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Urash von Juntz
Urash von Juntz
Vent frais
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La logique de la guerre Empty La logique de la guerre

Jeu 28 Jan 2010, 17:38
Coincé au port. Partout, les journaux proclamaient combien il étaient important et urgent de défendre le grand Reich, mais le Marienburg, croiseur léger flambant neuf, était là, à quai, balançant mollement dans la houle du Jadebusen, attendant paisiblement qu'on veuille bien faire le plein de ses soutes et surtout... Lui attribuer une mission.
Le Korvettenkapitän U. von Juntz avait été formé à bien des aspects de la guerre, mais pas à celui qui réclamait désormais toute son attention : maintenir opérationnel un équipage inactif avec un navire sans munition, sans carburant, sans provision. Les exercices simulés avaient pu, un temps, obtenir un résultat honorable. Mais ce temps, déjà dépensé, s'accumulait désormais sur le manomètre de l'insatisfaction et des rumeurs médisantes. La pression montait, de plus en plus vite. Sans la mer, cette maitresse jalouse qui réclamait une attention permanente ou punissait impitoyablement les marins infidèles, l'équipage s'ennuyait. On murmurait déjà le pire. Un capitaine qui n'est pas inscrit au NSDAP est un capitaine auquel on ne peut pas faire confiance. Même s'il était bon officier, les huiles de Wilhelmshaven n'oseraient jamais le laisser partir loin de leur surveillance attentive. D'ailleurs, il ne pouvait pas être bon officier, pas avec ces barrettes trop neuves sur les épaules. Et comment prouver le contraire, à supposer que ce soit faux ? Von Juntz ne put retenir son irritation.
- Scheiße ! Dreckig Nazi Partei ! S'exclama-t-il à part lui.
Rien à dire, rien à faire, rien à raconter... Tout à fait dans la logique de la guerre : on attendait pendant des heures, des jours, des semaines, puis on se pressait comme si sa propre vie en dépendait, ce qui était souvent le cas, pour attendre de nouveau. Et mourir, parfois.
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