Le raid de Sydney

http://en.wikipedia.org/wiki/Attack_on_Sydney_Harbour

En cette fin de mois de mai 1943 attardons nous un peu sur un raid méconnu de l'histoire : le raid sur le port de Sydney par une flotte sous-marine.


La marine Australienne renfloue l'épave d'un sous-marin nain Japonais

Le haut-commandement, dans l'optique de l'effort de guerre contre les régions frontalières de l'Australie décida de porter un coup directement sur le territoire Australien. Le but de l'opération était essentiellement psychologique afin de prouver aux population Australiennes que l'Empire du Japon pouvait frapper jusque dans leur ville. Le but pratique était également de porter un coup aux convois de ravitaillement et aux unités navales de l'US Navy et du Commonwealth qui se croyaient dans des mouillages sûrs.

L'attaque de port par des sous-marins avait déjà été performée lors du raid sur Pearl Harbor, de petits sous-marins avaient réussis à s'introduire dans la rade et avaient participés en simultané au raid de l'aviation sur la flotte Américaine du pacifique.
Pour le raid audacieux sur Sydney, la Sensuikan Kantai fut réquisitionnée, séparée de la flotte du Kidô-Butaï qui poursuivait son rôle de traque des flottes ennemies.
Six sous-marins dont deux océaniques furent rassemblés à Rabaul. Les submersibles I-367, I-47, le I-124 "Kyoto", L-503, I-369 et RO-40 se virent attachés à leurs coques six sous-marins nains de classe Ko-hyoteki.
Les sous-marins de combat devaient s'approcher du port de Sydney et relacher les Ko-hyoteki pour que ceux-ci s'introduisent dans la rade de Sydney. Les commandants devaient par la suite récupérer les sous-marins nains et repartir vers le Japon. En cas de perte des Ko-hyoteki, ils devaient mener des raids sur les convois marchands et militaires de la côte Est Australienne.

Le raid sur Sydney fut un grand succès, les Ko-hyoteki parvenant à s'introduire dans la rade et coulant divers navires militaires et marchands. L'ironie du sort avait voulu que le nouveau et performant système de détection de sous-marins du port avait été débranché cette nuit-là.


Le HMAS Kuttabul coulé dans la rade de Sydney

Malheureusement, les sous-marins nains étaient défectueux et ils ne purent infliger de gros dégats aux navires présents. Si tout c'était bien passé, le coup porté aurait été dévastateur. En effet, pas moins de 3 croiseurs lourds, une dizaine de destroyers et navires d'escorte ainsi que deux marchands armés étaient à l'ancrage au cours du raid.
Les 6 Ko-hyoteki coulèrent tous dans la rade ou proches des côtes, coulés par des avaries ou par les navires de patrouille.


Le croiseur USS Chicago ancré à Sydney peu avant le raid

A l'extérieur de la rade, la Sensuikan attendait le retour des sous-marins nains. Ce retour n'étant pas effectué selon les horaires prévus, la flotille abandonna ses positions d'attente et mena à bien ses missions secondaire.
Avant de partir, le sous-marin I-367 s'approcha de la ville et la bombarda de quelques coups de canon de 140mm. Les dégats ne furent que peu importants mais ils causèrent une peur aux populations civiles, le Japon se tenait toujours près d'eux et frappaient leurs maisons. Les autres sous-marins se dispersèrent sur les ports de la côte Australienne.


Quelques dégats des bombardements au canon sur Sydney

La Sensuikan mena une opération de raids de plusieurs semaines sur les convois Australiens. Les navires croisant vers l'Australie se pensaient dans une relative sécurité et avaient fortement négligés les procédures anti-sous-marines. Les submersibles Japonais ceuillirent en surface plusieurs patrouilleurs Australiens et réussirent à les couler au canon. Plusieurs convois furent interceptés directement à la sortie de leurs ports d'ancrage.
Que ce soit Brisbane, Sydney, Rockhampton ou Cooktown, ces ports durent resteindre le départ des convois marchand tant la menace des sous-marins Japonais était forte.
Finalement, à court de munitions, la Sensuikan se retira, sa mission accomplie. Derrière elle les côtes et fonds marins Australiens étaient jonchés des épaves d'une vingtaine de navires marchands et autant de navires militaires.