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De Scapa à New-York Empty De Scapa à New-York

Lun 10 Aoû 2009, 03:19
Le capitaine de la Resource venait de recevoir un télégramme personnel retransmis par le radio de la base.

De Scapa à New-York Cad_telgrm

Ayant une grand-tante à millions présente dans cette ville, Cadwell ne s'interrogea pas longtemps sur l'objet de ce message hors du commun.
Il s'attendait à ce que sa santé déclinante empire un jour, mais pas de si tôt... Comme celle-ci était vaguement liée à un amiral de l'entourage d'Eisenhower, les mesures exceptionnelles de transfert s'expliquaient. Mais peut-être y avait-il aussi une autre raison ?
il en saurait sans doute plus en arrivant à Scapa, ou encore à Edimbourg.
En tout cas ce voyage lui apporterait au moins la satisfaction de revoir la gentille voisine de sa grand-tante, aux manières si rafraîchissantes, au sourire si doux...

S'extrayant de sa rêverie, il remercia le radio et alla prévenir son second Alan, qui prendrait sans doute le relais au commandement de la Resource rénovée. Et pour l'y préparer mieux, il lui laissa prendre le cap du port...
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De Scapa à New-York Empty Re: De Scapa à New-York

Mar 11 Aoû 2009, 21:15
Aérodrome d'Edimbourg, la nuit est chaude et étoilée, le ciel parfaitement dégagé.
Dans la carlingue du B-17, près du navigateur sortant des cartes de sa malette, Cadwell observait avec une grande curiosité le remue-ménage précédant le départ. Tâchant de ne pas trop gêner le passage, il essayait en même temps de distinguer les différences entre une carte aérienne et une marine...
Le rideau de séparation avec le poste de pilotage s'écarta, le commandant de bord d'un air contrarié alla réouvrir la trappe d'accès.

"Qu'est-ce qu'ils me veulent encore ? On va prendre du retard je le sens..."

Un crissement de freins, des pas précipités, une main qui se tend par la trappe, tenant une épaisse enveloppe brune...
Le commandant s'en saisit, y jette un oeil, se tourne vers Cadwell.


"Lieutenant c'est pour vous... Je ne sais pas quels mystères poussent le haut commandement à s'intéresser à vous, mais ça doit être important pour qu'on vous livre ceci à cette heure de la nuit..."

"Merci commandant." répondit Cadwell, intrigué.

Repassant le rideau, l'aviateur maugréa :

"Comme si on n'avait pas assez de boys chez nous, faut encore se trimbaler des vieux croutons par-dessus l'océan... Et un marin en plus ! Enfin, puisqu'on est alliés..."

L'enveloppe portait l'entête de l'amirauté de l'U.S. Navy, London Headquarters.
Ignorant la remarque désobligeante, Cadwell s'approcha de la loupiote brillant au-dessus de la table du navigateur. Un mécano retira le dernier tuyau de l'aile, et sauta à terre. Un camion tout proche démarra, s'éloignant de l'appareil, pendant que du poste de pilotage provenaient les "check... check..." rituels. Les deux mitrailleurs de carlingue engagèrent une bande de munitions dans leur mitrailleuse.
Un premier moteur démarrant, une vibration infernale secoua tout l'appareil du nez à la queue, assourdissante... Le copilote passa la tête par le rideau, criant quelque chose. Levant la tête, le navigateur retransmit à l'oreille de Cadwell, montrant du doigt un siège basculant :


"Ceinture, please !"

La lumière s'étant éteinte, le lieutenant dut renoncer temporairement à lire le contenu de l'enveloppe. Il alla s'asseoir et boucla sa ceinture pendant que, un par un, les trois autres moteurs démarraient. Quelques secondes plus tard les vibrations diminuèrent fortement, le régime étant synchronisé.
Soudain il se demanda si le B-17 était chauffé, car l'appareil devait prendre la route du Nord, avec escale à Reykjavik...
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De Scapa à New-York Empty Re: De Scapa à New-York

Jeu 13 Aoû 2009, 03:34
Le copilote passa en cabine, souriant, échangea deux mots à l'oreille du navigateur, puis se pencha sur Cadwell, lui secouant doucement l'épaule.

"Nous allons bientôt atterrir, Sir."

Cadwell s'ébroua, frissonnant. Reprenant lentement ses esprits malgré le ronronnement obsédant du quadrimoteur, il ouvrit les yeux sur la tasse métallique qui gisait entre ses pieds. Soudain il prit conscience qu'il faisait encore nuit.

"Merci. Puis-je avoir une autre tasse de café please ?" demanda-t-il en relevant la tête tout en ramassant le récipient.

"Désolé Sir, nous n'en avons plus. Mais vous en trouverez certainement au mess..."

Cherchant machinalement des yeux son enveloppe, Cadwell réalisa qu'il ne savait pas où ils allaient atterrir. Se frottant les yeux, il se leva et s'approcha du navigateur.

"Pardon, où sommes-nous ?"

"A New-York, Sir. Nous avons eu un vent favorable. Vous avez dormi pendant l'escale de Terre-Neuve, et il est 4 heures du matin ici..." répondit l'officier en désignant l'un de ses deux chronomètres.
Le copilote les interrompit :


"Votre ceinture, Sir. Ce serait plus prudent..."

Cadwell se rassit, et repensa à ce qui l'attendait tout-à-l'heure. Tout d'abord il devrait trouver une chambre d'hôtel pour quelques heures.
Ensuite il se rendrait à l'amirauté, et là il saurait comment organiser le reste. Le régime des moteurs baissa soudain, et l'estomac de Cadwell lui apprit que l'apparei commençait à perdre de l'altitude...


~.~

L'atterrissage se fit en douceur, malgré le faible éclairage de la piste. Décidément, ce pilote est un champion, se dit Cadwell. Arrivé en bout de piste, le B-17 suivit la jeep portant le panneau "FOLLOW ME" qui virait sur une voie secondaire.
Un dernier point fixe sur l'aire de parking, puis les moteurs s'éteignirent un par un en pétaradant. Cadwell attendit patiemment que chacun s'étire et rassemble ses petites affaires. Enfin le copilote ouvrit la porte, les aviateurs raidis sautèrent prudemment sur le tarmac, aidant Cadwell à en faire autant.


"Merci pour cet excellent voyage, Commandant. Votre pilotage est numéro 1 !" remercia-t-il...

~.~

Le jour s'était levé depuis deux heures déjà. Le "yellow cab" se faufilait dans le traffic au long de l'avenue à quatre bandes. Un dernier feu vert, et la voiture stoppa dans un grincement de freins devant un grand immeuble d'une dizaine d'étages orné des pavillons des U.S.A. et de la U.S. Navy.
Cadwell sortit quelques dollars et un document de son enveloppe brune, paya, sortit du taxi, et se dirigea vers les deux gardes en armes qui faisaient le pied de grue devant leur guérite.


~.~

"Bienvenue Lieutenant ! Avez-vous fait bon voyage ?" s'exclama le capitaine de corvette qui s'approchait à grands pas.
"Suivez-moi je vous prie, vous voudrez certainement prendre un breakfast, à moins que vous n'en ayez déjà eu l'occasion ?"

Cadwell accepta, emboitant le pas au géant souriant. Il n'avait rien pris à l'hôtel, encore incommodé par les odeurs d'essence et d'huile de l'avion. Tout en se dirigeant vers le mess des officiers, l'américain reprit :

"Vous savez, je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je peux vous dire qu'on vous attend avec impatience. J'ai dans l'idée que les huiles vous réservent un futur intéressant. Nous avons rendez-vous dans une heure avec un attaché naval de votre ambassade et avec l'aide de camp de l'amiral Connoly. J'ai beau voir défiler les sardines au kilomètres ici, c'est quand même pas souvent qu'on a ce genre de réunion. Il doit se préparer quelque chose de spécial chez vous ?"

Cadwell se rappela un passage des documents de l'enveloppe :

"... considérant qu'une coopération accrue entre les différents services de l'U.S. Navy et de la R.N. ne pourra qu'aider à la lutte contre l'ennemi commun et à la préparation de l'opération O... , l'amirauté britannique accepte de mettre à disposition de l'U.S. Navy un grand nombre d'officiers destinés à recevoir une formation américaine complémentaire..."

~.~

Le visage de l'aide de camp n'était pas inconnu de Cadwell... Mais ni son nom ni son uniforme ne lui rappelaient rien. Il devait l'avoir rencontré ici, aux States, mais pas dans un contexte militaire... Tirant une chaise, il joignit les trois autres à la table.
L'attaché d'ambassade fut le premier à prendre la parole :


"Lieutenant Cadwell le gouvernement de Sa Majesté a décidé de faire appel à vous pour deux raisons.
Tout d'abord vous correspondez aux critères de sélection de notre programme commun, comme vous avez pu le constater dans les documents que vous avez reçus.
Ensuite parce qu'une partie de votre famille est américaine de longue date, votre nom est ainsi parvenu aux oreilles de l'amirauté.
Je serai votre contact à New-York pour toutes les questions intéressant l'Empire. Il est cependant possible que vous soyez envoyé très loin d'ici, vous prendrez alors contact avec les autorités militaires britanniques locales lorsque l'occasion se présentera. Mais rappelez-vous que vous ne devrez jamais mentionner l'opération O... aillleurs qu'à l'amirauté, uniquement lors des réunions auxquelles vous seriez convoqué, et comprenant un officier supérieur de la Royal Navy. Il va sans dire que votre propre équipage doit tout ignorer de cet aspect de votre mission, sommes-nous bien d'accord ?"

"Certainement, Sir"

L'aide de camp, un américain d'allure sportive, bien qu'ayant un début d'embonpoint, prit la parole.

"Lieutenant, nous sommes dans une phase critique de la guerre. L'Allemagne commence à s'essouffler, mais est loin d'être vaincue. Les Etats-Unis envoient une aide colossale à la Russie, au Royaume-Uni, et accessoirement à d'autres factions alliées, mais une bonne partie de ce matériel finit au fond de l'eau avant d'avoir pu atteindre sa destination. Nous savons que les sous-marins et les corsaires nazis y sont pour beaucoup, mais nous pensons que des officiers tels que vous, connaissant nos habitudes bien qu'ayant été formés en Grande-Bretagne, peuvent aider à diminuer ces pertes.
Comment ? En tant que ravitailleur il vous arrivera parfois d'avoir en soute du carburant ou des munitions dont votre future flottille n'aura pas un besoin immédiat. Si à ce moment un navire allié dans les parages a un besoin vital de ravitaillement, vous lui viendrez en aide, quelle que soit sa nationalité et sa mission, quitte à faire une navette supplémentaire imprévue.
Les alliés ne peuvent plus se permettre de jalousement garder leurs ressources à bord alors qu'un navire pouvant combattre l'ennemi est immobilisé. Ce nouvel esprit tient fort à coeur de l'Etat-major tout entier, et vous serez intégré à l'une de nos flottilles justement pour permettre de l'insuffler plus tard aux autres. Sans cette coopération inconditionnelle, nos futures opérations en europe seront rendues beaucoup plus difficiles, voire impossibles.
Pouvons-nous compter sur vous ?"

Impressionné par la mise en perspective de ce petit discours, Cadwell ne put qu'approuver.
L'aide de camp et l'attaché militaire se levèrent, saluèrent, et après une poignée de mains sortirent de la salle. Le capitaine de corvette lui fit alors un large sourire, tendant une main large comme deux semelles :

"Bienvenue à la U.S.N.F.E, Cadwell !"
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