Effets spéciaux

Stanimir Kovalevski a écrit:Il suffit de recharger la page pour mettre à jour ton écran ^^'

Ca fait partie du jeu, on peut pas être toujours présent (exceptés les gars de la RV qui se sont entraînés à jouer même en dormant, en bossant ou en accomplissant leur devoir conjugal )

Il est vingt heures dans la famille O’Driscoll. La parenté élargie est venue ce soir, invitée au dîner dominical. Comme bien souvent, les discussions de la tablée traitent des dernières actualités, de la faillite grecque ou de l’intransigeance allemande en ce contexte. Le père est sans doute le plus inquiet quant à la situation… Les fils ont des avis divergents. Le benjamin, lui, est plus enclin à se resservir en potage, laissant les aînés débattre sur le sort du monde. Quand soudain, KaaaaaBouuuuuuuM, retentit une immense explosion, jaillissant des enceintes 2 X 50 watts positionnées dans le bureau. De même, les murs que l’on aperçoit à travers le seuil de la porte se voient éclairées d’une lumière rouge intense.

Il a compris que c’était l’heure H. Sean bondit alors, plus prompt que la foudre, pour passer la table en fosbury. * Malheureusement, surtout pour sa compagne, il tape de son pied la soupière de grand-mère, le fameux liquide se répandant de toute sa chaleur. ** Une fois retombée au sol, épris de peur, le Capitaine de la Royal Navy s’écrie : les Booooossccchhhhs ! La famille O’Driscoll, éberluée, ne peut s’empêcher dans l’urgence de jeter un regard compatissant à l’adresse de la compagne de Sean qui, précisons-le, est allemande.

Bien qu’ayant déjà plongé dans le bureau, l’officier ordonne ensuite à ses frères de vérifier l’état de la coque ou encore de rejoindre leurs postes d’artillerie. Mais ils ne réagissent aucunement, ces incapables, sans doute immobilisés par la peur que Sean avait pu déceler brièvement sur leurs visages. La riposte du HMS Charybdis est néanmoins féroce, le croiseur léger répondant de ses plus belles salves sur le cuirassé de la Kriegsmarine… Avec l’appui des autres bâtiments de la Force H, qui sont apparemment dirigés par d’autres officiers tout aussi réactifs, l’assaut est repoussé. Le Capitaine O’Driscoll peut enfin exulter, défaisant les boutons de son col de chemise pour mieux respirer. De retour dans le salon, bien que transpirant à grosses gouttes, l’officier est rassuré : « nous pourrons tenir la nuit ! » La compagne avait quitté la table, le téléphone en main pour alerter l’hôpital psychiatrique. Malheureusement, dans ses échanges alarmés, celle-ci avait oublié de reprendre son accent germanique pour céder à un français qu’elle maîtrisait superbement désormais. L’aspect RP avait été complètement délaissé…

* Désolé pour l’anachronisme : la technique aurait été utilisée pour la première fois lors d’un meeting lycéen, en 1963, soit quelques années après la fin des hostilités qui nous concernent.
** Non, la grand-mère ne s’appelle pas Lucette, mais Huguette.