Discutions houleuses (Angebot Für Alles)

Ambassade de l'Union des républiques socialistes soviétiques - Londres

Visiblement énervé, le camarade-Amiral Feodor Ushakov attendait derrière son bureau dans l'ambassade. Il avait du mal à savourer le cigare qu'il portait à ses lèvres, pas même un verre de vodka ne lui faisait du bien. Son regard se porta sur le grand portrait qui trônait sur le mur : le Camarade Staline. Il pouvait sentir le tableau le fixer, surtout après la conversation qu'il avait eu avec son supérieur suprème.

Dès ce matin, Feodor avait reçu de la part de Moscou un ordre qui en disait long sur les intentions que devaient porter la marine Soviétique. Déja qu'il ne portait pas dans son coeur ses homologues, voir leurs attitudes laxistes faire exploser de rage Staline lui-même avait de quoi remuer l'Amiral dans son bureau.
C'est pourquoi il avait convoqué en urgence l'Amiral Mountbatten et l'Amiral Goodrich Kirk afin de leur faire part de la décision de son pays. Ils ne devaient plus tarder.

En attendant l'Amiral tournait en rond dans son bureau, jetant son cigare dans la poubelle. Les rapports étaient mauvais, les corsaires Allemands faisaient d'énormes dégats dans les convois à destination de la Russie. Près de 45 cargos avaient d'hors et déja été perdus, coulés par ces corsaires ou par la Kriegsmarine. Près de 800.000 tonnes de matériels étaient définitivement perdus pour l'URSS qui devaient affronter la Wehrmacht sur un front de plus de 2.000 kilomètres. La victoire de Stalingrad était un coup d'arrêt mais le Reich bénéficiait de réserves militaires en suffisance alors que la Russie manquait de tout.

Il maudissait ces imbéciles impérialistes d'Américains qui se contentaient de verser au compte-goutte l'aide promise. Il maudissait ces laquais Brittaniques qui se préoccupaient plus de leur empire colonial et de leur parties de cricket en plein air au lieu d'affronter efficacement la Kriegsmarine.
Les convois se font anéantir ? qu'à cela ne tienne, envoyons la Home Fleet et l'US Navy le long des cotes Allemandes et aux portes de la Baltique. Ce manque de stratégie, cette attitude "je m-en foutiste" coutait à l'URSS des centaines de milliers d'hommes à chaque bataille.
Cette fois tout devrait changer. Plus question de courir après les fesses du président ou du corset de la Reine.

L'Amiral observa à nouveau l'ordre qu'il avait reçu et qui était disposé sur son bureau. Cette fois ses homologues impérialistes plus habitués aux lits de leurs maitresses oisives qu'aux batailles allaient recevoir une correction.

God damned… l’Amiral Kirk venait de relire pour la énième fois le message de la part du Russe.

Convoquer… convoquer… me convoquer moi Alan Goodrich Kirk… admiral of the United States Navy… moi… il devenait de plus en plus rouge… Director of the Office of Naval Intelligence... convoquer par ce... ce... ce... rhaaa...... bull shit. Et je parie que c’est encore pour nous réclamer des convois vers leurs foutu bled glacial… convois qu’ils ne sont pas foutu de protéger du reste… Freak’s…

Il dévala les escaliers...

Come on boy... il interpella un quartier maître qui attendais devant le bâtiment avec la jeep…

Au repère de ces communistes…

Les pneus de la jeep crissèrent dans le Londres dévaster par les bombardements de la veille. Ils croisèrent quelques ambulances et les pompiers mais chacun à la vue de la jeep se mit sur le coté pour laisser passer ‘those crazy americans’ qui filaient à tombeau ouvert.

Enfin arrivée, Kirk sauta en bas de la jeep et faisant fit d’un quelconque protocole s’engouffra dans les couloirs de l’ambassade. Arrivé devant la porte du bureau il frappa et entra sans attendre que l’on l’y invite…

What’s up ?... lança t-il…

La bouteille de vodka était vide et l'Amiral observait sans sourciller les incendies qui ravageaient la ville. Cela ne lui inspirait rien comparé aux sacrifices de l'Armée Rouge face aux Allemands.
Il commencait à trouver le temps long lorsqu'un bureaucrate de l'ambassade vitn lui annoncer que l'Amiral Anglais venait d'arriver, son homolgue Américaine ne tarda à arriver à sa suite.
Il remarque que Kirk se passait du protocole, tant mieux il n'allait pas le faire non plus de toutes manières.
Feodor fit s'installer les deux Amiraux occidentaux devant son bureau, lui-même restant debout derrière le sien.

Je vous remercie de répondre présents à cette convocation. J'ai à vous communiquer un ordre émanant directement de mon Président. Il est tout à fait furieux par vos actes et me charge de vous communiquer les dernières pertes de la Russie.

Nous avons perdus plus de 150.000 hommes au cours des derniers mois et le chiffre va en grandissant. Pourquoi tant de pertes ? parceque le matériel que nous avaient promis vos deux pays n'arrivent pas !
Nous avions un accord ! deux millions de tonnes de matériel et de munitions par saison naviguable. Hors seules 300.000 tonnes sont arrivées à destination.
La faute à la Kriegsmarine qui décime les convois en partance des Etat-Unis.

Messieurs sachez que votre incompètence à défendre les convois est intolérable. La Russie ne va pas continuer à verser son sang alors que vos beaux navires de guerres effectuent des croisières touristiques près du Danemarck ou que vos marins passent le plus clair de leur temps dans les bordels des ports Anglais.
La Russie exige le matériel qui lui est destiné, peu importe les moyens que vous mettez dans la protection de vos convois.

L'Amiral se saisit d'une feuille écrite en Anglais et la planta droit devant les yeux des deux Amiraux.

Voici donc l'ordre que je viens de transmettre à chaque navire de la Flotte Russe. Chaque navire est libre de se servir à sa guise dans les arsenaux de vos ports. Chaque navire accostant dans un port Russe se verra réquisitionné, ses réservoirs siphonnés et ses stocks de munitions saisis.
Vu que vous n'avez pas besoin de vos munitions et de votre carburant, vu que vos flottes de combat sont totalement impuissantes et oisives face à l'ennemi, alors la Russie va se servir dans vos stocks pour avoir enfin le matériel que vous lui promettez depuis des mois.

L'Amiral russe n'y allait pas par quatre chemins. Au moins était-ce clair, mais c'était inacceptable. La Royal Navy recherchait ces raideurs, sans grand succès certes, et l'Angleterre aussi était menacée d'être coupée du monde.

Amiral, vous n'y pensez pas sérieusement ? Vous rendez-vous compte des répercutions qu'il y aurait si nos navires et nos ports étaient vidés ? Savez-vous que si ces raideurs coupent le transport dans l'Atlantique, c'en sera fini également pour nous ? La Royal Navy risque d'être bloquée à terre et définitivement inopérante. Et ce ne sont pas nos maigres stocks qui pourront aider la Russie à continuer longtemps le combat.

Nos hommes à nous aussi meurent, la Russie n'est pas seule à payer un lourd tribut à la guerre. Nous devrions conjuguer nos efforts dans ce combat, plutôt que de nous battre. Je sais que vous avez les mains liées, mais laissez au moins une chance à nos hommes de vous prouver leur valeur.

Bloody Bastard’s…

L’amiral Kirk entra dans une colère mémorable, arrachant des mains de l’amiral russe le papier que celui-ci tendait… Je vous préviens Amiral Ushakov, à la minute même où vous mettrez le pied sur un navire de l’US Navy les convois Arctique seront suspendus toutes affaires cessantes.

Je me fous éperdument de vos menaces de saisie. Les Etats Unis ont toujours… vous entendez… Toujours honorer leurs engagements envers l’URSS. Les pertes élevées que ces convois ont subies ne sont que le fruit de votre incompétence chronique à les faire protéger face aux attaques Allemandes. Et du reste cette pirouette politique de la part de Staline ne m’étonne guère… toujours à blâmer les autres pour cacher sa propre incompétence…

Il repris son souffle, puis enchaîna…

Sachez que les navires de l’Union Soviétique seront désormais tenus aux mêmes règles en ce qui concerne l’approvisionnement dans les ports Américains de Dublin et Reykjavik. Ils feront une demande écrite… en anglais… auprès de la capitainerie du port et seront avisé du moment auquel ils pourront faire enlevés leurs chargements. Toute tentatives que nous jugerons hors propos sera sanctionner… fus-ce de manière musclé…

C’était fait… l’amiral Kirk se posa dans son fauteuil, la figure rouge de s’être emporté et le regard noir pour son homologue soviétique…

Mountbatten réagissait de manière assez polie, cela ne fit pas décolèrer le Russe qui fut relancé par son homologue Américain.

Certes la saisie des biens destinés à la Russie sera dédommageable à l'Angleterre mais si la Russie tombe alors c'est tout l'Occident qui tombera par la suite. Nous fixons sur notre sol les Panzerdivisions, 80 % de la Luftwaffe, 80 % de la Wehrmacht. Pour chaque Allemand tué nous devons sacrifier cinq soldats !
La Russie n'a pas des reserves d'homme illimitées. Stalingrad a failli tomber, l'ennemi s'est avancé à 14 kilomètres de Moscou et assiège Leningrad. Ce n'est pas lorsque nous serons repoussés jusqu'en Sibérie qu'il faudra s'inquièter.

Il se tourna alors vers Kirk et lui renvoya un regard tout aussi colèrique.

Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un Amiral dont le pays s'est fait détruire sa flotte parce qu'elle roupilait dans un port ensoleillé un dimanche matin !
Mes navires prendront ce qui leur revient de droit et vous ne les empêcherez pas.
Occupez vous plutôt de sortir vos navires de guerre de la Manche et de la Mer du Nord et envoyez dans l'Atlantique !
Vous croyez peut être que la guerre navale se gagnera dans une baignoire ?

Et n'insultez pas la Marine Soviétique ! estimez vous plutôt heureux qu'elle existe encore et qu'elle coule des Allemands. Vos officiers font pâle figure face aux nôtres et pourtant nous ne nous dorlotons pas au soleil dans les bras d'une vahinée !