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Journal de bord du Capitaine Dinckel Empty Journal de bord du Capitaine Dinckel

Lun 07 Oct 2013, 20:15
07 septembre 194*; 00h12.

La nuit est calme. Seul le vrombissement des moteurs tient éveillés les hommes en poste sur le pont.
Notre petite flotte, composée d'une majorité de S-Boot, s'éloigne du port de //illisible//.
Le responsable radio m'interpelle, il vient de recevoir un message. C'est son homologue,
basé sur le navire du Capitaine Rednitz, commandant de la flotte.
La voix du responsable est calme, il semble simplement répéter les mots qu'ont lui soufflent.

"Ici S-144 Nacht kielwasser, nous serons sur place à l'aube, que tout le monde soit prêt à 08h45. Terminé."

A l'unissons, j'entends la voix des six autres responsables radio.

"Bien prit, nous serons prêts"

Je monte alors sur le pont de mon fragile navire, scrutant les environs avec mes jumelles.
Les autres navires sont espacés d'une centaine de mètres. Je peux voir des hommes s'affairer sur les ponts.

07 septembre 194*; 00h43.

Je comprends qu'il y a quelque chose qui cloche avant même de recevoir le message.
Les navires en tête de course s'éveillent rapidement, les cabines s'allument, les ordres sont criés.

"Ici S-144 Nacht kielwasser, les navires ennemis s'approchent de notre position, je répète, les navires ennemis s'approchent de notre position !"

Il y a quelques secondes entre ce premier message radio, et le second. Ces quelques secondes suffisent à déclencher les alarmes.

"Au moindre contact visuel, feu à volonté ! Je répète, au moindre contact visuel, feu à volonté !"

Notre alarme retentit. C'est maintenant, l'heure de la première bataille à bord de mon propre navire.
Autour de moi, les hommes courent dans tout les sens rejoindre leur poste.
J'en vois même certain courir simplement pour courir, visiblement pétrifiés.

En reprenant mes jumelles, je me rends compte que mes mains tremblent. Je sers les poings, puis porte les jumelles à mes yeux.
Ils sont là, j'en compte huit. Non neuf. Neuf Destroyer Britannique, de différentes classes, nous faisant face moteurs hurlants.

- Torpilles chargées mon Capitaine, nous attendons vos ordres !

Je ne réponds même pas au Matrosenhauptgefreiter (quartier maître de 1re classe), qui s'empresse de repartir à son poste, sans attendre quoi que ce soit.
J'admire le reflet des coques des navires ennemis et, toujours aidé par mes jumelles, peux apercevoir le nom d'un des navires, le Scott.

Le Matrosenhauptgefreiter est revenu à mes côtés, essoufflé et en retrait. Je détourne mon regard vers le sien.

- Faites feu. Lancez les deux torpilles.

Il maintient quelques instants mon regard, analysant mot par mot ma phrase, puis se met à sprinter vers l'intérieur du navire.

Au bout de quelques minutes à peine, je vois le sillon de mes deux torpilles foncés droit sur le Scott, tel des aimants.

La première ne le touche pas, elle finit sa course au fond de l'eau. La seconde néanmoins, atteint son objectif.
Une gigantesque gerbe de flammes s'élève de l'avant de la coque, suivit d'une épaisse fumée noirâtre.

Autour de moi, mes hommes hurlent de joie, enchainant les accolades. Je sais néanmoins que ce n'est pas des accolades banales.
Elle veulent dire " Non mon ami, ce n'est pas notre heure !".

Les autres navires de la flotte tirent leurs torpilles eux aussi, tandis que j'ordonne à mes hommes de faire machine arrière.
Nous sommes saints et saufs, et nous avons participé à la bataille. Mais mon navire ne peut pas concurrencer ceux de mes amis.

J'annonce par radio que je rentre au port, et que mes deux torpilles ont été lancées.

07 septembre 194*; 09h31.

La rentrée au port s'est déroulée correctement. J'apprends que trois destroyers ont sombré, et qu'un quatrième est sérieusement touché.
Nous n'avons eu aucune perte de notre côté, les derniers navires ne devraient plus tarder à arriver au port.

Journal de bord du Capitaine Dinckel S706kb10
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