Rebellion

Océanie, Non loin de Perth…

Un officier de communication d’un destroyer Australien courait en direction de la cabine du capitaine. Il ouvrit la porte sans même toquer. Et alors que son capitaine le fusillait du regard, imaginant probablement quelle corvée il pourrait lui donner, l’officier dit :

« Capitaine, nous recevons un S.O.S ! Plusieurs cargos se font harceler par une force sous-marine !»

Le capitaine rangeât sa pipe, et se dirigeât vers la salle de commandement. Il observa la carte, et calcula un cap à suivre.
Après quelques jours de navigation, le navire avait enfin le convoi en visuel. Les premiers rapports étaient plutôt négatifs : tous les navires avaient subi de graves avaries. Cependant, aucun d’eux ne semblait avoir coulé.

« Avancez prudemment, donnez des coups d’ASDIC dès que vous pouvez, si nous avons vu les convois, les ennemis nous ont vu. Voyons s’ils osent affronter une cible qui est capable de riposter. »

Les minutes suivantes furent extrêmement intenses. Les nerfs de tout l’équipage furent mis à dure épreuve. Le sonar restait silencieux.

Le navire se rapprochait doucement des cargos. La vigie scrutait l’horizon, une torpille pouvait venir à tout moment. Plusieurs heures avaient passé depuis le premier contact visuel avec le convoi.

La nuit n’était plus très loin, le soleil touchait désormais l’horizon. Le capitaine avait peur de ce moment. Les reflets du soleil rendent plus difficile le rôle de la vigie. L’ennemi allait peut-être profiter de ces reflets pour cacher la trainée créée par ses torpilles.

Le navire finit par atteindre la tête du convoi. Le sonar était resté silencieux. L’ennemi avait probablement pris la fuite en voyant le navire arriver.
Soudain, un cri se fit entendre

« TOOOOOOOOOORRRRRRRPPPPPPPIIIIIIIIIILLLLLILLEEEEEEEEEEEE »

Le navire n’eut pas le temps de manœuvrer pour esquiver la torpille. Celle-ci fût aperçue trop tard, cachée par les reflets du soleil, comme le craignait le capitaine. L’impact fut violent et le sonar fut endommagé du premier coup.

Une seconde explosion suivit de près la première. Le navire venait de subir de lourds dégâts.

Cependant, la tempête n’était pas terminée, l’ennemi avait eu le temps de tirer une troisième torpille, qui, comme les deux précédentes, touchât le navire.

Les dégâts étaient sévères, mais la fuite n’était pas envisageable. « Désormais, c’est eux ou nous » pensa le capitaine.
Le navire vira de bord, et pris un cap vers l’origine des torpilles. Le risque de se prendre une torpille de face était énorme, mais c’était aussi la meilleure solution pour rester en vie. Soudain, un second bruit de moteur était discernable dans l’hydrophone. Pour être détecté alors que le navire avançait rapidement, l’ennemi devait être très proche. Le capitaine ordonna alors de mettre à l’eau les charges explosives. Toutes les munitions furent lancées.

C’était quitte ou double.

Les explosions sous-marines furent si nombreuses que certains hommes d’équipages eurent un aperçu de ce que pouvait être l’enfer.
Lorsque la mer redevint calme, le capitaine baissa les yeux, et s’apprêta à un dernier impact de torpille. Rien ne laissait présager que l’ennemi avait été touché… jusqu’au moment où, à quelques dizaines de mètres du navire, une explosion eut lieu.

Les tirs du navire avaient réussi à infliger suffisamment d’avaries à l’ennemi pour provoquer l’explosion du sous-marin !

L’équipage cria victoire ! Cependant, le navire était en perdition. Les réparations allaient prendre un certain temps, et obliger le navire à faire un séjour en cale sèche.
Le capitaine redoutait cela. Il avait en effet désobéit aux ordres d’attaque des ports japonais, pour aller protéger les convois anglais. Même si il avait pu négocier quelques ravitaillements rapides auprès des autorités locales, être immobilisé durant une longue durée allait laisser le temps aux polices militaires de l’appréhender. Même si il venait de sauver quelques cargos, il avait désobéit, et allait ramener un navire gravement endommagé au port.

L’amirauté n’allait pas apprécier…

Perth, quelques jours plus tard...

Le navire était en cale sèche, les réparations allaient durer plusieurs semaines.

Le capitaine avait pris une chambre dans un hôtel en attendant la fin des réparations.
Quelques jours après son arrivée à Perth, quelqu'un vint frapper à la porte du capitaine.

- "Capitaine du H.M.A.S. Neptune, William Percy ?"
- "Oui" répondit le capitaine.
- "J'ai ceci pour vous, de la part de l'amirauté."
L'homme tendit une lettre au capitaine, le saluât, et partit.

Le capitaine posa la lettre sur la table, et partit fumer sa pipe sur le balcon.

Quelques heures plus tard, le capitaine eût le courage d'ouvrir la lettre :

De l’Amirauté au capitaine William Percy.

Nous avons connaissance de votre récent exploit contre la flotte sous-marine japonaise. Nous sommes content de vous.

Cependant, vous étiez affecté à l’attaque des convois japonais en Indonésie. Nous sommes forcés de constater que vous avez pris la responsabilité de suivre un cap décidé par vous-même, faisant ensuite le tour de l’Australie, désobéissant de ce fait à un ordre direct.

Vous avez peut-être protégé un convoi, et sauvé la vie de quelques hommes en prenant cette décision, cependant, vous avez également mis en danger la vie de plusieurs de nos soldats en permettant aux convois ennemis d’arriver sains et sauf à leur destination.

De plus, vous avez presque détruit votre navire durant votre voyage. Le remettre en état nous sera très couteux.

Nous devrions simplement vous mettre aux arrêts pour de tels actes. Cependant, vous vous êtes battu vaillamment lors de votre dernier combat, et nous avons décidé d’être clément. Nous vous affectons sur un de nos submersibles. N’y voyez pas une faveur, mais une punition. L’étroitesse de nos submersibles n’a rien à envier à une cellule de prison.

Prenez le premier vol à destination de Darwin, et embarquez dans votre nouvelle demeure : le HMAS Black Coral.