Le soleil levant à la rencontre du soleil couchant

"Convoi passant sur notre babord avec cap sud .. 3.000 mètres .. un cargo C3, un grand tanker et deux Liberty Ship .. vitesse lente. Aucune escorte."

Chaque membre d'équipage senti la frustration de ne pas pouvoir faire feu sur ces cibles faciles. L'équipage du sous-marin Japonais était arrivé dans des eaux où les Alliés s'estimaient en totale sécurité et où ils ne prenaient aucune mesure de défense .. à tord.
Durant la nuit, pas moins de six sous-marins appartenant à la Sensuikan Kantai venait de traverser les alignes alliées pour parvenir dans des eaux encore jamais traversées par la marine Impériale. Ici se trouvait le paradis des Alliés trop sûr d'eux et de leur sécurité, aucun navire de patrouille, aucun avion dans le ciel. Avaient ils oubliés le raid sur Pearl Harbor ou n'apprenaient ils pas de leurs erreurs ? Quoiqu'il en soit le loup était désormais de nouveau dans la bergerie.

Mais les ordres étaient de ne pas engager encore le combat, pas maintenant. L'humiliation viendra plus tard lorsque l'ennemi saura que toute une flotte sous-marine avait osé traverser sans être inquiétée l'un des plus grand sanctuaire Allié, fleuron d'un Etat encore trop arrogant sur sa supposée sécurité. L'exploit serait analogue à celui des sous-mariniers Allemands s'étant introduits dans le port de New-York, les marins de l'Empereur allaient marquer l'histoire de leur exploit de la même manière et les semaines de navigation récompenseraient les efforts fournis.

Contactez les autres sous-marins, le Lion est endormi, le passage est dégagé.

Le Commandant Valhonsaki quitta le poste du périscope tandis qu'autour de lui s'affairait les membres d'équipages. Chaque homme était à son poste et travaillait avec professionnalisme, fruit de nombreux entrainements et de dévotion envers l'Empereur. L'officier quitta la passerelle pour se diriger vers les autres compartiments de l'énorme sous-marins qu'il commandait.
Il parvint à la soute et fit face à plusieurs dizaines d'yeux qui attendaient sa visite. Devant lui se tenaient des Japonais qui n'étaient pas à la base des marins mais dont le moral n'avait pas été atteint par la longue traversée. Des soldats par dizaines, des ingénieurs, des ouvriers, les sous-marins de la Sensuikan transportaient dans leurs cales l'équivalent d'un bataillon de combat au complet, le sous-marin était plein à craquer de combattants, de matériels et de munitions. Mais malgré cette fourmilière, un silence parfait régnait dans la soute seuls les bruits des moteurs diesel retentissaient doucement dans l'atmosphère.

Soldats de l'Empereur ! Nous sommes en vue de notre cible, d'ici quelques jours vous serez débarqués pour remplir la mission qui vous a été confiée. Sachez que l'ennemi est endormi, il ne se doute aucunement de notre présence dans son propre territoire. Vous allez porter les couleurs du Soleil Levant là où aucun Japonais n'a encore combattu. Nos alliés attendent beaucoup de notre action, montrons leurs que nous pouvons frapper fort et loin !
Pour l'Empereur !

Les soldats acclamèrent ces nouvelles et leurs cris retentirent dans tout le sous-marin. Bientôt ils atteindront leur destination et le monde saura que le Japon peut frapper où il le souhaite. Le commandant Valhonsaki quitta la soute pour se diriger à nouveau vers la passerelle. Furtivement le sous-marin reprit sa route, dans le ciel au dessus de lui se voyait un magnifique soleil couchant d'un rouge éclatant

Erythrée - 7 avril 1943 - Port Italien de Massaoua

A l'aube du 7 avril, les sentinelles Italiennes gardant la jetée du port dévasté de Massaoua captèrent des signaux lumineux adressés à la capitainerie du port. Emergeant de la brume, une flottille entière de sous-marins entra en rangs serrés dans la baie de Massaoua sous le couvert de quelques unités anti-sous-marines de la Regia Marina encore en état de fonctionner.

L'arrivée de nouvelles unités de combat dans cette zone presque totalement ignorée par les combats fit l'effet d'une bombe et une grande effervescence gagna les docks en ruine. Ouvriers, marins, soldats et habitants venaient se presser pour voir arriver ces sous-marins qui annonçaient l'arrivée d'une aide si longtemps attendue.
Entourés de quelques sous-marins de combat trois énormes sous-marins cargos, plus gros que n'importe quel sous-marin Allemand ou Italien, avançaient à vitesse réduite vers les quais de déchargement. Mais les regards se portèrent plus vers le grand drapeau flottant fièrement dans la lumière du soleil levant que l'un des nouveaux venus venait de hisser à son kiosque : le drapeau Impérial du Japon.
Les Japonais ! Massaoua qui avait subie il y a plusieurs mois une attaque navale sans précédent venait de se faire assister non pas par les forces de l'Axe en Occident mais bien par les alliés d'Orient, les fameux marins de la marine Impériale.
Depuis des mois ce convoi naviguait au travers de l'Océan Indien, parti directement de Singapour avec pour unique but de rallier l'Erythrée. L'immensité des mers avait dissimulée cette flotte et endormie la méfiance des alliés tant ils ne pouvaient s'imaginer que des Japonais puisse aller bien plus loin que l'Inde. Pourtant ils étaient là, ayant contournés l'Inde mais surtout ayant forcés sans difficulté le passage d'Aden et entrant en Mer Rouge.

A peine les sous-marins arrimés, les énormes cargos submersibles commencèrent à décharger leur cargaison sous les vivats des soldats Italiens. Dans leurs cales les Japonais apportaient du matériel lourd, des ingénieurs et des ouvriers, tout ce qui pouvait servir à la reconstruction du port. Chaque sous-marins débarquait également des soldats, un bataillon entier qui viendrait épauler les forces Italiennes contre les troupes Anglaises en Somalie et en Erythrée et à effectuer des actions commandos dans la zone de la mer rouge. Même le front Occidental allait connaître la force de l'Armée Japonaise, aussi bien sur les mers que sur terre.
Il allait falloir plusieurs jours pour que tout soit complétement débarqué et que le port puisse relancer ses infrastructures mais il allait falloir faire vite car l'ordre de départ était déjà signalée pour les sous-marins de la Kidô Butaï : d'autres théâtres d'opération les appelaient et les Tei-gata devront retraverser les mers pour affronter les forces Alliés luttant contre les forces Impériales Japonaises.