez ce commandant. Sale gosse… fut la première chose qui traversa l’esprit de Muselier… il mériterait cinq jour de mise aux arrêts mais à quoi bon, la farde regorgeait de mise au arrêts et cela n’avait plus que visiblement eu aucun effet sur le commandant Lafleur. Non, décidément cette bande de têtes brûlées n’usurpait pas leurs réputations… heureusement tout de même qu’ils n’étaient pas tous comme cela…

Commandant Daucourt… fit l’amiral en ce tournant vers Carles… ceci est inacceptable, je suppose que vous le concevez fort aisément… mais puisque vous avez pris sa défense, j’aime à supposer que sa hargne aux combats et proportionnel à son impertinence de ce jour… aussi je ne ferais point mention de cet écart mais vous prie très fortement d’apporter quelque aménagements quand à son comportement et ce dans les plus brefs délais… surtout faites en sorte que son comportement ne jette plus le trouble sur le savoir vivre français…

Le silence repris, semblant être moins pesant que quelques secondes auparavant. L’amiral regarda Paul continuer à manger comme si de rien n’était. Lui aussi, dans des moments de colère mêlée de dépits pouvait se rendre particulièrement irritable, il en avait eu un aperçu il y à quelques mois mais au moins il restait poli et respectueux de la hiérarchie…
Malgré tout la question avait été posée et il fallait y répondre…

Bien… sachez que si effectivement les Allemands décimes les convois à destination de l’Angleterre, récemment un convoi parti des Antilles est arrivé à bon port. Ces cales étaient chargez de matériel de construction et de matériel militaire. D’ailleurs, depuis maintenant quelques jours les travaux de terrassements ont commencé pour l’agrandissement du port et des infrastructures portuaires ce qui devrait augmenter les capacités de constructions des bâtiments des Forces Navales Françaises Libres. Si tout ce passe selon le schéma convenu l’approvisionnement ne posera pas plus de problèmes…

Ouais, ouais ok… on à compris… mais c’est ou? … Erwan reçu un coup de coude dans les côtes de la part de Paul…

L’amiral Muselier, sourit un instant… Dakar…