- Yoshida ItsuruGrand-frais
- Autre pseudo : Eugen Winkel
Nation au Front Atlantique : Allemand
Flottille au Front Atlantique : 34.Unterseebootsflotte Phönix
Nation au Front Pacifique : Japon
Flottille au Front Pacifique : Kidô Butai - Ushirodate Kantai
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Date d'inscription : 21/08/2017
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Nationalité: Japonais
L’éclair blanc
Dim 05 Jan 2025, 16:39
Un quart de lune éclairait faiblement la nuit où deux silhouettes gigantesques se glissaient. En tête de file un destroyer, bien qu’ancien, était armé par un équipage qui commençait à être expérimenté.
Le commandant Yoshida était sur la passerelle, soucieux et incapable de trouver le sommeil il laissait son regard se promener sur l’horizon obscure. Un regard par-dessus son épaule lui confirma que son convoi était toujours là. Seul l’immense vague d’étrave lui permettait de deviner que le navire atelier, le seul navire qui composait son convoi, avec l’amiral à son bord le suivait bel et bien.
Le commandant du destroyer classe Mutsuki regarda nerveusement l’heure, l’aube se lèverait d’ici quelques dizaines de minutes. Les deux navires évoluaient à la vitesse maximale du plus lent mais ça n’avait pas suffi, ils se trouveraient toujours trop proche de Singapour, récemment repris par les Alliés, quand le jour arriverait.
Une sonnerie retentit sur la passerelle. Un marin se saisit du combiné et échangea quelques mots avec son interlocuteur avant de dire d’une voix plus forte :
- Commandant, les chaudières ont une anomalie. On va être obligés de réduire l’allure.
Le commandant se retourna en un instant vers les cheminés. La fumée qui s’échappait de celle-ci s’épaississait à vue d’œil. Il se retourna alors vers ses hommes et commanda d’une voix nerveuse.
- Dite aux machines de réparer ça le plus vite possible. Renforcez la veille. Dite à l’amiral de nous doubler et de continuer sans nous.
Tandis que les hommes confirmaient et s’activaient, il ajouta dans un murmure,
- Je ne veux pas qu’il reste ici plus longtemps que nécessaire. J’ai un mauvais pressentiment.
L’immense navire avec sa grue et ses rares armes d’auto-défense dépassa le destroyer qui ralentissait par tribord. Le commandant regarda avec angoisse et soulagement son convoi le dépasser. L’amiral n’avait pas protesté, au grand soulagement de Yoshida, mais le fait de le laisser seul rendait l’équipage du destroyer nerveux.
Alors que le navire atelier venait tout juste de finir de dépasser son escorte quand une vigie cria :
- Trois sillages de torpilles à tribord !
Yoshida mit ses jumelles devant ses yeux. Il vit les trois sillages blancs, tels de longs cheveux, se dérouler dans la nuit noire. L’horreur l’empêchait de détacher son regard de ces armes mortelles. Elles passèrent sur l’arrière du navire amiral et se dirigèrent vers le destroyer qui évoluait à faible vitesse.
- Attention à l’impact, cria le chef de quart.
L’un des cheveux argentés passa sur l’avant de l’escorteur mais les deux autres firent mouche. La première toucha l’extrême avant et secoua le navire. Les hommes n’eurent pas le temps de reprendre leurs appuis que la deuxième ébranla le navire en entier alors qu’elle explosait derrière le chemin situé tout de suite après la passerelle.
Le commandant s’agrippa de toute ses forces à son siège pour ne pas être projeté au sol. Des ampoules éclatèrent sous le choc et les survivantes scintillèrent. Plusieurs appareils tombèrent immédiatement en avarie.
- Faite immédiatement un rapport des dégâts. Prévenez l’amiral de ne s’arrêter sous aucun prétexte. Sonnez le poste de combat, ordonna Yoshida.
Avant même que le commandant ait fini de parler l’alimentation électrique lâcha. La passerelle vit alors un défilé d’hommes qui venaient tour à tour rapporter la situation de leur secteur. L’avant entier du navire était en train de prendre l’eau, ce qui se ressentait sur l’inclinaison du navire. La moitié des compartiments machine et chaudière était déjà envahie et le reste menaçait de l’être d’un instant à l’autre. Les hommes étaient en train de se battre pour éviter le pire. Le second du navire lança un regard désespéré au navire atelier qui s’éloignait au loin puis à son supérieur.
- Colmatez les brèches et faites repartir les machines. Je veux tout de suite de la puissance pour repartir.
Le second lança alors un regard étonné puis effrayé au commandant.
- Mais commandant, avec de tels dégâts ça ne sert à rien. Ordonnez l’abandon du navire, il est déjà condamné. Et l’amiral peut encore nous récupérer.
- Pas encore, il nous reste encore une moitié de navire. C’est bien assez pour le ramener à bon port. Il est hors de question que je mette en danger l’amiral pour nous.
Face au regard déterminé du commandant le second résigné baissa les yeux puis reprit son poste coordonnant les opérations de réparations. Les minutes passèrent dans une attente horrible. Le soleil se leva sur bâbord tandis que les vigies scrutaient la mer à la recherche du moindre périscope et que les machinistes se battaient pour faire repartir le navire. Une attente interminable se mit en place. Tandis que le navire reprenait peu à peu vie, l’équipage japonais s’attendait à voir apparaitre d’un instant à l’autre la trace mortelle d’une torpille. Ils savaient que leur bourreau était encore dans le coin.
- C’est bon commandant ! Les machines sont de nouveau en marche. On va pouvoir s’échapper, s’écria d’un ton joyeux le second.
Au même moment un cri vint du poste d’observation.
- Torpille à 90 degrés tribord.
La marque blanche heurta l’arrière du navire entre les deux tourelles d’artillerie. L’explosion projeta l’arrière du destroyer dans les airs, suivie d’un choc sourd qui fit grincer des dents Yoshida. Une seconde explosion plus puissante que toutes les précédentes projeta tout le monde en avant. Le commandant vola hors de son siège et s’écrasa au sol. Sonné il se releva juste à temps pour voir le gouvernail et les hélices de son navire dressés à la verticale avant d’être ensevelis par les flots.
- Nos torpilles ont explosé… murmura incrédule le commandant.
Campé sur ses jambes, les oreilles qui sifflaient encore, il ordonna d’une voix forte pour que tout le monde l’entende.
- Abandonnez le navire ! Prenez eau, nourriture et radio, on risque de passer un bon moment dans l’eau. Et avec un peu de chance on viendra nous chercher pas trop tard.
La section avant du navire bien qu’envahie à plus des deux tiers d’eau mit une vingtaine de minute à disparaitre complétement sous les vagues. A ce moment dressé sur son radeau de sauvetage, le commandant Yoshida vit un sous-marin émerger de l’eau. Son bourreau venait de faire surface, le matricule N57 peint en gros sur son kiosque. Un numéro qu’il ne connaissait que trop bien. Alors que le sous-marin s’éloignait un homme dans la baignoire qui semblait être le capitaine adressa un salut à Yoshida. Celui-ci fut surpris quelques secondes puis se mit au garde à vous et rendit le salut au britannique.
Il fallut à l’équipage attendre la nuit tombée pour qu’un hydravion japonais s’approche aussi prêt de Singapour pour les récupérer sans risquer d’être abattu. Enfin ceci ne concernait que les officiers supérieurs, les matelots durent attendre avec peu de vivres plusieurs jours dans l’eau infestée de requins avant d’être secourus, pour les survivants.
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Ce RP est tiré d’une aventure que j’ai eu il y a déjà un bon moment. J’escortais mon chef Mikoku Kizekima en navire atelier au large de Singapour. L’ordre était de bouger de plusieurs cases à XXh45. Je me suis connecté plusieurs minutes avant le rendez-vous et Mikoku n’avait pas encore bougé. J’avais un pressentiment depuis environ 24h que quelque chose pouvait nous arriver n’importe quand. Je décidais donc de rester sur la case pour jouer mon rôle d’escorte DD ASM (vu qu’aucun navire ennemi n’était en vue) jusqu’à quelques minutes avant le prochain gain d’UT pour laisser le temps à Mikoku de bouger. Ce n’est donc qu’a moitié surpris que lors de ma connexion je retrouve mon navire en perdition. Je fais rapidement un rapport de mon journal de bord et je fixe les voies d’eau pour ne pas me saborder quand je me déplacerai, mon adversaire doit avoir le droit à sa victoire méritée. Sauf qu’une fois ma situation stabilisée je me rend compte avec désarroi qu’il me manque une pauvre UT pour bouger… Je connais mon adversaire et je sais qu’il ne me laissera pas partir aussi facilement. Au gain d’UT lui comme moi actualisâmes la page d’accueil à un rythme fou, sauf que ce dernier fut plus rapide que moi. Il eut le temps de me décocher le coup de grâce avant que je puisse bouger.
Je dédicace donc ce RP à mon meilleur adversaire, Brian Peterson.
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