La linea del fuoco

Il Tenete di Vascello Filippo Tonin arpentait les couloirs en marbre de l'état major italien de Tobruk. Ce jeune officier, tout juste la trentaine, marchait avec la détermination propre des jeunes capitaines de la Regia Marina. Non pas qu'il soit sur de lui, mais il n'avait qu'une seul but en tête: obtenir le commandement d'un submersible. Sa mère aurait probablement qualifié cela de lubie en d'autres temps, mais la guerre pouvait pousser certains soldats à avoir une motivation et un engagement sans faille. Un submersible. tels étaient les deux mots qui résonnaient dans sa tête. Les grands escaliers en colimaçon du bâtiments menaient directement aux secrétariats des officiers supérieurs.

- Capitaine de Vaisseau Tonin, je souhaiterai une entrevue avec l'Amiral Iachino
- Je suis désolé Capitaine mais je crains que l'Amiral ne soit en train d'expédier des affaires urgentes.
- Je n'en doute pas, signorina, mais l'urgence de la situation me conduit à vous redemander de voir l'amiral.
- Écoutez jeune homme, je crains que vous ne deviez revenir plus tard?

Passablement agacé de ne pouvoir entretenir avec l'amiral, le jeune capitaine finit par hausser le ton. Les éclats de voix envahissaient maintenant les longs couloirs, semblant figer tous ceux qui s'y trouvaient. Une porte s'ouvrit derrière le jeune Filippo.

- Tenente, à quoi doit on cette attitude indigne d'un officier?

A la vue des galons de manche de celui qui venait de lui parler, le capitaine Tonin se figea.

- Capitano, je vous prie de bien vouloir m'excuser mais il semble qu'il y ait un malentendu. Je suis venu solliciter une entrevue et...
- et vous croyez que cela vous est tout acquis?
- Capitano, les forces alliées sont en train de se regrouper. des bruits courent dans le port que certains de nos valeureux capitaines de submersibles n'ont pas survécu à leur dernière mission. Je souhaite faire partie des prochains à partir Capitano. J'ai suivi les cours de l'académie navale, je n'ai certes que la théorie mais il me semble que nous manquons de commandants de submersibles. Je ne vous demande pas de faveur, je souhaiterai juste aider mon pays du mieux qu'il m'est donné de le faire. Je n'ai rien contre les surfaciers mais...
- Bastà! Capitaine, comme cela vous l'a été dit, nous avons des affaires plus urgentes à régler. je ne suis pas en mesure de décider cela et des combats sont en cours. Repassez dans quelques jours, peut-être aurons-nous eu le temps de nous pencher sur votre sort.

Après un salut aussi court que froid, les deux hommes se séparèrent. Filippo reprit le chemin du port. Sans entrevue et avec cette rencontre des moins agréables, il espérait désormais que la chance lui sourit et qu'il puisse obtenir un équipage et un submersible au plus vite.