Dakar en barre

Ca y etait. Enfin. Cette foutue lettre attendait enfin le capitaine Cornelitz et ses hommes à leur retour au port anglais de la Valette.
Leur dernière campagne, comme toutes les precedentes, avait portée ses fruits.
Cette fois-ci, c'était un convoi trop temeraire qui s'était approché du port qui en avait fait les frais. Lors d'intenses combats en surface, le Batavia s'était glissé au milieu des navires ennemis, et avait envoyé par le fond deux destroyers et une corvette, avant de devoir battre en retraire, traqué par trois destroyers allemands, subissant un fort grenadage, sans toutefois omettre de les saluer de deux torpilles dans la coque d'un type 34.

Et, pour couronner tant de succes durant ces derniers mois, malgré plusieurs accidents, l'Amirauté confiait enfin au commandant français un submersible digne de ce nom, apres tant de temps sur un vieux classe Sirène, redoutable certes mais néanmoins archaïque.
Les ordres étaient donc de prendre un vol pour Alger, et de là s'envoler pour Dakar, la ville brulante, où l'attendait un sous-marin d'un autre calibre, un requin d'acier sous ses ordres, pret à hanter les eaux.

A bord de l'appareil de la Royal Air Force en direction d'Alger, le capitaine Cornelitz fumait une blonde, le regard dans le vague, en imaginant avec délices les formes de son nouveau navire, qu'il voyait deja pleines de grâce et si propices à semer la mort.