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Valente Igallini
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Jeu 20 Aoû 2009, 21:11
Je me souviens ..
Je me souviens du soleil de plomb se levant sur une mer rouge.
Je me souviens de fières constructions millénaires pointant vers le ciel telle des flèches tentant de perçer les cieux.
Je me souviens d'un fleuve capricieux et majestueux où le temps, le passé, le présent et l'avenir s'entremêlaient et où l'esprit ne savait plus où donner de la tête.
Suis-je en train de gravir les marches d'un temple en compagnie de la Reine Cléopâtre ?
Suis-je en train d'observer ce Delta et ces villes perçées de minarets et où les femmes ont des cheveux plus noirs que l'ébène ?
Suis-je en train de savourer un thé des Indes directement importés via ce grand canal tandis que je pointe le regard vers Babylone ?

Où sont passés ces souvenirs ?
Où sont passés ces visages souriants et ce drapeau royal me rappelant cette grande île, ce royaume insulaire qui m'a vu naître ?
Ce drapeau, ces comptoirs Britanniques qui ont vu déferler Napoléon, les Pharaons, les Grecs, les Romains. Qu'en est il aujourd'hui ?

Le ciel si bleu est morcellé des grands nuages noirs causés par les incendies.
Ce sable si fin n'arrête pas de trembler sous les coups de boutoir de l'artillerie et voler sous les chenilles des chars.
Cet azur si calme n'arrête pas de résonner du bruit des explosions tombant sur la ville et des cris des blessés.
Cette eau si rouge l'est d'autant plus avec le sang des morts tombant pour la couronne.

Qu'en est il de ce port millénaire, symbôle de l'empire où les fières unités de la Royal Navy sont désormais prisonnières ?
Le Queen Elisabeth, le Valiant et bon nombre de navires bloqués dans la rade par l'épave d'un cuirassé vendu par les Etat-Unis à un pays conquis par les agresseurs.

L'horizon est bien sombre dans cet havre millénaire. L'eau, la terre et le ciel avaient changés. La Luftwaffe, l'Afrikakorps et la Regia Marina en étaient les nouveaux maîtres.

Dans cet atmosphère de destruction, seule brillait sur les flots une dernière étoile. Une timide lueur empêchant la chute du Moyen-Orient. Une étoile de vengeance vogeant vers son destin.
Telle était la réalité que je voyais depuis mon balcon. Il ne me restait plus qu'à boucler mes valises alors que les Dieux décidaient une fois de plus du sort de ce paradis que j'aimais tant.
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Jeu 20 Aoû 2009, 21:36
Après la succès de l'opération Schelmisches Vorhängeschloß, les quelques navires de la 8.sicherrungsflottille des mittelmeres étaient au large du port d'Alexandrie qui grâce à l'opération était devenu impraticable pour les alliés. Tout s'annonçait pour le mieux en ce beau mois d'aout. Le soleil éclairait largement le croiseur lourd Der Rottweil, commandé par le capitaine Franz Südküste. Le seul navire l'escortant était un torpilleur de type 1939 commandé par Thomas Wilder.

Un important convoi Anglais fut repéré à quelques encablures de là, pas moins de 9 de cargo et tanker, pas même protégé. Lentement, le croiseur lourd changea de cap et se dirigea vers les convois, accompagné du torpilleur.
Les premiers tirs eurent lieu, les premiers coulés même: un cargo et un tanker, tout deux coulés par quelques tirs des puissants canons du croiseur lourd. Tout s'annonçait pour le mieux. Les 7 navires restant étaient condamné à une poursuite longue et à une mort certaines.

Mais, tout à coup, le torpilleur de Thomas Wilder annonça une tragique nouvelle. Arrivant du sud-ouest, un cuirassé King Georges V, un croiseur lourd classe Exeter et une escorte composé de plusieurs destroyers fonçaient vers le croiseur lourd. Celui-ci aurait pu fuir rapidement, mais hélas, une avarie sérieuse empêchait le navire d'avancer. L'ordre fut envoyé de désengagé rapidement le convoi, mais le croiseur ne bougeait pas. Voyant cela, Thomas Wilder décida à
lutter jusqu'au bout au côté du croiseur lourd.

Pendant ce temps, le capitaine Ludwig Graft et son destroyer 1936Amob arrivait au loin en vue du combat, il aperçu au loin les Anglais s'acharnant sur le croiseur lourd qui n'eut pas le temps de riposter. Après 7 tirs, il coulait net. Thomas Wilder et son torpilleur ne tarda pas à suivre l'exemple du croiseur lourd.

Ludwig Graft envoya immédiatement un message radio. La nouvelle se répandit à une vitesse incroyable. Rapidement, Heindrik Von Halshomt, de retour de mission à Tunis qui en route avait croisé le chemin de 3 cargos Anglais fut au courant du naufrage, il avait reçu la nouvelle au moment même où le dernier cargo commençait à sombrer dans les flots, Heindrik ordonna immédiatement à son équipage de mettre le cap vers l'est, il avait perdu trop de temps à s'occuper de ses trois cargos.

Mais la nouvelle continua à se transmettre, telle une trainée de poudre. Elle arriva jusqu'à la X°MAS, qui répondit positivement à l'appel à l'aide. Ils allaient pourchasser le HMS Vengeance pour tenter de le couler et venger l'honneur de la 8.sicherrungsflottille.
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Vassily Azov
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Ven 21 Aoû 2009, 18:08
Graft accoudé au bastingage, scrutait l’horizon. Les cargos américains étaient bien la et se détachaient fort bien dans la lueur des flammes. Le croiseur lourd de la 8 ième n’en finissait pas d’agoniser, littéralement haché en pièce par l’artillerie d'une escadre britannique que personne n'avait vu venir. Le capitaine du KMS Scapa flow assistait, impuissant à la mise à mort du fleuron de la flotte.

Il ne pouvait rien faire seul et la Kriegsmarine ne possédait pas d’unité assez lourde en méditerranée pour rivaliser avec un cuirassé de classe King george V. Le message tomba, lui donnant un but et l’espoir de venger l’humiliation.


Du commandant Heindrik Von Halshomt
Surveillez les bâtiments Anglais mais ne restez pas à portée.
Indiquez la position de l'Anglais aux Italiens.


Cela ne pouvait signifier qu’une chose, les cuirassés de la X ième flotte Italienne allait rentrer dans la Danse mais pour cela, il ne fallait en aucun cas perdre le contacte avec l’escadre Anglaise . Chaque changement de Cap devrait être notés, chaque déplacement analysé afin de prévoir leur destination et les attendre….la ou ils ne s’y attendraient pas, la chasse allait commencer.
Augusto Migliorini
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Sam 22 Aoû 2009, 12:32
Augusto Migliorini était un homme heureux. Cela pouvait se lire sur son visage. Fatigué certes mais heureux. Assis à son bureau, il signait les permissions offertes par l'amirauté à ses hommes suite à leur rôle primordial joué lors du bombardement de Malte.

En effet, la Xa-MAS venait de réaliser l'impensable. Elle venait de réaliser ce que tout le monde pensait impossible. Mais à force d'acharnement, Augusto était parvenu à avoir l'autorisation de ses supérieurs et mieux encore leur appui sans restrictions.

La Xa-MAS avait enfin pu faire taire ce rocher insolent avait cru pouvoir menacer l'Italie à lui seul. Avec l'appui aérien de la Regia Aeronautica, cela avait été un jeu d'enfant. La Regia Marina avait prit soin d'isoler petit à petit Malte, lui coupant toutes ses lignes de ravitaillement et empêchant le moindre navire d'en sortir ou d'y rentrer. Le bombardement qu'ils avaient fait subir à la forteresse avait été tout simplement été gigantesque.

Les forces terrestres par l'intervention d'un commando, les forces aériennes par l'intermédiaire de la Regia Aéronautica et pour finir l'intervention maritime par le biais de la Xa-MAS avait eu pour conséquence la destruction quasi totale des entrepôts et réserves de la vilel anglaise qui n'en finissait plus de mourrir à petit feu sous les coups que lui portait l'Italie.

Alors qu'il finissait d'aposer ses signatures sur les divers documents administratifs, un officier rentra dans le bureau dont la porte était restée ouverte et d'ou rentraient et sortaient les officiers de la Xa-MAS prenant leurs permissions.


- Commandant Migliorini ? J'ai un message pour vous de la part de l'amirauté.

" Ha ? Donnez le moi, je vais en prendre connaissance de suite "

Augusto à la lecture du rapport plissa le front ... L'amirauté signalait qu'elle était parvenue à mener à bien l'opération de blocage du port d'Alexandrie mais que l'escorte qui avait mené le Kirkis vers sa fin funeste était suivie par la flottile anglaise "Force K". Le rapport détaillait la composition de celle-ci:

- 3 Destroyers classe Tribal
- 1 croiseur classe Exeter
- 1 cuirassé King Georges

Apparemment ils avaient déja commencé à faire des dégâts car un croiseur lourd Allemand avait été coulé. Heureusement, les allemands bien que battant en retraite maintenaient un contact visuel avec la flotte anglaise par l'intermédiaire d'un Destroyer1936 mob commandé par le commandant Ludwig Graft. D'après les derniers relevés, ils se dirigeaient vers la Crête.

Il fallait agir rapidement. Ils n'avaient pas réduit au silence Malte pour que les alliés reprenent la Crête. De plus, ils tenaient peut-être là une occasion de forcer au combat un des fleurons de la marine de guerre anglaise à savoir un des cuirassés King Georges V. Le jeu en valait la chandelle.

Rapidement, il fit réunir dans la salle de réunion de la Xa-MAS l'ensemble de ses capitaines encore en service. Il fallait lever l'ancre au plus vite.
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Enrique di Castello
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Sam 05 Sep 2009, 02:20
Augusto Migliorini était un homme heureux, à n'en point douter.Telle fut la premiere impression du capitaine di Castillo lorsqu'il penetra avec ses camarades dans la salle de réunion du bureau de la Xa MAS.Son visage était profondement marqué par la fatigue, mais l'aura de contentement que le chef de la dixieme flottille d'assaut de la Regia Marina diffusait autour de lui suffisait à donner une entiere confiance en ces capacités à tous ses subordonnés presents, et surtout le joyeux pressentiment d'une bonne nouvelle à annoncer.En effet, la nouvelle était bonne, et à la hauteur du travail accompli.La "Force K" avait fait parler d'elle, nottament en envoyant par le fond un croiseur lourd allemand qui naviguait autour d'Alexandrie apres le splendide suicide organisé du Kirkis.Les allemands payaient cher ce coup dur aux alliés en se faisant refouler par cette flotte anglaise, peu nombreuse, mais menée par un veritable colosse des mers, un cuirassé de classe King Georges V, le plus beau modele produit par les chantiers britanniques.L'Allemagne avait avancé ses premiers pions, les alliés avaient contre-attaqué, au tour de la Regia Marina de jouer.
Le commandant Migliorini réunit ses officiers autour de la "table ronde", comme elle était surnommée, un dossier devant chaque siege et le commandant dos à une gigantesque carte maritime representant l'ensemble de la Mediterranée, Mer Noire comprise.Le plan était simple.Suivis à leur insu par un courageux capitaine allemand, les anglais se dirigaient vers la Grece et ses iles, forts de leur recente victoire.Le but de l'opération était de lancer toute la flotte à leur rencontre et les contraindre au combat, cuirassé ou non.Les forces engagées n'etaient pas encore clairement établies, chacun preparant deja son plan de route, sa lettre à l'Amirauté pour annuler sa permission, ou ses mots d'excuses pour justifier son impossibilité de participer à une opération pourtant si attreyante.Les uniformes se voyaient à peine dans la fumée des cigarettes quand les derniers détails furent arretés, tous les capitaines de la Xa MAS se leverent en meme temps pour louer l'initiative de leur chef et la force de l'entente entre allemands et italiens.Bavassants comme des pies, ils se disperserent apres avoir presenté leurs respects à leur commandant, et chacun s'éloigna vers la destination la plus propre à accelerer leur départ, car le temps jouait en leur defaveur.
Tout en pressant le pas vers l'arsenal, qui tardait decidement à livrer ses munitions de calibre 125, le capitaine di Castillo était pensif.Il n'aimait pas beaucoup l'Allemagne, qui derriere son role protecteur entrainait dans une spirale dangereuse une Italie depuis longtemps reduite au second plan decisionnel.D'où une mefiance naturelle envers ses ressortissants.Mais bon, il devait bien reconnaitre que ce capitaine si proche d'une flotte ennemie aussi importante, desesperement seul, uniquement pour transmettre quelques chiffres si importants à ses alliés, méritait bien une certaine admiration.Et puis le "Pobre Juan" n'était pas sortit pour une mission aussi importante depuis que le capitaine di Castillo en avait prit le commandement à Tarente, peut-etre jamais d'aussi prometteuse.Alors on allait partir, lever les ancres, pour la Regia Marina et la mort de ses ennemis, qui étaient loin de se douter de ce qui les attendait.Et Forza donc.

Longtemps les marins du croiseur classe Abruzzi "Pobre Juan" se souviendraient de cette croisiere.Les diesels toujours poussés à pleine puissance, dans une direction aproximative, poussaient les tonnes d'acier du croiseur depuis maintenant deux semaines, la barre tournait au rythme des informations envoyées par le capitaine allié toujours vissé dans le sillage des navires ennemis, en route plein Nord-Ouest, en formation serrée manifestement.Dans la salle de commandement, de retour à son poste apres une belle nuit de sommeil, son capitaine fixait l'horizon, en se felicitant de son choix quand à sa vigie, montée à poste une heure avant le lever du jour.La traversée épuisait l'équipage, mais il savait les tenir en haleine en leur montrant tous les soirs sur la carte leur position et celle de l'ennemi,tellement proche à present.Leur destination se dessinait peu à peu sur les cartes de navigation, les parages d'Heraklion surement, par le detroit situé au Sud-Est de l'ile, tandis que toute la force italienne s'engouffrait à pleine vitesse dans celui de l'Ouest, à leur rencontre.Au milieu de la formation, tres éparpillée par tant de jours de mers, quelques allemands filaient eux aussi.Aux cotés du "Pobre Juan" apparaissait dans l'aube naissante la silhouette plus petite du U-911, croiseur léger classe Nürnberg, dont le capitaine Hans Fuller avait échangé force messages amicaux avec son homologue italien.Nouvelle exception à apporter aux prejugés de l'italien à propos des allemands.Leur presence reciproque poussait les équipages à se surpasser, toujours afin d'impressionner cet allié qui prenait un peu trop souvent les italiens pour des auxiliaires.Et la taille suffisait, puisque le U-911 était tout de meme moins impossant que l'Abruzzi, ses 10 tourelles de 152mm fierement dressées vers le ciel.Les colonnes de fumée qui les encerlaient avaient une vertue rassurante, les autres étaient bien là, on ne serait pas seul face aux si nombreux canons anglais.
Quelques miles plus loin, ils tomberent sur le monstrueux cuirassé classe Roma du commandant Augusto, en panne, tandis que le reste de la flotte s'amassait autour de lui et que des estafettes se dirigaient de tous cotés vers son imposant proue.Rapidement parvenu à bord avec son canot automobile, le capitaine di Castillo rejoignit ses homologues allemands et camarades italiens dans la grande chambre, où le commandant de l'opération donna les derniers détails.Il fut convenu d'attendre jusqu'au coucher du soleil en ce meme point, puis reprendre la route à la rencontre de l'ennemi, dont la position était fidement rapportée par un amas de punaises rouges sur la carte.Tous approuverent, et prirent le temps de boire un verre de Grappa et celebrer un toast au succes de la mission.Ce apres quoi tous reprirent le chemin de leurs batiments respectifs, pour donner l'heureux ordre aux équipages de se reposer toute la journée avant l'action du soir.
Ce soir-là donc, chacun fut sur le pied de guerre alors que le soleil s'abimait dans la mer dans un flamboiement de couleurs incendiaires, rappellant aux nostalgiques la douce odeur du napalm au petit matin.Le capitaine réunit son équipage à l'avant, pour sa declaration d'avant la bataille, peut-etre la derniere qui sait ? Il s'adressa à eux dans ces termes, d'une voix grave:
"Messieurs, l'ennemi est là, la bataille est pour demain.Alors ce soir... On fait la fete !! Grappa per tutti." Un rugissement de joie lui repondit, les bouteilles jaillirent au bout des bras, chacun s'envoyant une gorgée de courage pour lutter contre le froid de la nuit et les fatigues à venir.Le capitaine cherchait surtout un pretexte pour detendre l'atmosphere, legerement tendue par l'angoisse et rendue electrique par les efforts donnés pour faire avancer le navire depuis deux semaines durant.L'alcool cessa d'etre consommé au premier regard desaprobateur du capitaine sur un artilleur probablement trop ivre pour faire son travail, car il entendait bien surveiller la scene de tres pres, le moindre debordement au combat n'etant pas acceptable.Il avait sut arreter la fete assez tot pour qu'au matin, tout le monde soit à son poste dans un état presentable.Seuls quelques navigateurs malchanceux ne purent boire ce soir-là, et durent mener la marche toute la nuit tandis que la deuxieme équipe ronflait, l'alcool les ayant fait oublier que demain, ils auraient la manoeuvre à leur charge pendant toute la durée du combat.S'étant isolé dans le calme relatif de sa cabine, le capitaine Enrique di Castillo se pencha une enieme fois sur la carte, déplaçant de quelques centimetres ses propres punaises, la route de l'ennemie et la sienne étant signalée par une longue trainée de trous dans le papier.Le commandant avait finement preparé son coup, pensa-t-il.Demain à l'aube ils tomberaient sur l'ennemi, en profitant de la nuit pour les approcher au maximum, tandis qu'eux-meme allaient au devant de leur destin.Du point de vue du nombre, le rapport de force était plutot en leur faveur.Au niveau des unités lourdes, ils étaient à deux contre un, les britanniques possedant un croiseur lourd et un cuirassé, contre deux croiseurs et deux cuirassés pour les italiens.Un King Georges V, un Exeter, face à un Roma, un Littorio et deux Abruzzis, c'etait une gageure.Et ils ne comptaient pas les alliés allemands disseminés dans leur formation, ni le croiseur classe Capitani Romani en appoint.Au niveau de l'escorte en revanche, le probleme se posait, car meme si les destroyers de la Regia Marina etaient là encore en surnombre, les trois destroyers classe Tribal de l'ennemi n'étaient pas à sous-estimer, ils frappaient fort et tenaient longtemps, par rapport aux coques fines et effilées des classe Soldati italiens.Ils étaient egalement fort dispersés.Mais dans la mesure où l'ennemi ne s'attendait pas à les trouver ici et que la balance penchait en leur faveur sur le plan théorique, cela suffisait pour faire passer au capitaine di Castillo une nuit à peu pres sereine.Afin d'etre au mieux lui-meme le lendemain, il avala un cachet, une goulée de la Rakija bulgare achetée durant la campagne en Mer Noire et la bataille de Sebastopol, ôta son uniforme qu'il deposa sans un pli sur le dossier d'une chaise et s'effondra dans son cadre, bientot plongé dans un sommeil profond.
Ce fut un aspirant qui le reveilla quelques heures avant l'aube, la vibration des coups sur le métal lui vrillant desagréablement le tympan.Il aurait surement semoncé le marin si celui-ci n'apportait pas de bonnes nouvelles.Feux de position signalés au Nord-Est.Tout en se jetant de l'eau froide sur le visage, le capitaine s'enquit de l'identité du guetteur insomniaque ayant reperé ces feux.
"C'est encore Valdi, commandante.Il s'est levé deux heures avant la fin de son quart pour pouvoir completer sa paire, monsieur." ajouta l'enseigne, avant de filer.En effet le capitaine di Castillo avait recourt à une methode tres simple pour s'assurer une vigilance constante et attentive de ses vigies, methode copiée sur les vaisseaux pirates qui sevirent aux Caraïbes au début du XVIIIeme.Le premier à appercevoir un ennemi qui serait capturé recevait le plus beau revolver trouvé à bord, si toutefois le navire se rendait.La chose était arrivé quelques fois, surtout avec des cargos, dont la vue des gueules noires des canons avait subitement donné la sagesse.Dans le cas present, peu de chance de capturer, voire meme de faire de prisonniers ou meme receuillir des survivants.Ils avaient cinq navires à envoyer par le fond, et pas des moindres, avant que l'un d'eux ne soit hors de portée.
Les feux bien sur eteints, le classe Abruzzi obliqua legerement sur babord, vers les signaux aperçus, en ralentissant l'allure, de maniere à les croiser lorsque le soleil serait assez haut pour garantir des parametres de tir convenables.L'ombre reculait, et bientot l'ennemi serait réelement visible.Le capitaine craignait de tomber sur le cuirassé ennemi, il savait ses compatriotes proches mais pas dans quelle mesure, et la survie de son navire lui importait bien plus qu'un glorieux sacrifice.Les feux de position en vue s'eteignirent alors, et l'on crut les perdre de vue.Mais à peine quelques instants apres, les silhouettes de l'ennemi furent visibles sur la surface encore sombre des flots.Collision dans trente minutes environ.Les haut-parleurs aboyerent les ordres de branle-bas jusque dans les entrailles du croiseur, tandis qu'on reconnaissait en l'adversaire deux des trois destroyers Tribal de l'escorte britannique.Loin derriere, deux colonnes de fumée avançaient.Le capitaine di Castillo s'empara du micro et ordonna le chargement des 152mm aux obus explosifs, ces petits engins de mort n'avaient pas leur pareil pour reduire des infrastructures en miette, et si la secousse ne menaçait que peu l'integrité de la cible, leur charge destructice pouvait toutefois changer un pont en champ de debris tordus.Les tapes furent enlevées de la bouche des canons, ceux-ci pointés vers l'avant babord en prevision, car le combat serait rapide, la fenetre de tir courte et les opportunités rares, puisqu'on allait croiser l'ennemi à la contre-marche.
Un quart d'heure apres, l'ennemi était presque à portée, sa silhouette desesperement petite et si loin, mais le capitaine avait confiance en ses artilleurs, parmi les meilleurs du genre.Il ne recrutait pas à la legere.Leur cible était le classe Tribal le plus proche, le plus eloigné au Nord trouverait bien un allié sur qui tomber dans tres peu de temps.Les anglais les avaient reperés au meme instant qu'ils eteignaient les feux.Ils avaient bien sur eut le temps de se preparer, mais pas de changer de route, et bientot le croiseur italien fut sur eux.
L'officier de tir declara :
-"Cible à portée, capitano."
-"Calculs des solutions de tir je vous prie." repondit-il automatiquement.
-"Paré à faire feu, signore."
-"Feu à volonté."

L'air vibra du claquement sec des détonations de départ, et les dix obus filerent en sifflant vers leur cible, petits envoyés de mort sur la forme sombre des navires britanniques.Apres un petit moment de nervosité de la part de tous, l'air leur transmit le succes de la salve, puis des boules de feu s'eleverent du navire ennemi, touché par au moins sept des dix projectiles tirés.Ce dernier parut vaciller sous les coups, sa masse imposante tangua, puis se stabilisa, reprenant sa route, etrangement oblique, fortement ralenti par les multiples avaries que les obus explosifs n'avaient pas manqué de causer.
Suivant la consigne du feu à volonté, les artilleurs reprirent leurs calculs de tir aussitot les tubes chargés de leurs engins infernaux, et quelques minutes apres les canons tonnerent à nouveau, une nouvelle serie d'obus frappa son but, le Tribal chancella mais poursuivit sa route, pour donner en plein dans le reste de l'escadre italienne dont le "Pobre Juan" etait le chef de file, quelque part plus à l'ouest.Il devait succomber quelques heures plus tard sous les coups du second croiseur italien.
Moteurs à nouveau à plein regime, le classe Abruzzi s'élança de plus belle vers l'Est, à la rencontre des deux titans qu'ils traquaient, et qu'ils affronteraient bientot.Sur sa dunette, le capitaine di Castillo contemplait gravement les deux colonnes de fumée vers lesquelles il se dirigeait plein gaz, tout en sachant pertinament qu'il trouverait à leurs bases plusieurs milliers de tonnes d'acier, dont le moindre gramme etait voué à sa perte...
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Vassily Azov
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Mer 09 Sep 2009, 21:33
Le destroyer avait joué au chat et à la souris toute la première nuit, bougeant, virant, repérant les différentes unités ennemis avant de s’éloigner au delà de l’horizon. Dans toute sa majesté, l’aube pointa et fit place au soleil éclatant révélant les forces adverses dans toutes leur puissance, un cuirassé, un croiseur lourd de classe Exeter et deux, voir trois destroyers. Le Scapa Flow , placé au sud de la formation Britannique, prit le risque de se faire distancer. Pendant plusieurs heures, aucune des vigie ne trouva trace du convoi adverse, ce fut un destroyer Tribal qui leur indiqua la direction dans les dernières lueurs du soir , un contact bref qui fut engloutit par la nuit.

Arrêtant toute prudence, Graft fit lancer les machines à pleine vitesse mais ne réussit pas relocaliser l’arrière garde adverse, en désespoir de cause, il fit envoyer un dernier message signifiant la dernière position connu ainsi que le cap suivit. La mer Egée…..il fallait que ce soit la mer Egée.

Alors qu’il commençait a se demander si l’anglais ne l’avait pas bluffé en réussissant à s’infiltrer par le sud ouest, il reçu un message provenant d’un destroyer Italien. Le capitaine Terloni avait un contact visuel avec des unités de la flottille Britannique au Nord Ouest de la position du KMS Scapa flow. Ils ne s’étaient pas trompés, le cuirassé HMS Vengeance était la, au large d’Heraklion et ,sans le savoir, fonçait tout droit vers le gros de la marine Italienne. Le moral de l’équipage etait remonté en flèche, en passant par le nord de la Crète, le cuirassé Britannique avait fait une erreur mortel et ce fut au maximum de sa vitesse que Graft fit prendre le Cap d’Heraklion. Loin devant lui, le HMS vengeance, au delà, invisible mais sachant qu’ils étaient la prêt à frapper, le Roma accompagné d’un second cuirassé. Le commandant Allemand, bien que partageant l’enthousiasme de ses hommes, etait toutefois inquiet, si les Italiens etaient en forces pour couper la route à la flottille alliée, il etait seul pour garder le passage Sud est et empêcher l’adversaire de fuir par le Sud Est.

Son inquiétude fut toutefois de courte durée, il n’etait plus temps de se poser des questions car à l’horizon, les panaches de fumées et les coups sourd des détonations informaient tout l’équipage que le combat avait commencé.
Graft saisie ses jumelles et demanda au radio de l’informer de la moindre dépêche. Il avait certes reçu instruction de garder ce détroits entre les deux îles mais il savait qu’il devait se tenir prêt à réagir au moindre mouvement adverse. C’est avec inquiétude et espoir qu’il regardait les mouvements du Vengeance, celui ci semblait vouloir éviter un combat qu’il pensait perdu d’avance tout en comptant sur son escorte pour retarder la flottille Italienne. Le cuirassé de classe King George V prenait la direction de l’Est , Graft ne savait pas vraiment pourquoi celui ci n’avait pas forcé le passage qu’il gardait avec son Destroyer, le capitaine anglais pensait peut être que le destroyer allemand n’etait pas seul ? On ne le saurait probablement jamais, toujours est il que le Scapa Flow était en bonne position même si l’inaction pesait sur l’ensemble des Hommes. Il était dure pour eux d’assister de loin aux échanges de tirs entre britannique et Italiens et de ne pas se jeter au combat. Graft avait reçu l’ordre de tenir la position et il la tiendrait , quand son destroyer passera à l’action, ce ne serait pas pour un simple Tribal mais dans le seul et unique espoir d’endommager le HMS Vengeance et permettre ainsi aux cuirassés Italiens de le rejoindre pour le couler définitivement. Il en vint à ignorer un Submersible anglais qui passa à quelques miles de sa position. Imperturbable, le Destroyer de la Kriegsmarine attendait son heure.
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Vassily Azov
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Mar 22 Sep 2009, 15:06
La flotte Italienne c’etait totalement engagé dans le combat et le cuirassé lourd de classe Exeter etait en bien mauvaise posture. Son escorte de destroyer ne pouvait contenir l’assaut et lui même n’avait aucune chance d’arrêter les cuirassés du Duce.

Le cuirassé HMS Vengeance semblait toujours vouloir s’infiltrer entre les îles grecs afin d’échapper au piège qui se refermait sur lui. Ludwig donna l’ordre au machine de donner tout ce qu’il pouvait, l’escorte du cuirassé étant aux abois, il était temps de forcer la bête hors de sa retraite et de l’endommager au maximum pour éviter sa fuite.
Le destroyer encaissa la houle de plein fouet au plus fort de sa vitesse afin de se mettre à porté du géant des mers. Graft fit virer le navire et garda un contact constant avec la salle des machines et l’artillerie. Les pièces de 152 mm tonnèrent, une fois puis deux, puis trois. La plupart des obus incendiaires s’écrasèrent sur le navire adverse environnant celui ci d’une épaisse fumée sous les hourras de l’équipage.
Fébrile, Graft attendait la réaction du monstre d’acier…l’avait il touché à un point névralgique, l’avait il ralentit ?

Emergeant de la fumée, lentement puis de plus en plus rapidement, le HMS vengeance se dirigea vers la haute mer sans plus réagir aux tirs du Scapa flow qu’a des piqûres de moustiques. Les vivats de l’équipage décrurent jusqu'à ne plus devenir qu’un murmure de déception mais leur capitaine n’avait pas dit son dernier mot.
Le cuirassé de classe King George V etait seul, son escorte gisait par le fond et la flotte Italienne etait déterminé à le couler. Graft entendait bien utiliser son destroyer au maximum de ses possibilités afin de poursuivre et de ralentir le navire adverse. Plus maniable, plus rapide, le Scapa flow rattrapa le batiment Britannique alors que celui ci se tenait prêt a s’élancer vers le large. Non loin derrière le navire allemand, les unités légères Italiennes, masquées du cuirassé par une avancée de terre commençaient à affluer.
Décidant de changer de tactique, Graft fit lancer les torpilles afin de provoquer une voix d’eau importante. Les dards capable d’endommager, même un navire de cette taille, se dirigèrent tout droit vers le milieu de la coque qu’ils percutèrent dans une gerbe de feu. Il était difficile de constater la réalité des dégâts mais Ludwig espérait avoir suffisamment retardé le bâtiment adverse. Graft sentait en lui l’excitation de la chasse, jamais il ne s’était sentit aussi bien, il se sentait prêt a poursuivre le Vengeance jusqu’au porte des ports britanniques mais il ne s’attendait pas a ce qui suivit.
Son destroyer fut littéralement haché par une pluie d’obus de 356 mm, la télémétrie, la tourelle avant et plus de la moitié du pont fut littéralement balayé par un déluge de feu et de flamme. Loin de s’enfuir, le HMS Vengeance avait fait feu de ses plus lourdes pièces semant la dévastation sur son navire. De nouvelles détonation, le cuirassé fit feu une seconde fois sur le batiment allemand et celui ci ne dut sa survie qu’a un tir trop court. Pendant une fraction de seconde, la survie du Scapa flow parut assuré, les pièces de 356 étant déchargés, l’anglais ne pouvait pas se permettre d’achever sa proie….et pourtant….elle le fit. La salves des 16 canons de 113 mm s’abattit sur le pont déjà dévasté et fragilisé par le tir précédant.
Le destroyer donna de la gît et commença lentement à s’enfoncer dans l’eau, projeté au sol par la dernière salve, Graft n’eut que le temps de donner l’ordre d’évacuer le navire. La coté n’etait pas loin, il espérait bien pouvoir sauver un maximum des membres de son équipage . Non loin de la, profitant de l’engagement naval, les destroyers de la marine Italienne avait rejoint le vengeance.
Ludwig avait espéré gagner rune grande gloire de la destruction du cuirassé adverse, il en voyait maintenant le résultats, des débris, un navire qui n’en finissait pas de couler et un équipage décimé. Une seule consolation, le cuirassé Britannique avait perdu un temps précieux en engageant le Scapa flow, les lourds bâtiments de la flotte Italienne etaient peut être plus proche que l’anglais ne le pensait, toujours est il que surgissant de l’autre coté de l’île, apparut l’étrave du premier des cuirassés Italien paré au combat.
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Enrique di Castello
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Les ruines de l'Orient dans le creux de nos mains Empty Re: Les ruines de l'Orient dans le creux de nos mains

Mer 30 Sep 2009, 14:44
C'est beau un navire qui coule.Beau et effrayant à la fois.Les souvenirs de milliers de kilometres parcourus qui s'en vont au fond de l'eau, et avec eux des dizaines de destins, parfois des centaines, c'etait à chaque fois tout un monde qui s'en allait dans les abysses.Oui, la mort d'un navire est toujours chose tragique, mais le spectacle ne manquait pas d'esthetique.
C'est ce à quoi pensait le capitaine di Castillo, accoudé sur la balustrade à la poupe de son croiseur classe Abruzzi, fixant les épaves incendiées des deux destroyers anglais classe Tribal, achevés quelques heures plus tot le matin meme.Le Pobre Juan n'etait qu'à la pointe de la lance, derriere lui il y avait la formidable poussée des autres croiseurs et cuirassés à sa suite.Ces deux eclaireurs n'avaient aucune chance.
Le combat avait été si bref qu'aucune riposte n'avait été permise aux deux britanniques.Arrivant sur leur babord, les croiseurs et destroyers légers italiens avaient operé un mouvement d'encerclement en les contournant par leur arriere, de maniere à leur oter toute possibilité de fuite et ouvrir une voie dégagée plus au sud pour les cuirassés et croiseurs lourds, qui ne pouvaient pas se retarder face à de simples destroyers.Le vrai gibier etait plus loin.Les premieres salves du Pobre Juan avaient lourdement endommagé le destroyer de tete, les obus explosifs causants d'enormes dommages dans les structures vitales, les postes de commandements et d'observation qui n'etaient pas protegés par une surépaisseur de blindage etaient volatilisés en une fraction de seconde.Le cercle s'etait refermé implacablement sur eux, les detroyers lancés à pleine vitesse lachaient leurs volées d'obus au passage presque à bout portant, on aurait put se tirer dessus au fusil.Lorsque les reserves de munitions exploserent, on les jugea perdus et la flotte tourna bride, cap à l'est, à la poursuite des navires lourds ennemis, dans le sillages des leviathans italiens.C'est ainsi que le capitaine pouvait s'accorder cette meditation à l'arriere de son navire, le regard tournés vers ses adversaires vaincus dont les stocks d'obus sautaient les uns apres les autres, rajoutant quelques metres de hauteur aux flammes qui les couvraient de proue à poupe.Le premier d'entre eux s'effondra soudainement sur le flanc gauche, puis se retourna, faisant voir sa coque crevée de toutes parts.Il sombra lentement ainsi, sa quille luisante à l'air.A peine quelques instants plus tard, le second destroyer se coucha lui aussi, dignement, et sombra en s'enfonçant de biais par l'arriere babord.Etonnante vision que celle de la mer enflammée par le carburant toujours en combustion flottant au dessus des épaves qui s'enfonçaient dans les tenebres.
Mais baste que tout cela, il fallait songer à la suite.Revenant vers la timonerie, il cria aux machines de donner toute la puissance, meme si il avait deja donné cet ordre une heure auparavant.Les autres navires de l'escadre avaient de l'avance et il entendait bien faire parler ses canons une nouvelle fois.Les grands canons de 152mm furent promptement rechargés avec des munitions perforantes, ces lourds obus effilés tout en acier, dont la pointe emoussée perçait ponts et coque, ils voulaient couler, et c'est ce qu'ils allaient faire.

Contrairement à ses esperances, ils ne parvinrent pas à rattraper les cuirassés avant la toute fin de l'apres-midi.Les destroyers avaient eut le temps d'avertir par radio les lourds vaisseaux anglais qui fuyaient vers l'est, abandonnant les destroyers à leur triste sort.C'etait la réaction la plus logique à avoir, face à une telle force et un tel poid en obus.Sur la flottille britanniques, deux navires sur cinq avaient été envoyés par le fond, et un seul n'avait pas encore été reperé.Les ondes étaient saturés de messages en italiens et en allemand, traduits à la va-vite, chacun voulait se tenir au courant de la position precise de l'ennemi en temps réel.Le commandant de l'opération ,l'italien Augusto Migliorini orchestrait magnifiquement les combats, relevant lui-meme les positions ennemies et les signalants à tous les navires presents.La prochaine cible etait le croiseur lourd classe Exeter du capitaine Olef Erikson, qui couvrait la fuite du cuirassé classe King Georges V.
Un message radio signala que la tete d'escadre venait de rejoindre le croiseur britannique.Le vent apporta les claquements secs des premieres decharges, les cuirassés ouvraient pour la premiere fois le feu sur le croiseur ennemi, à quatre contre un.Sa fin elle aussi était proche, car les allemands arrivaient eux aussi, ainsi que la partie de l'escadre qui s'etait consacrée aux escorteurs.
Enrique enrageait de ne pas pouvoir leur preter main forte, d'autant qu'à la faveur de la nuit l'ennemi risquait de s'enfuir, et une telle concentration de navire les obligerait à naviguer feux allumés, tandis que l'ennemi se coulerait hors de leurs lignes.Le croiseur pourrait meme les eperronner, ce qui serait bien dans leur genre, face à une situation aussi desesperée.La nuit finit par tomber, et avec le soleil s'en allerent les espoirs du capitaine de faire parler ses canons avant le lendemain.Pourtant, en croyant que le croiseur pourrait leur echapper, il se trompait.
Comment aurait-il put ? Prit sous une pluie d'acier,cerné de toutes parts, le croiseur classe Exeter etait en perdition.Et comment aurait-il put se derober à leurs regards ? Il etait la proie des flammes, à l'avant comme à l'arriere, sa vitesse considerablement reduite, et ses canons muets.Le spectacle, en cette nuit noire, de cet ilot de flammes au milieu de l'eau etait deroutant.Depuis la timonerie, le capitaine di Castillo vit les cuirassés italiens decrocher de la zone de combat, le cap à l'est, car leur presence n'etait plus necessaire.Un simple destroyer aurait put finir le destroyer de ses canons de 120.La radio cliqueta alors furieusement, un message était adressé au Pobre Juan, en provenance du commandement.La tache lui revenait d'achever le croiseur à l'agonie.Enrique n'en revenait pas.Il n'avait rien fait et c'etait à lui de donner le coup de grâce ? Il jeta un regard aux feux de position des cuirassés qui s'eloignaient, tandis qu'il fonçait toujours vers le croiseur enflammé comme une torche.Il reflechit un instant sur la conduite à adopter.Attendre le lever du jour était impensable, l'escadre ni le cuirassé anglais ne l'attendraient, pourtant il ne pouvait pas se risquer à une salve d'obus.Pour toucher sa cible sans perdre de temps, il lui faudrait tirer de tres pres, et vu la taille de son adversaire, bien plus grand que son propre navire, la deflagration risquait de les emporter tous, au mieux provoquer des dégats importants.Enrique regardait avec aprehension les hautes murailles du croiseur lourd ennemi, comme si derriere il n'y avait que des matieres hautement explosives, qu'une étincelle suffirait à allumer, ce qui pulveriserait litteralement le vaisseau, et tous les imprudents qui se seraient aventurés un peu trop pres.Il en frissonnait.Il n'y avait pas tant de solutions que ça.
Il se tourna vers ses officiers, tous des experts en la matiere, qui le regardait avec insistance depuis un petit moment.Il jeta un regard entendu à son officier artilleur, un homme qui avait une dizaine d'année de metier derriere lui et le prit à l'écart, devant la grande baie vitrée, derriere laquelle brulait le croiseur, à present proche.
Il lui dit simplement :

"Torpillez-moi ça."

Puis il laissa l'officier aux calculs qu'il s'etait mit aussitot à faire dans sa tete et s'en retourna à coté de la barre, où il ordonna de ralentir l'allure.Quelques instants plus tard, des équipes s'activaient à la lumiere des projecteurs de pont à l'armement des tubes lance-torpilles amarrés au pont.il y en avait une demi-douzaine, repartis sur le navire.On les regroupa tous à l'avant.Soigneusement disposés à babord et tribord, on les écarta largement de la coque afin d'eviter tout incident stupide.Ils jouaient avec le feu, mais l'officier savait ce qu'il faisait.Le Pobre Juan se plaça à distance raisonnable et coupa ses moteurs, tandis que derriere lui passaient les navires de l'escadre, sur les traces du cuirassé anglais, qui s'etait perdu dans la nuit.Le courageux capitaine allemand suivait toujours le cuirassé, qui tentait de se forcer un passage au nord d'une île, pensant le détroit du sud bloqué par une flotte allemande inexistante.
Immobile, le croiseur faisait face au géant qui se consumait toujours, il tenait envers et contre tous encore au dessus des flots, il était temps de mettre fin à une trop longue agonie.Lentement, l'officier leva la main, bientot imité par les chefs d'equipe de tous les tubes, reglages effectués, parés à tirer.La main s'abaissa en sifflant.Six mains actionnerent six leviers, une demi-douzaine de sifflement stridents se firent entendre et les longs cylindres noirs jaillerent dans un panache de gaz sous pression des tubes, plongeants dans l'eau comme des dauphins rendus à la liberté.Rapidement accrochés par les projecteurs italiens, les sillages des torpilles furent suivis aussi loin que des yeux humains en sont capables, ensuite on ne put qu'attendre.Enfin, il eut été possible d'attendre.Pourtant, à peine les torpilles chassées, le capitaine hurla aux machines la marche rapide, la barre à tribord toute.Un grand bouillonnement se produisit à l'étrave, les helices brassaient l'eau comme jamais, puis le croiseur se mit à avancer, lentement d'abord, puis se plus en plus vite, tandis qu'il se decalait pour fuir l'explosion qui risquait de suivre, et reprendre la traque.Pendant quelques instants, tous les hommes massés à la poupe demeurerent silencieux.Puis ce fut l'explosion.
Successivement, six gerbes d'eau s'eleverent le long de la coque illuminée par les flammes, tout le long du navire.Puis vint le grondement de l'explosion des charges sous la ligne de flotaison ennemie.La seconde d'apres, le croiseur était pulverisé.Une terrifiante explosion venue de ses entrailles dechira la coque, le croiseur fendu en deux s'effondra litterallement sur lui-meme, coupé en deux.La poupe sombra la premiere, au milieu d'un nuage de débris et des derniers foyers qui y brulaient encore.La proue suivit, dressée vers le ciel comme un ultime geste de défi.Puis l'eau noya les flammes et la nuit se referma sur ce terrible chapitre de la guerre, digne des plus grandes tragedies...
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