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Karl Zötiswitz
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Fort coup de vent
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Ven 04 Déc 2009, 21:46
-«… et aussi sûrement que le soleil se couche chaque soir sur le lointain horizon, père trouvera en sa nouvelle identité le repos qu’il a si longtemps contesté. »

Chacun joignit ses mains et salua avec un profond respect le défunt. Et, parmi le senteurs d’encens, et transporté par la si légère brise matinale, un larme fébrile vint se déposer délicatement sur l’encre rouge de la pierre tombale. Tandis que son père rendait ses derniers hommages à son fils aux cotés des officiers de l’Armée Impériale, les supérieurs du soldat déchu, venus afin de le couvrir de la gloire militaire qu’il avait défendu durant son existence, Kenshin étreignait sa mère si fragile, et anéantie. Il la serrait, tout en observant d’un œil méprisant tous ces hypocrites, qui présentaient sans sincérité leurs condoléances douteuses, avant de rentrer se mettre au chaud devant leurs cheminées de marbre, sous leurs manteaux de vison. Si peu avaient encore du mérite, si peu. Kenshin, le cadet et le dernier de trois frères, dans son uniforme de la Marine Japonaise, salua son neveu, et reparti en arrangeant un peu sa coiffe raccompagner ses parents jusqu‘à la demeure familiale.


Quelques jours plus tard…


-« Vos états de services sont impressionnants, il faut le reconnaître. Mais là n’est pas le problème. Pourquoi vouloir tant faire carrière sous l’eau, alors que votre expérience n’a d’acquis qu’en surface ? Voilà la question que je me pose. »


Le capitaine Tokugawa resta impassible devant son supérieur. Il ne semblait pas sûr, et ce n’est qu’après quelques secondes transpirant l’hésitation qu’il parvint à s’exprimer.

-« Il est vrai que mon expérience à bord d’un submersible est restreinte qu’à de primaires habitudes que j‘ai pris au cours de quelque excursion sous les vagues, mais je ne peux que faire remarquer mes capacités d’adaptation à tout milieu afin de rassurer l’amirauté. La raison qui m’a portée à faire ce choix est la suivante. Sur mer, les américains ont connus des victoires, comme des défaites foudroyantes que leur a infligé l’empereur. Je pense que sans la merveille de technologie qu’est le Kaidai VI, la guerre serait au beau fixe. Seul notre suprématie sous-marine parviendra a nous mener à la victoire. Je veux faire parti des hommes qui ont un rôle, mon souhaits le plus grand est de faire parti de ceux qui font bouger les choses. »

Le vice-amiral semblait septique. Il semblait avaler une de ces cuillérées amer de déception jusqu’à être étouffé par l ‘envie de la recracher.

-« Comprenez que les places à bord de sous-marins deviennent rare, et que je dois recruter avec de fins critères qui conduira les vaisseaux de la Marine Impériale », répondit-il en allant se rassoire derrière son bureau.

Kenshin retira son regard des médailles de l’officier et alla le poser sur le parquet, en ôtant le sourire qu’il se forçait à esquisser pour bien paraître. Et c’est naturellement que le voile indécis qui couvrait ses dernières paroles s’enleva.

- «Vous savez… j’avais deux frères. Nous étions tout trois engagés dans une branche différente de l’armée de l’empereur. Mon aîné est mort lors du raid de Pearl Harbor, il y a presque un an de cela. Nous avons enterrés le second il y a peu: son corps a été rapatrié depuis les îles Marshall où il a perdu la vie en défendant son poste. Voyez vous, la plupart des japonais seraient volontiers de donner leur vie pour la défense de l’Empire… mais pas moi. J’ai le sentiment de devoir faire plus. Ma destiné, comme celle de mes frères, et d’offrir ma vie en attaquant les ennemis de l’Empire. La voici, ma raison. Je ne veux pas d’un modeste croiseur afin de protéger nos eaux des offensives ennemies, non, mais du plus mutilé de vos sous-marins afin d’aller accomplir la tâche qui ma été confié par les cieux. »

Le capitaine Tokugawa était inspiré, et versé ses paroles tel des vers déclamés par un poète. Son interlocuteur les buvait, et s’en fut à son tour d’esquisser un sourire.


Le jour suivant…


Une voiture stationna brièvement prêt d’un hangar au bord des quais de la bases navales de Rabaul. Kenshin Tokugawa descendit, et se dirigea vers l’imposante porte métallique, en se coiffant de sa casquette. Il tomba nez à nez avec un sous-marins Kaisho, soutenu par de grandes infrastructures d'acier. Des bruits métalliques retentissaient dans des gerbes d’étincelles, entrecoupés par les cris des mécaniciens qui y travaillaient. L’un d’eux, en voyant les galons sur la veste de l‘officier, stoppa sa tâche et ôta son écran facial de devant son visage.

-«Vous êtes le nouveau capitaine ? »
, demanda-t-il, alors que Kenshin, perdu dans ses pensées et dans ses rêves éveillés par la simple vision du cigare d’acier, souriait déjà.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Lun 05 Avr 2010, 15:03, édité 5 fois
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Sam 05 Déc 2009, 19:45
Chapitre 1: Tous à l’eau !


Kenshin Tokugawa vagabondait dans les couloirs étroits du Ro-41, un sous-marins de la classe Kaisho, tout en tentant de trouver ses quartiers. Son premier objectif fut rapidement atteint. À vrai dire, il aurait été difficile de se perdre dans un si petit bâtiment.

La décoration était précaire. Un peu de rouille sous les jointures nuançait les teintes de la salle grisâtre, et une odeur nauséabonde de sushi déshydraté donné un peu de relief à l‘odeur monotone de moisissure du reste du vaisseau. Une petite lampe était délicatement posée sur ce qui semblait être une table de chevet, ou bien un modèle réduit d’un table de chevet. Une demi couchette tâchée et déchirée aller servir de dortoir au capitaine pour ses prochains mois de service, et de l’autre coté de ces 3m² trônait une armoire habitée par une civilisation de supella longipalpa. Kenshin y déposa son sac et parti immédiatement vers la salle de commandement.

-« Capitaine, nous n’attendions plus que vous et vos ordres, débuta l’officier navigateur.
-Tout est prêt ?, rebondit le capitaine du Ro-41.
-Nous sommes paré et chargé, capitaine.
-Alors prenons la mer ! »

Une secousse fit trembler le sol et tomber les dossiers des officiers de liaison postés à la radio. Chacun se tint aux parois du submersible, ou bien à ce qu’il pouvait, jusqu’à ce qu’il redevint stable. Et s’en fut fini. Voilà que Kenshin venait de faire ses premiers mètres dans la mer, à bord d’un sous-marins sous son commandement. Une odeur de victoire lui chatouillait les sinus, et un goût de liberté ses papilles…

-« Capitaine, capitaine !, s’écria une voix derrière le commandant Tokugawa, qui sortit brusquement ce dernier de ses pensées. De l’eau s’infiltre dans le compartiment moteur !
-Comment est-ce possible ?, s’étonna Kenshin.
-La rouille, monsieur !, répondit son interlocuteur.
-Très bien, dites aux mécaniciens de se pencher sur le problème. »
Le subalterne partit en hâte en saluant le capitaine.
-« Pleine vitesse, monsieur Nakamura, nous n’avons pas de temps à perdre !, reprit ce dernier.
-Nous sommes déjà à pleine vitesse capitaine.
-Pardon ?… eh bien, le voyage jusqu’à Singapour risque d’être long…
-Nous devons d’abord faire halte à Soerabaja. Nos soutes ne peuvent pas transporter le carburant nécessaire pour atteindre Singapour… »

Tandis qu’une grosse veine sillonnait l’arcade de Kenshin, il prenait une douche froide, et il préféra retournait dans ses quartiers.


-« Capitaine, de la rouille bouche le tube 3 ! »


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Lun 15 Fév 2010, 01:37, édité 7 fois
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Sam 12 Déc 2009, 23:28
Chapitre 2: Le requin silencieux



La nuit était tombée sur la Mer des Salomon, qui était victime du harcèlement incessant des impacts de la pluie. Les derniers rayons du soleil disparurent derrière l’horizon en laissant leurs derniers reflets sur l’océan s’évaporer au gré de l’obscurité ténébreuse de la nuit. On ne voyait désormais plus rien. Le noir total avait envahit la région, tandis que les bruits assourdissant des éclairs se mêlaient aux explosions aléatoires des combats qui se livraient depuis Rabaul jusqu‘à Gili Gili.

La vigie du Ro-41 tentait tant bien que mal de percevoir quelque chose à travers le voile épais des innombrables gouttes envoyées depuis les cieux. Et plus le submersible avançait, et plus une silhouette de ce qui semblait être une vedette lance-torpille se dessinait. L’un des matelot sur le massif enfila une paire de jumelles pour tenter d’identifier le contact, tandis qu’au même moment, l’officier en charge de la communication traversait en courant les couloirs étroits du bâtiment.
-« Monsieur, un message de détresse !, s’écria ce dernier une fois arrivé en salle des commandes.
-Donnez moi ça. »

SOS X Demande d’assistance de toute urgence X D’importantes voies d’eau nous empêchent de manœuvrer X Destroyer ennemi au nombre de trois peut-être plus X

Sur le pont, la vigie réglé à l’aide d’une molette la visibilité au travers des lentilles de ses jumelles. Une fois le flou dissipé, il pu observé, grâce à la lumière d’un feu qui s’était déclaré sur le bâtiment japonais, un Gyoraitei, un feu si intense que le déluge lui-même n’arrivait à éteindre, les mouvements d’un destroyer classe Allen M. Sumner qui s’acharnait sans pitié sur ses adversaires japonais.

Les matelots à l’extérieur du Kaisho rentrèrent rapidement dans le sous-marins, tandis que celui-ci amorçait sa plongée.
-« Mettez nous en plongée périscopique et hissez le périscope d’attaque. », ordonna Kenshin Tokugawa, d’un ton grave et impassible.
Une alarme retentit à bord. Les quelques matelots qui espéraient se reposer se réveillèrent rapidement, et chacun s’affala sur son poste de combat. Le capitaine regarda dans le périscope: il n’y avait presque rien. Seulement la lueur du feu qui s’éteignait peu à peu selon la profondeur à laquelle le navire japonais sombrait. Puis le noir total. Le Ro-41 naviguait désormais selon les écoutes du sonar et de l’hydrophone, qui permettait au navigateur de situer sur la carte l’emplacement du navire ennemi.

-« Gisement 29 à 700 mètres, informa le sonariste au capitaine, qui orienta le périscope en conséquence.
-Rectifiez notre course cap 101 et passez en vitesse 3/4. »
Le Kaisho rectifia sa trajectoire, lentement, et son sillon s’atténua. Dans la salle des commandes, l’officier en armement calculait les solutions de tirs en à partir des rapports fréquent du sonoriste et de l’ingénieur en barymétrie.
-« Passez moi la salle des torpilles, demanda le commandant Tokugawa, toujours l’œil dans le périscope d’attaque.
-Nous sommes dans l’axe. Profondeur: 3 mètres, gisement 31, expliqua le spécialiste en armement.
-3 mètres, gisement 31, répéta Kenshin à l’interphone. Tirez, immédiatement ! »
Et s’est ainsi que trois torpilles foncèrent vers le destroyer américain. La tension était à son apogée dans la salle de commandement, pendant les quelques secondes durant lesquelles les torpilles traçaient leur route. Puis, deux explosion retentirent.

-« Impact affirmatif pour deux torpilles, mon capitaine !, s’écria le sonariste, l’oreille sur l’hydrophone.
-Faites partir la quatrième torpille sur le champ, s’écria Tokugawa après avoir lancer un regard glacial à son officier en armement.
-Capitaine, la quatrième torpille est bloquée ! Le tube trois est encore bouché par la rouille ! », répondit le second classe dans la salle des torpilles.
La panique semblait s’installer à bord, le rechargement aller prendre trop de temps, et le destroyer anti-sous-marins commençait déjà à sonder les eaux. Le bruit régulier des ondes sonores qu’il émettait glaçait le sang de chaque sous-marinier.
-« Plongée d’urgence ! Vite ! »
Le sous-marins piqua soudain du nez, et l’aiguille chargée d’indiquer sa profondeur semblait devenir folle.
- « Immersion à 160 pieds, capitaine.
-Réduisez la vitesse à 1/3 et virez à bâbord sur 90°. Stoppez toute activité à l’intérieur du sous-marins jusqu’à nouvel ordre. Nous ne devons plus faire aucun bruit »
, chuchota Kenshin Tokugawa.


Dernière édition par Karl Zöstwitz le Mar 19 Jan 2010, 18:46, édité 3 fois
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Dim 13 Déc 2009, 00:21
Chapitre 3: Coupure profonde



Cette nuit là, un convoi stoppa sa course sur un petit port de pêche à quelque kilomètres au Sud de Rabaul. En descendirent plusieurs officiers de la Marine Impériale Japonaise. L’un d’entre eux, un lieutenant colonel, s’approcha d’une hutte pittoresque de pêcheur, typique de cette région de l’Empire Céleste. Mais avant qu’il n’atteignent la porte, Kenshin, qui avait entendu le ronronnement des moteurs des Kurogane, sortit de l’habitation observé par quelques locaux intrigué par l’activité si rare en cette partie du monde. Il n’avait pas son illustre uniforme de capitaine, cette fois, mais il était vêtu de quelques bouts de tissu précaires et il était enroulé dans une serviette, tremblent sous l’air froid de l‘océan et la pluie divine.
-« Est-ce que cela va aller ?, demanda l’officier supérieur à Tokugawa. Monte, tu me racontera en chemin. »
Les deux hommes grimpèrent dans le véhicule qui accéléra essoré par quelques blindés et véhicules légers.
-« Je t’écoute, informa le lieutenant-colonel.
-…Alors voilà… tout à commencer au moment où…

Les intervalles entre les ping de l’ASDIC étaient de plus en plus court. La terreur était à son apogée sous les eaux: il n’y avait rien d’autre à faire que d’attendre, écouter… et prier. Et soudain, un tremblement secoua entièrement le Kaisho. Les sous-mariniers tombèrent à terre, et un bruit sourd fit bondir l’hydrophone. J‘hurlai alors « Plongée à 75m, immédiatement ! » On essaya de me raisonner en me disant que la coque ne résisterait pas. Mais je rétorquai « C’est un ordre, vous m’entendez ? Un ordre ! » Et le submersible continua sa plongée jusqu’à atteindre 250 pieds.

Le bruit sinistre de l’acier qui se plie pesait sur les marins. La coque à l’extérieur cédait sous la pression. Mais le calme semblait être revenu. Les explosions s’éloignait, et devenait de moins en moins perceptible. L’opérateur radar se risqua à dire « Je cois qu’il est parti ». Mais, au moment où je lui répondis que nous l’avions échappé belle, une violente secousse fit trembler à nouveau le bâtiment. Mais cette fois, il était bel et bien touché. Les lumières s’éteignirent au profit de l’éclairage rouge de l’alarme qui s’était mise à retentir. Une voie d’eau importante c’était ouverte près du massif, et l’eau commençait à envahir les locaux en débutant par la salle des machines, entraînant le Ro-41 au font de la mer.

C’était la panique total, l’eau s’infiltrait, les instruments étaient défectueux, et le sous-marins était dans son entièreté inutilisable. Une autre explosion atteint de plein fouet l’épave du Ro-41. Un tuyau d’air comprimé céda et vint se loger dans l’abdomen du médecin de bord, maculant le mur de son sang. L’eau commençait peu à peu à rougir: l’équipage périssait peu à peu. La pression des fonds des océans agrandissaient la brèche dans la coque. Et très vite, le sous-marins se posa dans les profondeurs.

Je parcourais les couloirs jusqu’à atteindre le sas. Mais à peine je déverrouillai la porte que celle-ci s’ouvrit sous la pression de l’eau. Le niveau monta très vite, et je dû prendre une dernière bouffée d'air avant que je ne sois entièrement submergé. Je nageai jusqu’à la réserve à oxygène, m’emparai d’une bouteille puis sortit de la brèche avant d’ouvrir la valve qui retenait le gaz. Sous la pression, la bouteille fut propulser et me permit, alors que j’étais bien accroché à celle-ci, de remonter rapidement la centaine de mètres qui me séparait de la surface.

Une fois que j’étais remonté à la surface, je remarquai que le destroyer classe Allen M. Sumner patrouillait encore. Il observait les débris qui remontaient à la surface grâce à un projecteur. Son équipage avait du m’entendre quand j’ai repris mon souffle, et ils ont essayais de me repérer. J’ai du à nouveau replonger pour ne pas me faire repérer. Ils ont balayé la zone pendant presque une minute. Je me suis presque noyé en attendant qu’ils pointent leur lumière ailleurs. Ils ont ensuite rejoint le reste de leur formation. Moi, je me suis accroché à une planche de bois.


Ensuite, la seule chose dont je me souvienne, c’est de me réveiller sur le bateau de pêche japonais. »


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Dim 04 Avr 2010, 01:08, édité 1 fois
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Sam 06 Fév 2010, 12:38
Chapitre 4: 3 milles plus tard



Les rayons du soleil voguaient aux côtés du Ro-41 sur les flots calmes des mers du Pacifique. Les tons rouges orangés du ciel venaient se refléter sur les eaux dans une démonstration de beauté exquise tandis que le chant des vagues chatouillait les tympans du capitaine Tokugawa telle une légère berceuse qu’on chante pour endormir un nouveau né. Une légère brise venait caresser le visage du capitaine, tendant à harmoniser cette symphonie de sons et de couleurs.

Kenshin était sur le pont du Kaisho et observait l‘horizon qui se perdait dans les cieux au-delà des océans. Accoudé à la rambarde il écoutait le silence et sentait cette douce odeur saline de liberté. Et, quand le relief des terres rugueuses crispa l’innocent visage de l’océan, se fut comme cette alarme qui chaque matin retenti à bord du Kaisho et qui rappelle à chaque sous-marinier ce pourquoi il est là.
-« Lieutenant, engagea Kenshin en gardant les yeux fixé sur les reflets du soleil.
-Oui, capitaine ?, répondit le sous-officier.
-Dites au navigateur de passer en immersion périscopique.
-À vos ordres, capitaine. »
, conclut ce dernier, en saluant Kenshin, avant de descendre par l'écoutille.

Une sonnerie retentit peu après. Une certaine activité s’installa sur le pont. Les servants des canons de 20mm et les observateurs postés sur le massif rentrèrent a l’intérieur du Ro-41 en pressant le pas, mais en veillant à ne pas déranger le capitaine qui restait toujours face à la vaste étendue d’eau qui trônait devant lui. Certains auraient pu le décrire comme défiant les mers: il la regardait, droit dans les yeux, et n’attendait qu’une réponse qui ne vint jamais. Et quand le sous-marins amorça sa descente et que l’eau commença à submerger sa proue, il ôta enfin ses yeux de l’horizon et se dirigea vers l’écoutille.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Sam 20 Fév 2010, 01:05, édité 1 fois
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Mar 09 Fév 2010, 20:40
Chapitre 5: Gisement 0



Les longues gouttes de pluie formaient un voile épais qui recouvrait les mers d‘une légère teinte pâle par-dessus l‘obscurité ténébreuse de la nuit. Les vents puissants harcelaient sans cesse le massif du sous-marins alors que celui-ci peinait à évincer les vagues déchaînées de la mer de Salomon dans un brouhaha sépulcral. La vigie cherchait en vain le moindre mouvement vagabond, la plus petite lueur qui se serait égarée dans cet univers nébuleux d’eau et de fer, mais laissa finalement son échec s’effacer dans la nuit. Kenshin était lui aussi sur le kiosque, et aidait désespérément ses hommes à trouver un quelconque événement, le plus petit, dans ce sombre océan, s’aidant d’une boussole dégoulinante et d’une carte imbibée de la pluie froide que les faibles rayons de lune parvenaient encore péniblement à éclairer. Mais c’était peine perdue, et lorsqu’il ôta sa paire de jumelles de devant ses yeux, sur son visage fatigué pouvait se déchiffrer une anxiété presque illisible.
-« Où est-il ?… », murmura le capitaine Tokugawa profitant du vacarme de la mer pour couvrir ses paroles.
Un officier de troisième classe se précipita soudainement dehors, ralenti par les violente secousses combinées des rafales de vent et des menaçantes vagues qui malmenaient le submersible. Se tenant à la rambarde, il atteignit avec peine son supérieur hiérarchique.
-« Capitaine !, hurla ce dernier afin de se faire entendre à travers les cris de la tôle du Kaisho.
-Qui y a-t-il ?, demanda Kenshin du même ton que son interlocuteur.
-Nous venons de recevoir un message de détresse du Shoguna. Il a été intercepté par un destroyer ennemi au large de Gili-Gili. »
Bien que les nouvelles n’étaient pas les meilleures du monde, Kenshin avait désormais des réponses à certaines de ses questions qui enlisaient jusque là son analyse.
-« Rentrons avant qu’un de nous ne finisse pas dessus bord. », conclut finalement le capitaine Tokugawa en désignant du doigt l’écoutille au sommet du massif.

Sur les mers du Pacifique Silent-Hunter-4,T-Y-4966-3
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Ven 12 Fév 2010, 22:53
L’aube se réveillait peu à peu tandis que l’océan lançait déjà ses gazouillis au gré de la si légère brise matinale. À quelques centaines de kilomètre de l’épaisse forêt de Nouvelle-Guinée éclairée timidement par les premiers rayons du soleil dépassait le périscope d’observation du Ro-41. À l’intérieur, un immense silence résonnait: en vitesse full, le bâtiment japonais se rapprochait dangereusement de la dernière position connue du Shoguna.

Seulement quelques instants après, le torpilleur classe Tomozuru, le Shoguna, croisa la vue périscopique du submersible. Le capitaine avait effectué une manœuvre d’échappement qui lui avait permis de fuir le combat. On pouvait facilement apercevoir les quelques dommages au niveau du pont du navire causés par la bordée d’obus de calibre moyen qu‘avait tiré le destroyer britannique. Très vite aussi, les silhouettes distinctes de trois nouveaux bâtiments de surfaces se dessinèrent sur l’océan régulièrement masquées par les vagues qui se glissaient devant le réticule du périscope. Ils arboraient tout trois le pavillon du Commonwealth britannique. Mais tandis que les formes floues d’un aviso et d’un destroyer s’éloignaient, celles plus petites d’un patrouilleur type Elco77 gagnaient en netteté au fur et à mesure qu’elles se rapprochaient du torpilleur japonais.
Quelle insouciance ! Même face au Shoguna seul le capitaine britannique aussi téméraire soit il n’aurait pu porter sa nation à la victoire. L’écart du rapport de force était trop abyssale. Et tandis que le vaisseau ennemi poursuivait sa course effrénée, l’équipage de Kenshin hissait déjà le périscope d‘attaque, et le Kaisho perdait de sa vitesse.

-« Patrouilleur Elco77, gisement zéro, quarante nœuds, mille cent mètres. Se rapproche. »
Le submersible était inondé des récurrents rapports du sonariste. Kenshin gardait l’œil dans l’oculaire et épiait chacun des mouvements de la proie.
-« Situation ?, demanda ce dernier sans se défaire de l’objectif.
-Parés à faire feu, indiqua un opérateur en contact avec la salle des torpilles.
-Je rentre les paramètres de tir », continua l’officier en armement.
L’adrénaline s’accumulait. La fréquence respiratoire de Kenshin s’accrut.
-« Patrouilleur Elco77, gisement zéro, quarante nœuds, mille mètres. Se rapproche. »
L’équipage ressentait désormais chaque seconde. Le temps semblait infini. Kenshin était fixe et n’avait de pensées que pour le bâtiment britannique. Il notait chacun de ses mouvements, la moindre activité perceptible au point de ne plus cligner les yeux, au point de ne plus rien entendre, ni les tapotements de ses hommes sur les claviers ni les rapports de situation du sonariste. Il faisait désormais corps avec le submersible.
-« Patrouilleur Elco77, gisement zéro, quarante nœuds, huit cent mètres. Se rapproche. »
Ça y est. Le capitaine britannique est à portée, encore inconscient du danger. Ce n’est plus qu’une question de secondes.

-« Tube 1, feu ! »
L’ordre avait été donné, les sous-officiers s’exécutèrent. En dehors du cigare d’acier une torpille type 92 s’élançait de tout son long dans les eaux bleues du Pacifique. Elle gagnait en vitesse et se dirigeait désormais droit sur le patrouilleur britannique.
-« Impact dans cinquante secondes. », commenta un des officiers.
Et les secondes s’écoulèrent. D’abord les dix première, ensuite les vingt suivantes. Puis se fut le moment. Dans le périscope Kenshin observa la torpille percer la coque de la cible dans une explosion foudroyante. La proue du patrouilleur était estropiée et une importante voie d’eau s’ouvrit le laissant s’enfoncer sous son poids dans les profondeurs.

Des cris de joie remuèrent la salle de commandement: c’était la première victoire du Ro-41. Kenshin souriait tandis que le reste de l’équipage se félicitait mutuellement. Le périscope d’attaque fut replié et la vitesse augmentée. Le sous-marins japonais passa proche de l’épave de sa proie qui s’enfonçait encore jusqu’à atteindre le fond de l’océan. Il garda son cap. À l’intérieur, la joie fut éphémère. Le silence de bord fut à nouveau ordonné: plus loin, les silhouettes des deux autres navires du Commonwealth étaient encore perceptibles.


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Ven 19 Fév 2010, 00:51
Chapitre 6: Blocus de Gili-Gili


Déjà quatre jours et quatre nuits s’étaient écoulés depuis le naufrage du patrouilleur anglais. Cette dernière semaine avait été très éprouvante. À l’exception de rares haltes le submersible japonais Ro-41 était resté sous le couvert des profondeurs ne laissant émergé qu’un discret œil qui perturbait la danse naturelle des vagues, bien souvent lui-même recouvert part l’écume légère de la houle. L’équipage avait l’air de poissons hors de l’eau: sous une chaleur écrasante il n’avait de possibilité de se laver qu’à d’occasionnelles occurrences et se reposer n’en devenait que plus difficile dans des conditions d‘hygiène précaires. Kenshin, quant à lui, ne partageait que peu de temps avec le reste de son équipage. Il restait enfermé dans ses quartiers où il remplissait les lignes du journal de bord. Il écrivait parfois des missives destinées à ses parents qu’il déposerait au bureau de l’amirauté à la prochaine halte, mais le plus souvent il compulsait des bouquins, des archives d’anciens journaux de bord tenus par les capitaines de submersibles de la Kaiserliche Marine durant la première guerre mondiale, et même parfois ses propres archives du temps où il servait à bord des cuirassés japonais. Personne n’avait le droit de le déranger si ce n’était pas de la plus haute importance, ou bien si ce n’était pour lui apporter son café; et si on avait le malheur de l’importuner alors qu’il composait une carte, le concerné se retrouvait rapidement à récurer les toilettes collectives.

Extrait du Journal de bord du Ro-41, le 14 Février 1944 a écrit:Aucune perturbation n’avait été notée durant la nuit. La signature sonar de l’aviso britannique de classe « Black Swan » a disparu à 00h03. D’après notre expert sonariste, le vaisseau partait en direction de l’Ouest vers Gili-Gili, ce qui est très probable après les dégâts que nous lui avons infligé la veille.

Troisième jour de plongée.
5h30, l’équipe de veille vient d’être relevée. À l’intérieur la température s’élève à 39°C. La chaleur est de plus en plus insupportable, mais les réserves d’eau sont encore assez denses pour tenir quelques jours de plus. Les récentes averses en surface avaient permis de remplir nos cuves avant la plongée. J’ai cependant demander à ce que l’eau soit économisée, on ne sait pas combien de temps nous resteront en plongée. Actuellement, la mer est plutôt calme et le ciel bleu. Les conditions sont idéales pour la navigation c’est pourquoi j’ai demander aux sous-officiers de redoubler de vigilance: les convois ennemis peuvent peut-être prendre la mer.

8h00, le cuisinier nous a offert une soupe miso, fade comme du pain mouillé pour ne pas changer, accompagnée d’un peu de riz et de quelques condiments pour le petit déjeuner. C’est pas la joie, mais l’équipage à l’air de s’être habitué à la nourriture distribuée à bord. Au réfectoire, l’un des mécaniciens à eut une altercation avec un des opérateurs radio. Une histoire d’eau à ce que j’ai compris, quoique je n’ai pas vraiment essayer de trouver quel était le responsable. Je les ai isolé dans leurs chambres et ai mis en garde les témoins de la scène. Cela ne me plait pas, mais je dois être intransigeant surtout en ce qui concerne la discipline.

La matinée a été calme. 11h40, j’ai ordonné de changer de cap de façon à ce que l’on se rapproche de Gili-Gili. Nous allons au contact de l’ennemi. Je doute que nous soyons en mesure de porter un gros coup aux britanniques, surtout depuis que le reste de la Dansai Kantai Asakaze s’est replié sur Lae en attendant de réarmer, mais notre présence peut avoir un effet psychologique négatif sur les capitaines encore à Gili-Gili qui souhaiterait sortir de la baie.

Quelqu’un frappa à la porte des quartiers de Kenshin. Celui-ci posa son stylo et referma le journal en gardant la main sur la page qu‘il écrivait.
- « Entrez », autorisa le capitaine.
Un sous-lieutenant ouvrit la porte et se présenta dans la pièce éclairée par la lumière fébrile d’une paire de bougies qui trônait sur la table. Il salua son supérieur.
- « Nous avons un contact sonar, expliqua celui-ci.
-Japonais ?
-Je ne crois pas, monsieur. »

Kenshin fit signe à son subalterne de disposer. Ce dernier s’exécuta et se retira en fermant délicatement la porte derrière lui. Le capitaine Tokugawa rouvrit son journal et finit la phrase qu’il était entrain de tourner avant d’être coupé, puis partit pour la salle des commandes.

Extrait du Journal de bord du Ro-41, le 14 Février 1944 a écrit:Le patrouilleur britannique m’a laissé sur ma faim. Je n’ai pas l’intention d’en rester là.
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Ven 19 Fév 2010, 19:31
Kenshin était comme toujours dans ses quartiers. L’électricité devait être économisée afin de prévoir les prochains jours sous les flots, c’est pourquoi l’ampoule qui pendait au plafond était éteinte. L’éclairage était assuré par deux bougies dégoulinantes de cire épuisées par l’usure qui étaient posées dans un coin de la table sur laquelle Kenshin s’employait à son travail. La faible lumière orangée dansait au gré des flammes rendant les murs et le mobilier presque vivants. Près du foyer, Kenshin était installé. Il sortit d’un tiroir un petit livre bleu, sobre, d’où dépassé un signet. Il l’ouvrit à une page encore vierge et s’empara de son stylo plume qui reposait dans son étui.

Extrait du Journal de bord du Ro-41, le 16 Février 1944 a écrit:Cinquième jour de plongée. La chaleur est toujours aussi insupportable. Les conditions de vie sont malmenées et il faut que je sois ferme avec le reste de l’équipage pour réprimé les débordements. Mais je ne me voile pas la face: il faudra faire surface avant qu’il n’arrive à saturation, ou au moins faire une distribution d‘eau. Ce sont de bons gars. Presque aucun ne s’est plaint.

6h00, j’ai été faire mon inspection quotidienne en salle des commandes. Le sonariste a indiqué qu’une seconde signature s’est jointe à celle du destroyer que nous traquons depuis déjà deux jours aux environs de 3h, un aviso selon ses spécificités ou peut-être une frégate. Une grande partie de l’équipage est resté éveillée pour observer l’évolution de la situation en surface. J’ai ordonné à certains de se reposer. L’équipage doit rester frais afin d’être efficace. J’en ai profité pour jeter un coup d’œil dans le périscope. Il semblerait que nous nous rapprochons dangereusement de Gili-Gili.

8h23, nous n’avons pas pris de petit déjeuner ce matin: la situation à l’extérieur semble s’activer. La frégate britannique a pris un cap est afin de se diriger vers la mer des Salomon. Nous allons croiser sa route. J’ai demander à ce que l’on rectifie notre trajectoire de 53° selon un angle est et à ce qu‘on passe en vitesse 2/3. J’ai aussi demandé à notre expert sonariste de faire des rapports concernant la cible toutes les 3 minutes.

8h39, la frégate est à portée. Elle a une vitesse modérée. C’est parfait pour nous. Dans la salle de commandement, je pouvais lire la détermination sur le visage de mes sous-mariniers. C’est quelque chose qui fait plaisir à tout capitaine. L’officier en armement a passé les vingt dernières minutes à calculer des solutions de tir et à les mettre à jour selon les nouvelles informations que révèle le sonar, alors quand se fut le moment j’ai ordonné le tir depuis le tube 3.

8h40, la torpille a touché dans le mille. Une large voie d’eau s’est ouverte sur le flanc tribord de la frégate britannique. Cependant, le bâtiment est plus solide que prévu. Malgré une torpille particulièrement bien placée il tient toujours debout. Mais il est trop tard. Nous l’avons coupé dans sa course, il aurait donc fallu calculer d’autres paramètres de tir et se remettre dans l’axe. Nous sommes repéré, et avec un destroyer et une frégate sur le dos nous ne tiendront pas longtemps. J’ai ordonné à ce que l’on plonge à 50m et que l’on prenne un cap nord-ouest.

9h38, les échos sonar ennemis ont cessé d’émettre, ou bien sont désormais inaudibles. Nous sommes tirés d’affaire. Nous allons continuer sur notre cap et allons faire escale derrière une de ses îles au nord de Gili-Gili. L’équipage a bien mérité quelques heures de répit.
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Jeu 04 Mar 2010, 21:05
-« Quelle est la situation ?, engagea Kenshin en entrant d’un pas rapide dans la salle de commandement sans jeter un regard sur son officier second et en se dirigeant vers le périscope d’attaque qui avait auparavant été hissé.
-L’aviso ennemi n’a pas bougé depuis maintenant une heure et vingt minutes, capitaine », répondit le lieutenant en second en laissant sa place devant le périscope à son supérieur.
Kenshin prit position devant le périscope et ajusta le réticule pour qu’il se superpose au bâtiment ennemi. À l’intérieur du Ro-41, bien que le silence de bord rendait toujours l’atmosphère pesante l’équipage avait désormais pris l’habitude de ce genre d’approche et semblait moins impressionné par l’amplitude des événements.
-« À quelle distance sont-ils ?, reprit Kenshin.
-Neuf cents mètres, capitaine.
-Contactez la salle des torpilles. Dites leur de préparer les tubes un et quatre. »


L’officier s’exécuta, et à peine quelques secondes plus tard l’ordre fut donné. Deux sillons tranchèrent alors les vagues fonçant droit sur la proie encore inconsciente du danger. Puis, quelques secondes après, une violente explosion secoua la mer. Une large ouverture martelait désormais le flanc de la bête.
-« Pourquoi n’ai-je entendu qu’une explosion ?, demanda avec un certain ton le capitaine du Ro-41.
-La seconde à manquer la cible, une défaillance au niveau d…
-Bon sang !
, coupa à nouveau Kenshin. Remettez le submersible dans l’axe de tir.
-Capitaine, l’aviso va commencer à sonder les eaux…, essaya de résonner un des navigateurs.
-Ceci n‘était pas une suggestion, soldat, obéissez ou vous finirez pareil à notre cible ! »
L’œil perlant à la surface de l’eau sembla s’agiter un moment, et tout en gardant son regard posé sur la coque de l’aviso britannique il traça une courbe tendant sur la proue de ce dernier.
-« Cible à 300 mètres !, informa avec une voix tremblante le sonariste tandis que l’expert en armement s’échinait à calculer une nouvelle solution de tir.
-Ça vient ?, s‘impatienta Kenshin.
-C’est fait, répondit l’expert en rentrant les nouvelles données.
-Tube 2, feu ! »

À nouveau l’écume fut tailladée par l’empreinte de la torpille. Le sous-marins enclencha une manœuvre de plongée d’urgence. Puis, tandis que les premiers échos de l’ASDIC résonnait dans les couloirs humides du sous-marins japonais, l’anguille chassa l’ennemi dans le bruit strident de l’acier qui se pli. La dépouille du bâtiment britannique commença alors son tortueux périple vers le fond de la mer des Salomon. Le Ro-41, lui, s’éclipsa discrètement ne laissant comme signature de son passage qu’une épave aujourd’hui encore habitée par les victimes de la guerre.

Extrait du Journal de bord du Ro-41, le 18 Février 1944 a écrit:Nous allons lever le blocus: les soutes ne comptent désormais plus que deux torpilles et les tubes sont vides. De toute façon, nous n’aurions pu le maintenir en raison du manque de carburant. Nous rentrons à Lae.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Dim 13 Juin 2010, 18:39, édité 1 fois
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Lun 15 Mar 2010, 22:54
Chapitre 7: Quai n°14A


Quelqu’un frappa à la porte des quartiers de Kenshin.
-« Qui a-t-il ?, demanda alors ce dernier après avoir stopper ses activités.
-Nous arrivons en vu de Lae, capitaine », répondit une voix de l’autre côté de la porte.
Le capitaine Tokugawa se leva alors et se dirigea vers la penderie où il s‘empara d‘un imperméable et de son képi qu'il enfila. Puis, après s’être glissé dans une paire de gants en cuir, il sortit enfin dans le couloir où son second l’attendait. Ce dernier salua son supérieur, qui commença sa marche en n’y prêtant qu’une maigre attention, et le suivit.
-« Nous devrions accoster d’ici une demi-heure, capitaine, reprit-il.
-Avez-vous contactez les services portuaires ?, demanda Kenshin en marchant d’un pas rapide devant son subalterne.
-Oui, on nous envoie un remorqueur. »
Parcourant les couloirs humides du Ro-41, les deux bonshommes finirent par atteindre l’échelle qui menait à l’écoutille. Le capitaine grimpa en premier puis sortit enfin à l’air libre.

Les vagues ne semblaient que peu agitées pour selon qu’une pluie épaisse s’abattait sur le submersible. Les rayons de lunes qui traversaient le ciel par quelques perforations dans les nuages porteurs du déluge éclairaient de leur faible lueur le kiosque. Les matelots étaient pourtant tous sur le pont, ignorant la pluie, la savourant presque. L’un, nonchalamment assis contre le massif, avait allumé une cigarette et assouvissait sa vilaine habitude. D’autres faisaient une partie de chu-han bakuchi, un jeu de dés traditionnel japonais, ou encore se contentaient de discuter en attendant le moment tant attendu de l‘accostage.

Au loin, la silhouette illuminée de la capitale du Territoire de Nouvelle Guinée se dessinait peu à peu et formait une fine enveloppe que l’obscurité de la nuit n‘arrivait à percer. C’était l’étoile la plus brillante de la nuit, dont rêvaient tous les sous-mariniers, et la revoir était pour eux l’un des plus raffiné des soulagements. Des centaines de lumières papillonnantes à la surface de l’eau virevoltaient tel un vol de lucioles: Lae était en pleine activité.

Quelques unes de ces phosphorescences semblaient s’approcher et révélèrent une petite embarcation qui se dirigeait vers le côté bâbord du submersible. Le remorqueur profita de sa vitesse lente pour se positionner tout à côté. On hissa une petite passerelle afin d’embarquer à bord du Ro-41 que quatre hommes empruntèrent. L’un d’entre eux, un officier, se présenta à Kenshin et le salua.
-« Capitaine Tokugawa ?, demanda-t-il.
-Lui-même, répondit Kenshin en saluant à son tour son interlocuteur.
-Santõ Kaisa Ishizawa, on m’a chargé de vous ramener à bon port. »
Le capitaine observa les trois hommes du service portuaire de Lae accrocher le submersible au remorqueur pas de solides cordages sous les yeux impatients de son équipage.
-« Bienvenue à Lae, capitaine. », conclut alors l’officier avant que son bâtiment ne commence à guider le Kaisho sur les cinq cents mètres qui le séparaient encore des quais.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Jeu 01 Avr 2010, 22:31, édité 1 fois
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Jeu 01 Avr 2010, 22:20
L’équipage du Ro-41 attendant impatiemment de poser le pied à terre pour la première fois depuis des semaines pouvait désormais observer dans le détail, avec une certaine délectation, l’activité sur le port de la ville. Quelques voitures japonaises Nissan ou Suzuki arpentaient les routes pavées sous les lumières des réverbères, mais la majorité des riverains se dirigeaient à pied vers le petit bar situé face à l’océan où l’on pouvait s’adonner aux plaisirs simples de la vie, bravant la pluie pour ne pas manquer le premier verre de l’amitié. De l’autre côté, sur les quais, s’affairaient encore les pêcheurs à décharger leurs fraîches cargaisons de maquereaux et d’anchois sous la faible lueur des lampes à pétrole. Il était pourtant très tôt mais les plus matinaux des autochtones s’étaient déjà déplacé vers les éventaires munis de coquillages à troquer contre la marée à peine sortie des filets.

Le submersible se rapprochait de son terminus, d’une lenteur odieuse. Des officiers s’étaient présentés sur le quai marqué des caractères 14A. Kenshin était un peu gêné de laisser paraître l’indiscipline que suscitait la plus petite décélération en vu de l‘amarrage face à eux, mais il aurait été inhumain d’empêcher son équipage de s‘exprimer. Et quand la passerelle fut enfin hissée le bonheur atteignit son paroxysme.

Tandis que les sous-mariniers dégustaient enfin se goût de liberté, ne présentant que les salutations d’usages aux trois officiers tant ils étaient émoustillés, Kenshin se présenta avec tout le calme qu’il pouvait lui-même gardé à ses supérieurs.
-« Bienvenu à Lae, capitaine Tokugawa, commença l’un d’entre eux en le saluant.
-Merci, kaishõ-ho, répondit-il en renvoyant les salutations.
-L’amirauté vous fait savoir que vous pourrez profiter de quelques nuits de permission avant de reprendre la mer. Vous recevrez par ailleurs une nouvelle affectation dont les détails vous seront donnés au cours d’une entrevue avec le kaishõ, mardi à la première heure.
-Très bien, monsieur.
-Et dites à votre équipage de cesser ces exactions jusqu’à ce que vos quartiers vous soient indiqués, je vous prie, nous ne sommes pas une étable »
, conclut d’un ton un peu plus rigide un autre des gradés en observant d’un œil agacé l’équipage de Kenshin.
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Dim 16 Mai 2010, 01:40
Dans ce costume repassé, Kenshin se sentait frais. Rasé et propre, comme cela n’était pas arrivé depuis des semaines passées sous les mers, il avait la compréhensible sensation d’avoir troqué son ancienne peau contre une nouvelle, neuve et brillante. Il sortit du dortoir auquel il était assigné et quitta la base afin de prendre l’air et de profiter de cette éphémère sensation de fraîcheur qu’il devra quitter d’ici quelques nuits.

Arpentant les chemins boueux des rues pittoresques de la petite ville sous la légère bruine, il aperçut une lumière sortir d’un bungalow animé d‘une petite activité. Il s’y dirigea et entra. À l’intérieur, des individus frêles aux regards perdus étaient assis par terre. D’autres étaient étendus sur des tables profitant du maigre confort que leur procuraient quelques coussins, et fumaient à l’aide de longue pipe de bois. D’autres encore buvaient dans de petits verres coiffés d’une flamme bleuâtre une solution de laudanum et d’absinthe. Certains d’entre eux étaient des marins que Kenshin avait croisé sur les quais; mais il ne les dénoncerait pas. Il savait que la vie au large pouvait être pénible. Les gens associent bien souvent les soldats japonais à des hommes droits dirigés par le bushido, le code d‘honneur des samouraïs, mais ils en oublient que derrière ce stéréotype les japonais ne sont ni plus ni moins que des hommes.

Kenshin s’enfonça dans le bar. Les vapeurs de l’opium montaient à la tête, une légère fumée flottait au-dessous du plafond. Il s’approcha de ce qu’il estimait être le comptoir et s’empara d’un des verres qui y trônait. Il le bu d’une traite et s’oublia dans le délice de la béatitude.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Dim 23 Mai 2010, 22:23, édité 2 fois
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Dim 23 Mai 2010, 22:21
Attendant droit comme un i dans le bureau du Kaishō, mains dans le dos, Kenshin regardait les photos présentées sur la cheminée. Il s’agissait de photos de famille pour certaines. Sur une autre prenaient la pause les frères d’arme avec lesquels le Kaishō avait servi à ses débuts, devant un cuirassé datant de la guerre russo-japonaise. Mais, soudain, la porte du fond de la salle s’ouvrit brusquement. Lorsque l’officier supérieur entra, Kenshin se mit au garde-à-vous.
- « Repos, capitaine », engagea-t-il.

Tandis qu’il s’asseyait derrière son bureau, Kenshin observait une autre photographie sur laquelle deux hommes armés de harpons présentaient une baleine mortellement blessée.
- « Une partie de pêche à la baleine près de Béring en vingt-sept, reprit l’officier qui avait remarqué où se portait le regard de son subalterne.
-Belle prise, Kaishō, répondit sobrement ce dernier. Vous m’avez fait demander ?
-Tout à fait
, continua son interlocuteur en sortant un dossier marqué d’un « Top Secret ». Vous allez être réaffecté sur un sous-marins L4, l’I-61, et allez partir en reconnaissance au large de l’Australie afin de repérer les routes qu'empruntent les convois marchands Alliés. Nos unités de surface manquent cruellement de nouvelles informations, il est donc capital de parvenir à bout de cette mission. Vous serez épaulé par un de nos plus brillants sous-mariniers qui vous rejoindra au large de Gili-Gili. Toutes les informations qui vous seront nécessaires sont dans ce dossier. Vous embarquerez demain, à l’Aube. »

Il tendit les quelques fiches à Kenshin qui les saisi.
- « Des questions ?
-Non
, acquiesça le capitaine Tokugawa. J’ai cependant une requête.
-Je vous écoute.
-J’aimerais garder mon équipage.
-Négatif. Nous manquons de personnel sur le front Est. Votre équipage actuel va être transféré à Port Blair. »

Kenshin senti un goût désagréable d’amertume mais il n’était pas en position de négocier. Tant pis, la gloire de l’empire restait son objectif unique.
- « Vous pouvez à présent disposer. »
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Mer 16 Juin 2010, 17:14
Chapitre 8: Double impact

Sous le soleil brûlant du Pacifique, derrière l’une des innombrables îles de l’archipel océanien et parmi le bleu profond de l’océan louvoyait un destroyer américain. Il était en piteux état: un feu s’était déclaré et ravageait la salle radio tandis qu’une béante voix d’eau martelait son flanc droit. Son tirant d’eau était particulièrement élevé. Il semblait chercher quelque chose. Tel un buffle, il épiait, il reniflait, niant les blessures mortelles, il n’offrait à son agonie qu’un unique objectif qui l’obnubilait: celui de retrouver et d’envoyer par le fond le sous-marins du capitaine Tokugawa qui avait causé sa déchéance, tandis que sur son pont les membres d’équipage tentaient vainement d’éteindre l’incendie et réparer les avaries. Mais bien que le cloisonnement des compartiments inondés ralentissait la monté des eaux dans le corps caverneux du bâtiment américain, les rivets sautaient peu à peu sous la pression des courants l’emmenant vers sa morne fin.

À cinquante mètre, tapis dans l’ombre comme un rôdeur en fuite, le Ro-61 de Kenshin avançait lentement vers l’impunité sous le récurrent battement du sonar américain, un bruit profond et sinistre qui résonnait à travers les couloirs humides du submersible. Mais, alors qu’on se pensait sorti d’affaire, l’animal blessé en surface vit rouge et, jurant d’emporté avec lui son bourreau, arma ses grenades anti-sous-marines. La première commença son périple. Dans un bruit métallique strident elle roula sur le rack jusqu’à s’élancer de son plongeoir. Parcourant les profondeurs, elle cracha son venin dans une explosion qui provoqua une gerbe d’eau de plusieurs mètres en surface et un vent de panique sous les eaux qui fut bien vite justifié par les charges suivantes. L’une d’entre elles secoua violemment le L4 de Kenshin qui fut blessé d’une sérieuse voie d’eau vers sa queue. La salle des machines eut d’importants dommages et la coque se crispa sous l’onde de choc de l’explosion.

Le destin des deux lutteurs semblait tout tracé, un destin funèbre. Pourtant, alors que sur le destroyer américain on s’apprêtait à envoyer une seconde vague de grenades, un monstre sorti des abysses du Pacifique stoppa sa course: fonçant droit dans la voie d’eau du bâtiment une torpille japonaise traçait son sillon. Et lorsqu’elle arriva au terme de sa course, elle atteignit les cales où étaient entreposées les munitions. Une explosion foudroyante brisa le navire en deux qui sombra alors sans demander son reste.

Alors que l’épave du destroyer américain sombrait, emportant avec elle les cadavres de ses marins, le Kaidai III du capitaine Takeyama, l’ange gardien du L4 de Kenshin, et ce dernier firent surface. Les mécaniciens du Ro-61 se dépêchèrent de réparer les dégâts qu’il avait subit, tandis que les deux bâtiments japonais faisaient, après quelques présentations, et remerciements, d‘usages, enfin cap vers l’Australie.
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Dim 23 Jan 2011, 15:48
Le temps était clément ce jour là, sur les côtes australiennes du Queensland, près de Brisbane. La mer était calme, d’une limpidité élégante. Pas la moindre vague à l’horizon, pas même une ride, le Pacifique n’était qu’un vaste miroir dans lequel les cieux se reflétaient. Au loin, on ne parvenait plus à distinguer l’horizon: la mer se confondait avec le ciel en une étendue bleuté. Le soleil brillait haut dans le ciel. Pas un nuage à l’horizon, que les milliers de rayons solaires venant réchauffer le cœur des marins australiens à bord des croiseurs classe Caledon Apollo et Frobisher. Une belle et chaude journée, en somme, sur les deux bâtiments de la Royal Australian Navy où l’on était peu inquiété par les conflits qui faisaient rages bien loin d’ici. Non, en fait, ce n’était qu’une patrouille de routine sans grand enjeu stratégique, avec éventuellement une prochaine approche de Nouméa afin de faire les soutes, mais ils n’iraient guère plus loin. Et ces eaux étaient plutôt calmes: aucun navire marchand ne c’était fait attaqué depuis des mois. Non, les marins australiens pouvaient bien en réalité profiter de la clémence de la météo pour fumer une cigarette sur le pont supérieur sans risquer de subir la colère des officiers de quart.

- « Eh, Peter, tu viens t’en griller une ?
-C’est pas de refus. Je vais chercher mon paquet. »

Peter Keating et Mark Machin étaient deux boscos embarqués à bord de l’Apollo. Ils se connaissaient de longue date, ils venaient du même quartier tranquille de Campbelltown et avaient fréquenté le même lycée. Ils se sont enrôlés à peu près à la même époque, tous deux dans le but d’obtenir la fierté de leurs parents. En fait, ce ne sont que quelques unes des nombreuses similitudes qu’ils ont en commun. Le sort à voulu qu’ils soient aussi sur le même bateau. Le monde est petit, comme on dirait.
- « T’as du feu, demanda Mark en s’approchant de son ami qui s’était accoudé à la rambarde observant l’océan d’un air inspiré.
-Bien sûr », lui répondit ce dernier en sortant un briquet de sa poche.
Ils allumèrent leurs cigarettes, puis s’accoudèrent à nouveau côte à côte sur la rambarde.
- « Un vrai lac, pas vrai, reprit Peter au sujet de la mer bleu du Pacifique.
-Ouais. J’avais pas vu ça depuis mon premier embarquement. Ça doit faire dans les… trois ans. Quelque chose comme ça. »
Une brise très légère, trop pour faire flotter le fier drapeau du Commonwealth d’Australie, vint caresser doucement leurs visages. Un air salin frais et revigorant. Peter ferma les yeux, savourant avec délectation ce moment. Il était du genre à penser que les gens oubliaient trop souvent les plaisirs simples de la vie que l’on peut trouver partout et n’importe où, comme les biens faits d’un léger vent d’une journée d’été. Quand la brise s’estompa enfin dans les vastes espaces du Pacifique, il rouvrit les yeux et les plongea à nouveau dans l’océan. Soudain, quelque chose attira son attention. Une ride, comme une imperfection sur un bois d‘acajou finement poncé, une cicatrice sur la douce peau d’une femme. Il plissa les yeux pour tenter de distinguer ce que c’était. Comme un sillage qui se rapprochait, devenant chaque mètre plus menaçant. Puis, il comprit enfin, et il se mit à courir.

Dans la timonerie aussi c’était la panique. Le sonariste venait juste de repérer le bruit menaçant d’une hélice qui résonnait dans l’hydrophone: une torpille fonçait droit sur eux et atteindrait l’Apollo dans seulement trente secondes. Il se jeta sur le téléphone et prévint en urgence la salle des machines, qui tournait au ralenti ce jour là, par un temps si propice aux loisirs. Mais il était trop tard: les trente secondes s’écoulèrent et, dans un vent de panique et d’effroi, une explosion déchiqueta la proue du croiseur australien. L’acier se déchira, le parquet partit en éclats. Le frein du treuil de l’ancre bâbord céda et l’imposante masse de métal tomba à une vitesse folle dans les abîmes sous-marins. Sa chaîne arracha ce qu’il restait du gaillard avant. Une voie d’eau béante s’ouvrit et commença à inonder les coursives. Le bâtiment avait désormais vingt degré de gîte sur bâbord, et les matelots, paniqués, avaient du mal à garder de la cohésion dans leurs actions. Puis, aussi imprévisible que le destin, une seconde Type 96 vint toucher de plein fouet la poupe, cette fois. L’eau commença à s’engouffrer dans le compartiment machine, immobilisant le navire. L’explosion projeta les corps calcinés de valeureux marins australiens à des dizaines de mètres de haut. Cette fois, le navire s’apprêtait réellement à chavirer.

- « Cible atteinte, commandant !, se réjouit l’opérateur sonar dans le Kaidai III du capitaine Shinji Takeyama.
-Parfait ! », répondit avec enthousiasme le capitaine du submersible.
Celui-ci se précipita vers le périscope et y délogea son second. Il pouvait observait sa victoire: le navire ennemi se couchait lentement sur le flanc. Un feu ravageait son pont principal. Une des tourelles de 100mm explosa sous l’effet de la chaleur de l’incendie, aggravant plus qu’il ne l’était déjà l’état du navire en perdition. Il ne pouvait que difficilement distinguer l’équipage, mais pensait avoir vu une embarcation se sauvetage avoir pris la mer.
- « Il est encore à flot…, reprit-il en gardant l’œil dans le périscope. Appelez la salle des torpilles et dites leurs de préparer le tube trois.
-Commandant, le croiseur ne devrait plus pouvoir tenir très longtemps,
se risqua à dire l’officier en armement. Il sera au fond de l’eau avant la fin de la journée.
-Nous sommes proches des côtes australiennes, il faut l’envoyer par le fond rapidement avant qu’on leur envoie un remorqueur. Contactez la salle des torpilles. Immédiatement !
, se répéta alors le capitaine Takeyama.
-À vos ordres ! »

Alors que le glaive impérial allait mettre fin aux dernières heures du croiseur léger classe Caledon dans l’anonymat le plus total, à quelques kilomètres de là, le Ro-61 de Kenshin observait d’un œil avide son sistership, le Frobisher, qui venait de recevoir un message de détresse envoyé depuis l’Apollo. À bord, on s’activait, tout le monde se présentait en bon ordre à son poste de combat. Le bâtiment changea sa course pour rejoindre le port le plus proche, sans se douter une seconde qu’à seulement un petit kilomètre de là sommeillait le fer de lance de la marine impériale japonaise. Dans le Type L4 du capitaine Tokugawa, le silence régnait en maître. On n’entendait que le ronronnement léger des appareils de navigation et les tapotements de l’officier en armement qui observait de nouveaux calculs. Puis, il entra les paramètres de tir dans l’ordinateur et fit un léger signe de la tête à son supérieur.
- « Tubes un, deux et trois, feu, chuchota Kenshin en regardant le lieutenant qui s’était positionné près de l’interphone.
-Tubes un, deux et trois, feu », répéta ce dernier dans le combiné.
Puis, ce sont trois Type 96, les monstres les plus craints du Pacifique, qui s’élancèrent dans leur course jusqu’à la coque du Frobisher.
- « Impact dans une minute et trente secondes, commandant. », informa l’un des officiers en observant les aiguilles d’un chronomètre tourner.
Quelques instants plus tard, trois échos bien distincts retentirent, largement atténués par leur course jusqu’au Ro-61.
- « Impacts positifs ! », s’extasia le sonariste, casque sur les oreilles.
Dans le périscope, Kenshin pouvait observait la cible ennemie se briser en deux. Une des torpilles avait atteint le magasin. Les propres obus du croiseur australien avaient contribués à sa déchéance. Le Frobisher n’allait pas sombrer aussi lentement que l’Apollo. En seulement une poignée de minutes, le navire sombra. Le commandant du Type L4 laissa sa place à son second, un léger sourire au bout des lèvres, afin que lui aussi puisse voir le fruit du travail de l’équipage.

Ce jour là, deux nouvelles victoires furent gravées dans les mémoires de la marine impériale. Deux belles victoires, attestant de la supériorité de la force sous-marine japonaise sur ses ennemis. L’Apollo fut rapidement achevé par une dernière torpille, et rare furent les marins repêchés en vie par la Royal Australian Air Force. Mark et Peter furent tous deux tués par le premier impact du Kaidai III du capitaine Takeyama. Ils furent les premières victimes de ce nouveau succès. Oui, un glorieux succès… Peter laissa derrière lui son épouse et ses deux filles, et Mark ne connut jamais son fils qui vint au monde trois mois plus tard.
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Sam 02 Avr 2011, 11:44
Chapitre 9: L’écho raisonne mais ne trahit pas



L’océan à perte de vue… Voilà maintenant cinq longs mois que le submersible japonais I-161 Sakkaku voguait sur les mers impétueuses du Pacifique. Cinq long mois à traverser avec fierté les territoires du grand empire japonais, depuis Tokyo jusqu’en Papouasie, d’abord, allant même jusqu’à contester la quiétude des eaux territoriales australiennes à quelques milles seulement de Sydney, puis ensuite jusqu’à Singapour sur la péninsule malaise. Aucun des sous-mariniers qui naviguaient à bord du Kaidai IV n’avait eut la possibilité de fouler le sol délicat des terres impériales à aucun moment: ils allaient de ravitaillement en ravitaillement, le dernier en date ayant été effectué au large de Koepang renvoyant le submersible directement à sa prochaine mission. Depuis, il voguait sur une mer douce et calme en direction de Darwin, au Nord-Est de l’Australie, afin de dénicher un convoi Allié semble-t-il très important qui ne devait jamais atteindre sa destination. La vigie, barbue et mal peignée, comme le reste de l’équipage d’ailleurs et le commandant Tokugawa ne faisait pas entorse à la règle, était en poste sur le kiosque depuis bientôt quatre longues heures qu’il avait dépenser à scruter l’horizon, jumelle en main, en quête de la plus ridicule silhouette qui aurait pu se dessiner. Mais les seules choses qu‘elle trouva furent le soleil de plomb contre lequel elle n’opposait qu’un simple foulard blanc qu’elle avait placé sous sa casquette et une fatigue certaine qui découlait de ces longues heures de service et de cette chaleur déshydratante qui menaçait les réserves d‘eau du bâtiment. Au loin, l’océan restait désespérément lisse et monotone, jusqu’à ce qu’il ne se confonde avec le ciel.

La vigie n’attendait désormais plus qu’une chose, c’était qu’on vienne la relever afin qu’elle puisse aller fermer l’œil quelques heures. Les conditions de vie étaient très pénibles, et si c’est le confort de l’équipage qui en était la première victime la bonne qualité de son travail aussi en pâtissait. Difficile de se concentrer avec une telle chaleur et des habits imbibés de sueur au point que désormais la moitié des sous-mariniers préférer rester torse nu plutôt que de s’ennuyer à toujours prendre de nouvelles chemises.
- « Eiji ! », appela une voix depuis l’écoutille.
C’était le nouvel officier de quart sur le kiosque qui venait annoncer à celui déjà en poste qu’il pouvait poser ses jumelles et cesser de scruter avec obsession l’horizon.
- « Te voilà enfin !, soupira ce dernier. Je n’en peux plus de cette chaleur. »
La nouvelle vigie grimpa au sommet du massif afin de rejoindre son interlocuteur. Elle lui donna une tape amicale sur l’épaule.
- « Tu devrais aller te reposer. »
L’officier relevé saisit sa paire de jumelles et les porta une dernière fois à ses yeux.
- « Oui, je vais y aller. », conclut-il finalement en observant pour la dernière fois l’étendue bleuté qui leur faisait face.
Il tournait doucement sur lui-même, droit et solide, et suivait la ligne d’horizon. Quand soudain, une tâche noire se dessina enfin. Pas un de ces petits points à peine perceptible qui apparaissent au loin quand on s’approche d’un convoi ennemi, non. Là, il pouvait déjà percevoir la silhouette d’un navire de guerre qu’il aurait dû signaler il y a bien des minutes de cela.
- « Merde ! Y a quelque chose là-bas !, s’écria-t-il en montrant du doigt la direction du bâtiment non identifié.
-Fais voir, lui répondit sa relève en s’emparant des binoculaires et en les portant à ses yeux. Mmh… il est déjà près, comment ça se fait qu’il n’ait pas été signalé ? »
Les mauvaises conditions de vie se font toujours ressentir sur la concentration, et indirectement sur la qualité du travail de chacun. Voilà la vérité, même s’il elle ne suffirait pas à protéger la vigie ayant manqué à sa tache de sanctions certaines.
- « Préviens la salle de commandement. », ordonna le nouvel officier de quart qui devait rester sur le kiosque.


Dernière édition par Karl Zötiswitz le Dim 08 Mai 2011, 12:50, édité 2 fois
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Lun 04 Avr 2011, 22:10
L’écho d’une alarme grave et menaçante parcourait les coursives d’I-161, cognant les parois avec vigueur et hurlant dans les oreilles des sous-mariniers qui dès la première intonation se mirent à hurler des ordres et presser le pas en direction de leurs postes respectifs. Sur le kiosque, les vigies de quart se dépêchèrent d’entrer à l’intérieur du sous-marin en prenant soin de fermer rigoureusement l’écoutille du sas derrière eux. Puis, alors que l’activité ne cessait de s’accentuer dans la salle de commandement, le submersibles nippons pencha légèrement vers l’avant et entama sa descente en immersion périscopique. Chantante et dansante dans un balai d’écumes et de vaguelettes, l’eau commença par envahir le pont du bâtiment qui s’enfonçait lentement dans les profondeurs. Le canon principal fut noyé, puis le massif, et en une poignée de minutes il ne resta plus à la surface de l’eau que ce timide œil à peine visible qui observait avide et sournois cette silhouette au loin qui se dessinait plus précise à chaque nouveau mètre, à chaque nouveau tour d’hélice, jusqu’à ce qu’un fier et flamboyant pavillon australien ne se révèle flottant au-dessus de la passerelle d’un destroyer. Il escortait avec l’assistance de certains de ses sisterships deux croiseurs lourds de classe County - et leurs seize canons de 203mm - ainsi qu’un croiseur Edinburgh, le corps de bataille de la première flottille des Forces Volontaires Australiennes. Chacun des quinze bâtiments du corps expéditionnaire australien apparut à leur tour, dessinant une ombre menaçante sur la mer bleue du Timor qui aurait fait fuir les malchanceuses jonques qui se seraient trouvées sur son chemin laissant dans son sillon qu’un désespérant désert. Mais I-161, téméraire et dédaigneux, n’avait que faire de l’odieux orgueil des multiples racks ennemis prêt à inonder l’océan de ses charges sous-marines et changea prudemment son cap pour suivre celui qu’avait pris la flotte ennemie, Nord-Nord-Ouest, en direction de Koepang. Le minuscule périscope à la surface de l’eau se mit aussitôt à suivre la course de la flotte australienne, ne cessant de la fixer à aucun instant, épiant ses gestes, épluchant le moindre de ses mouvements tel un félin aux aguets guettant sa proie avant d’y sauter dessus dès que le moment serait le plus opportun.

Kenshin, qui avait été de quart à la passerelle tout la nuit, fut immédiatement réveillé par son second et sauta du lit dès qu’il eut émergé de ses rêves. Il avait néanmoins ce petit nuage de fumée qui persistait à rester devant ses yeux. Les effets de l’opium qu’il avait fumé juste avant de se coucher étaient encore actif, et il avait un peu de mal à suivre les mots de son second qui avait l’habitude de parler rapidement. Il n’en fuit cependant pas ses responsabilités et enfila rapidement l’uniforme réglementaire - déchiré au niveau du coude gauche et imprimé d’une tâche peu discrète de café au niveau de la cuisse, reflétant toute la difficulté de ces longues excursions, avant de se diriger d’un pas décidé en direction de la salle de commandement.
- « Depuis quand avons-nous un visuel avec l’ennemi ?, demanda sans se retourner Kenshin à son second qui marchait derrière lui.
-Premier contact établi il y a deux heures environ, répondit avec tout le respect nécessaire celui-ci, mais nous n’avons pu identifier son pavillon qu’il y a une dizaine de minutes. J’ai alors pris la liberté de venir vous en informer.
-Vous avez bien fait. Je suppose que nous sommes passer en immersion périscopique ?
-J’ai ordonné notre passage en IP Half dès notre premier contact. La salle des torpilles est parée à recevoir les ordres, le périscope d’observation a été déployé et j’ai fais envoyer un message crypté aux sous-marins de la sixième flottille du soleil levant en poste autour de Koepang. C’est vraisemblablement la destination qu’ont pris les australiens.
-Très bien.
-Vous n’avez pas entendu la sirène ? »

Sur ces mots qu’avait risqué à prononcer son second, Kenshin stoppa et se retourna en jetant un regard glacial et suspicieux à son subalterne qui sentit alors que la question allait susciter une mauvaise réaction chez le commandant. Il s’arrêta net à son tour. Son cœur bondit et il eut le souffle coupé quelque instant. Si Kenshin avait eut cette réaction c’est qu’il savait que s’il dormait aussi profondément c’était la faute à la pipe qu’il avait fumé quelques heures auparavant, et que la question en devenait ainsi inconvenante.
- « Non. », se reprit-il sobrement après qu’ils se soient stoppés brièvement.
Ils reprirent leur route en direction de la salle de commandement, non sans pousser un soupir de soulagement en ce qui concerne l’officier en second du bâtiment.

- « Situation ?, engagea Kenshin sans salutations d’usage en faisant irruption dans la salle de commandement.
-Nous sommes désormais à quatre milles dans le 205 de la flottille australienne. Vitesse de la cible: quinze nœuds, cap au 345. En attente de vos ordres ! », informa instinctivement l’officier de quart le mieux gradé.
Kenshin s’empara du périscope. Il cligna rapidement des paupières et secoua légèrement sa tête, tentant avec un succès modéré de se tirer de sa somnolence, puis il posa ses yeux dans la lunette.
- « Très bien, reprit-il en ne quittant pas la cible des yeux, garder ce cap. Dites à la machine de passer en Full avant. Et préparez moi un café serré ! »
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Dim 08 Mai 2011, 13:07
Kenshin s’assit en face de la petite table qui lui servait d’écritoire dans ses quartiers. Il sortit d’un petit tiroir un livret andrinople duquel pendait un signet doré, puis il le déposa soigneusement sur son bureau. La pièce, qui exhalait un mélange de sueur et de renfermé, paraissait vivante. Les murs, animés par la lumière orangée de deux bougies à moitié fondues à chaque coin de la table, dansante et tournoyante comme si elle s’était lancée dans un combat à mort avec la pénombre, semblaient vouloir murmurer à l’oreille de Kenshin, au travers du doux ronronnement des moteurs électriques, tout ce qu’il souhaitait savoir et confiner dans son journal de bord. Ce dernier ferma les yeux et soupira. Dans un moment de concentration et d‘intériorisation, comme s’il se préparait à écouter avec attention tout ce que le submersible aller lui raconter, il s’empara de sa plume métallique posée juste à coté du petit encrier presque vide qui tremblotait légèrement sous l’effet des vibrations en provenance de la salle des machines, puis, rouvrant les yeux, il ouvrit religieusement le journal à la page qu’il avait marqué.

Extrait du journal de bord d’I-161 Sakkaku, le 07 Mars 1944 a écrit:Cela fait désormais trois jours entiers que nous suivons la flottille australienne. Elle avance à vitesse modérée afin de ne pas semer son ravitailleur.

10h42, la flottille ennemie à changée de cap afin de contourner par le Nord l’île du Timor. Nous avons pris un cap au 260°. Notre navigateur nous affirme que Dili n’est plus qu’à soixante-dix milles à l’Ouest. Nous avons averti l’état-major: ils veulent probablement surprendre Koepang en attaquant par le Nord alors que l’attaque des américains a été annoncée au Sud. Ils nous couperaient ainsi d’une retraite stratégique sur Dili.

La Dai-Roku Kantai Asahi s’est regroupée devant Koepang et fait route à notre rencontre. Nous devrions pouvoir assommer l’escorte anti-sous-marine des australiens et laisser le champ libre aux navires de surface de la marine impériale pour détruire les deux croiseurs lourds adverses. Ils pensent avoir l’initiative et ne s’attendent pas à nous voir: c’est maintenant qu’il faut frapper.
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Sam 17 Sep 2011, 23:17
Kenshin était dans sa cabine dans sa tenue d’officier: une paire de chaussures aux semelles décollées, un pantalon encore sale et une chemise blanche entrouverte qui laissait percevoir son corps fatigué surmontée de ses gallons d’officiers, sans oublier la casquette qui ne cachait qu’à moitié les cheveux mal peignés du capitaine. Nous étions loin de la tenue réglementaire, donc, mais après près de six mois en mer les convenances cérémonieuses imposées par l’armée étaient les cadettes de ses priorités.

Il finit de se préparer pour aller prendre son quart à la salle de commandement, mais il ne s’y dirigea pas directement. Après avoir agrafé le dernier bouton encore valide de sa chemise, il s’assit sur sa couchette et tâta le fond de sa taie d’oreiller pour en sortir une petite boite pourpre qu’il ouvrit aussitôt. À l’intérieur, un Type 14 argenté avec quelques munitions qui traînaient, quelques photos de la famille et de l’école navale qui couvraient le fond, une bouteille métallique de scotch écossais - vide -, mais surtout une pipe avec trois timides boulettes d’opium rangées dans un petit coffret de bois. L’inconvénient d’être accro quand on est sous-marinier, c’est qu’on ne trouve que très peu de salons de thé proposant sa marchandise de dessous de comptoir en plein milieu de la mer de Timor ou de l’océan Pacifique. Kenshin gratta sa longue barbe de six mois, cherchant une utopique solution au problème qui allait bientôt se poser à lui. En état de manque, il sera bien difficile de tenir ses responsabilités et les remontés à l’état-major d’un tel comportement lui vaudront bien largement une exécution s’il ne se résume pas à faire seppuku.
- « Quel monde de chiotte… », chuchota-t-il en se parlant à lui-même.

Soudain, on frappa à la porte. Kenshin eut un petit sursaut. Il se dépêcha de refermer la boite et de la reposer délicatement là où il l’avait prise avant de se diriger vers la porte. Il l’entrouvrit. Un quartier-maître de l’équipe radio attendait droit comme une aiguille derrière la porte, le regard fixé sur la porte, qui effectua un salut militaire impeccable lorsque son supérieur apparut devant lui.
- « Mon capitaine, nous venons de recevoir un message crypté sur le canal prioritaire ! »
Il lui tendit un papier que Kenshin lui arracha des mains. Il le parcourut rapidement, dans un silence qui mettait mal à l’aise le pauvre subalterne, regardant toujours fixement devant lui, cassé uniquement par les vibrations du moteur qui se ressentaient dans les murs.
- « Le wolfpack de la DRKA est en position, ils veulent engager le navire amiral australien dans trois heures. »
L’opérateur radio acquiesça d’un bref signe de tête.
- « Quels sont les ordre, mon capitaine ?, demanda celui-ci.
-Retournez à votre poste, quartier-maître, et veillez à m’apporter tous les nouveaux messages que vous recevrez. Faites envoyer ceci: 'Bien reçu. Sommes en position dans le 190 du croiseur lourd classe County australien à dix milles. Attendons instruction.'
-À vos ordre, capitaine ! »

Dans un claquement de bottes, il salua Kenshin et se retourna pour aller d’un pas pressé à son poste. Quant à ce dernier, il sortit finalement de sa cabine. Il regarda d’un œil inquiet son oreiller et partit finalement à la salle de commandement en refermant soigneusement la porte derrière lui
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