Demande d'affectation à Marseille

Manfred Wirrmann s'était rendu à l'amirauté conformément aux ordres qui lui avaient été donnés. Après avoir rendu ses effets propres à la Wehrmacht, il s'était rendu dans ce grand bâtiment peuplé d'officiers en tenues blanches immaculées. La dernière fois qu'il avait vu des gens vêtus tout en blanc, c'était à l'hôpital militaire où il avait séjourné pendant quelques jours ; et encore, ceux-là avaient l'air plus propres.

Son air perdu au milieu de la foule fut remarqué par un homme qui l'interpella depuis son bureau :
" - Que voulez-vous monsieur ?
- Je suis le capitaine Wirrmann. J'ai été affecté récemment à la Kriegsmarine et l'on m'a demandé de venir ici...
- Je vois. Laissez-moi trouver votre dossier."

L'homme s'éclipsa au milieu de la foule. Pour patienter, Manfred s'adossa au bureau et porta son attention sur la décoration du hall : très haut, avec de grands drapeaux pendus au mur et des escaliers immenses conduisant à une passerelle dominant la salle. Quelques tableaux venaient compléter la décoration générale qui laissait planer une atmosphère chaleureuse sur la myriade blanche. Certaines personnes qui passaient à proximité lâchaient d'ailleurs quelques mots totalement inouïs : timonerie, officier de quart, vigie,... Lui qui n'avait jamais fait la différence entre un croiseur et un destroyer, il se demanda bien ce qu'il faisait à l'amirauté. L'homme apparut soudain un dossier à la main, comme pour l'empêcher de se poser davantage de questions.
"- Bien, voyons votre affectation... Votre navire sera le Kolibri basé à Brest.
- Comment ?! Il doit y avoir une erreur... on m'a assuré que je bénéficierai d'un commandement ici-même, à Marseille. D'ailleurs, j'ai déjà effectué les démarches pour intégrer la 6ème flotte opérant en Méditerranée. Pourriez-vous modifier mon lieu d'affectation je vous prie ?
- Ah... Nous allons voir ce que nous pouvons faire."

Sur ces mots, l'homme disparut à nouveau en laissant Manfred seul. Ce dernier constata qu'entre la Wehrmacht et la Kriegsmarine, l'administration en était au même point... toujours à la ramasse.



( HRP : Ce message ne se veut pas insultant vis-à-vis des administrateurs )