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Hart Hillmaster
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Coup de vent
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Dim 02 Avr 2017, 21:56
13 mars 194X, port de La Corogne.


Depuis plusieurs semaines, le Capitaine Bergmeister était sombre et taciturne, au point que son équipage ne reconnaissait plus le flamboyant et audacieux commandant de l'Alessandro Volta.


Les dernières fois où son regard s'était enflammé remontaient à la volée de bois vert qu'il avait servi à l'officier radio, choqué des acerbes critiques envers le commandement de la Kriegsmarine qui émaillaient son rapport hebdomadaire... on était alors en mer de la Manche aux prises avec d'innombrables vaisseaux ennemis et la Nordseeflotte disparaissait pleine vapeur à l'horizon ouest.


Quelques semaines plus tard ce n'étaient plus des éclairs de rage et de colère que lançaient ses yeux, mais des signaux d'alarme ! A peine le fier croiseur à quai à Bordeaux, le capitaine avait bousculé son équipage pour remettre le navire en ordre de marche au plus vite, sans cesse il houspillait ses marins pour accélerer les processus de ravitaillement et réarmement, tous consignés à bord tant que nous ne serons pas prêts à reprendre mer avait-il hurlé du haut de la passerelle.


A six heures de l'accostage, la nuit précédente, il avait refusé d'accuser réception d'un message lui « demandant » de se rendre à Berlin pour retrouver sa famille dès qu'il aurait mis pied à terre. L'officier radio l'avait entendu maugréer « Kiel, ma famille est enterrée à Kiel... »


Toute la durée du remplissage des cuves à fuel, Bergmeister s'était tenu sur la passerelle, scrutant les quais avec une impatience et une anxiété visibles et, à peine la manœuvre terminée, il donnait l'ordre d'appareillage immédiat.


L'officier navigateur lui fit instinctivement répéter « La Corogne Monsieur ? », fusillé du regard il s'exécuta sans un mot de plus. A destination, il obtint l'autorisation des autorités portuaires de débarquer quelques heures. Il s'engageait sur la passerelle quand son second se précipita haletant, une transcription radio à la main...


« Commandant … vous devriez lire avant de débarquer »


C'était une transcription prioritaire, à l'attention expresse du tenente di vascello Flavio Marchesi, son second, Le message était on ne peut plus clair, le tenente se voyait confier le commandement de l'Alessandro Volta et intimer l'ordre de mettre aux arrêts le capitano Horst Bergmeister sans délais puis de mettre le cap sur Bordeaux afin d'y remettre ce dernier aux autorités allemandes.


Les deux hommes se regardèrent longuement sans mot dire, puis l'italien salua l'allemand.
« - J'ai répondu que vous étiez à terre et que les ordres seraient exécutés dès que vous remettriez un pied sur le pont de … mon navire.. Capitaine ! 
- Félicitations Flavio, vous avez là un fort beau navire et un bel équipage. Merci.
- Forza Italia Capitano Bergmeister !»


Après une dernière poignée de main, Horst descendit la passerelle et disparut sur les quais.




27 mars 194X, via Serrano, Madrid.


Sa désertion définitivement actée après qu'il eût regardé l'Alessandro Volta quitter La Corogne, Bergmeister avait longuement réfléchi. Il n'avait aucune chance de passer longtemps inaperçu en Espagne et les accointances entre Franco et Hitler étaient trop fortes pour ne pas risquer de se voir livrer et de finir Prinz-Albrecht-Straße. Combien en avait-il revus de ces gens, parfois de ses voisins ou amis, que des agents de la gestapo avaient emmenés ?
Il s'en voulait, il lui avait fallu attendre que les nazis s'en prennent à lui pour ouvrir les yeux, toutes ces heures de mer, ces combats acharnés pour défendre cette clique qui avait pris son pays et son peuple en otages. Non, décidément il n'avait plus le choix.


C'est la tête droite et le pas décidé qu'il se dirigeait vers les grilles de l'Ambassade américaine et un avenir plus qu'incertain.
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