Seul contre une Armada

"Bueno bueno... Maurice, t'as contacté le Grand Sachem?"

"C'est fait commandant."

"Va pla...passez en vitesse réduite! il nous faut de la stabilité maintenant. On va voir jusqu'à quel point notre nouvelle recrue deteste les fachos....hein " bloody guy?"

"All right captain!"

Maurice, affecté à la radio, venait de transmettre les coordonnées exactes de la position d'une flotte italienne...
Ils avaient repéré un croiseur léger, trois destroyers, et trois torpilleurs...
Malgré la tension des hommes, Doria lui, souriait de toutes ses dents. C'était là la partie la plus plaisante, ou la plus dangereuse du boulot, suivant la situation.

L'air semblait d'un coup plus lourd dans leur "boite de conserve" meurtrière, l'adrénaline coulait dans leurs veines à tous, ainsi queet la sueur sur les fronts, plus que jamais.
Un dernier coup de périscope, la barre à 90 babord, et le Maelstrom pivota doucement.
Paul eut une légère pensée pour ces malheureux qui allaient y passer, et comme d'habitude chassa ses mauvaises pensées sans aucun remord. Ils avaient choisit leur camp après tout, l'Axe du mal devait disparaitre, point final. Cela lui suffisait pour avoir bonne conscience.

Il émit alors un petit sifflement à l'intention de l'officier en armement anglais qui commandait la mise à feu des torpilles, accompagné d'un hochement de tête. Les tubes étaient pleins, le plus gros de leurs ennemis allait se trouver plein axe dans le viseur...signes de mains furtifs, cinq, quatre, trois, deux, un...

"Feu bordel!"

Le mot fatidique avait fusé! Les hélices des torpilles se firent alors entendre aux écoutes, Doria ayant choisit de concert avec "bloody guy" d'espacer leur lancement respectif de trente secondes.
Attentif sur son casque, l'opérateur était tendu. Tous l'étaient d'ailleurs, et dans ces moments là un silence de mort planait dans ce huit clos.
Déjà trente secondes, ce que c'était long! Doria se servit un pastis d'une main sure, et soudain une première détonation se fit entendre, pendant lequel le commandant descendit son verre...mais ce n'était pas finit, bientot deux autres se firent entendre au loin, suivies d'un bruit sinistre de tolle froissée qui ne laissait planer aucun doute! Trois coups au but! Yeeepaaa!

Le croiseur avait ramassé, c'était un fait! Mais nulle manifestation de joie ne s'exclama dans le classe Saphir. Juste quelques sourires, car tous avaient appris à ne pas se réjouir de la mort. Ils étaient en quelque sorte "La Faucheuse", cette fois encore, le chasseur qui tirait les pauvres pigeons. Mais tous savaient aussi que d'un jour à l'autre le vent et le mauvais sort pouvaient tourner, le chasseur devenant proie des racks de grenade que tous redoutaient tant.
Et puiiiis....la coque de leur appareil n'était pas connue pour être des plus solides...

D'ailleurs il ne fallait pas rester plantés là...
L'aube leur avait donné l'avantage, mais maintenant il n'était plus question de surprise malgré la panique qui avait germé dans les esprits romains. Et en effet, les italiens furent promps quant à leur réaction.

Un torpilleur et un destroyer s'étaient détachés du convoi pour les repérer, alors que le croiseur était en grande difficulté. Ca Paul ne le savait pas....car il n'osait pas pour le moment sortir son périscope, conscient que repéré, il pouvait faire ses prières à la Bonne Mère.
Mais la chance était pour le moment avec lui, et il avait compris que les italiens avaient choisit la fuite dans un premier temps, leurs moteurs faisant à présent beaucoup plus de bruit. Et oui, le son, c'était l'ami du sous marinier...

Pour l'instant en tout cas il fallait prier, se faire tout petit, et recharger les tubes. Mais pas question de lacher le morceau pour autant. On allait laisser les ritals tranquilles et les frapper à nouveau, dès que leur vigilance retomberait, dans quelques heures, car tel était le crédo d'un bon sous marinier: patiente et prudence avant tout.
Et puis de toute façon ils n'avaient pas le choix, car si leur réserve de carburant était très importante, les torpilles étaient loin d'être illimitées en nombre, ce qui imposait de se placer parfaitement avant d'ouvrir le feu. Chose aisée face à un tel monstre comme à l'instant, mais beaucoup moins face à un ennemi de taille réduite...

"Allez les gars, on recharge et on les suit tranquillement sans perdre contact. On remet 40 degrés babord messieurs, même vitesse."

Une traque sans merci venait donc de s'engager. Seul contre tous c'était tellement exitant, voire même glorieux, d'autant qu'un nouveau croiseur se trouvait non loin de là....